L’expression « story-telling » a été popularisée en France par Christian Salmon. Disons : raconter des histoires. Au sens de : Eh, tu me racontes des histoires !
Dans le style lamentable-lamentations on dit, Ah, l’extrême-droite sait raconter des histoires, où sont les nôtres. Il est vrai qu’au moins depuis 1974, souvenez-vous, les nouveaux philosophes, la destruction des histoires va bon train.
Mais qu’est-ce qu’une histoire ? Il suffit de deux ou trois phrases. Un constat, des conséquences. Si vous en avez une première, par exemple, « ils mentent » – et il y en a vraiment beaucoup, parmi leurs candidats, leurs élus, qui tiennent des propos révisionnistes, pétainistes, nazis, etc. - eh bien vous n’avez qu’une phrase : « ils mentent, la preuve ». Votre constat.
Mais continuez, allez un pas plus loin, à Ils mentent ajoutez, « Regardez bien, c’est pour mieux vous baiser », la voici votre histoire. (Si vous l’estimez nécessaire, remplacez « baiser » par tout verbe qui pique et qui morde).
Ce qui est étonnant c’est la difficulté à ajouter cette deuxième phrase. Vous l’avez noté, vous aussi ? Là on s’avance, on s’expose.
Pourtant, pour se défendre, il faut bien donner des coups. De fait, il y a une réticence au combat. Un rideau. Un seuil.
On y reviendra ici.