Stockage des énergies renouvelables : Nicolas Hulot préfère le rétropédalage au pompage- turbinage!
Nicolas Hulot est étonnant : Le 13 mars sur France Inter il nous a livré, presque comme un aveu, qu’il avait évolué sur le nucléaire et que maintenant il serait plutôt vraiment contre… tout en participant à un gouvernement qui fait machine arrière sur le modeste objectif de réduire à moyen terme à 50% la part du nucléaire dans la production électrique ! Autrement dit c’est au moment où il devient antinucléaire qu’il repousse la sortie du nucléaire !?!
A l’heure où les énergies renouvelables prennent leur essor à l’échelle de la planète comment justifier un tel rétropédalage ? Et bien en inventant un problème qui n’en est plus un : le stockage de l’énergie issue de la production renouvelable. Mr Hulot a tenté de laisser planer le doute en disant qu’il fallait « voir ce que cela allait donner au niveau du stockage », ce qui sous-entendrait que les technologies ne sont pas mures pour un développement massif . Pourtant EDF , que Nicolas connait bien -car l’électricien est le principal financeur de sa fondation-utilise à grande échelle une technologie de pompage-turbinage qui consiste à pomper de l’eau pour l’amener en altitude ce qui permet de stocker de l’énergie sous forme potentielle. Puis, lorsque l’on a besoin d’électricité, on fait redescendre cette eau qui actionne des turbines et crée du courant. Cette technique sert à EDF toutes les nuits pour stocker l'excédent de production des centrales nucléaires. Pourquoi ne pas développer cette technologie simple et éprouvée depuis les années 80 ?
Les centrales de pompage sont des petites ou moyennes unités ( il ne s'agit pas de grands ouvrages hydrauliques) comme ici a Hel Hierro où la station de pompage est construite à flanc de montagne et permet de stocker l’énergie produite par les éoliennes

De nombreux sites ont déja été identifiés en France sur les cotes Normandes et Bretonnes. (http://fr.hydrocoop.org/stockage-d-energie-step-marine/) Le centre Bretagne avec son canal et les dénivelés des monts d'Arée sont également propices au développement de ce type de stockage
Mais il existe bien d’autres techniques pour stocker l’énergie ! Pour les zones sans dénivelé, le stockage peut se faire également grâce à de l’ air comprimé comme cela se fait dans d’anciennes mines de sel en Allemagne, et qui pourrait se faire dans des cavités dédiées. (http://les-smartgrids.fr/stockage-electricite-caes-essor/=)
En Australie des batteries géantes (et recyclables) assurent la continuité de la fourniture en électricité https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/energie-renouvelable-tesla-construit-plus-grande-batterie-monde-australie-67892/
On pourrait encore citer les volants d’inertie (utilisant des masses mises en mouvement ) comme à Rennes où le métro les utilisent pour récupérer l’énergie de freinage, et la réinjecter plus tard à l’accélération (https://www.ecosources.info/dossiers/Stockage_energie_volant_inertie)....ou bien la maintenant célèbre pile à hydrogène ou encore les sels fondus (stockage de l'energie solaire par la chaleur)....

Plus récemment une société canadienne vient de mettre au point une technique basée sur l'immersion de ballons pressurisés, une technologie peu couteuse et disposant d'un bon rendement de restitution. (https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/les-pionniers-du-green-4-8-hydrostor-stocke-l-energie-sous-la-mer-591060.html)
Mème si cela cela ne concerne pas le stockage électrique. il semble important de citer les techniques de stockage de la chaleur ( mais qui permettent d'économiser de l’électricité ) sous forme de forme de ballon d'eau chaude bien isolés et enterrés. C'est le stockage dit inter-saisonnier : l'eau chaude produite en été par des anneaux solaires peut-être restituée plusieurs mois après comme sur cet exemple à Neckarsulm en Allemagne où les panneaux solaires chauffent de l'eau stockée en sous sol la chaleur restituée permettant d'alimenter 300 logements une école et un centre commercial.

Donc, non Monsieur Hulot, il n’y a pas à attendre ni « à voir ce que cela donne » (sic) car les technologies sont au point… Il va donc vous falloir chercher un autre prétexte pour justifier votre reculade qui permet à l’ irresponsable industrie nucléaire de survivre quelques décennies de plus, tout en faisant peser un danger pour l’humanité pendant des milliers d’années