Provoke ou la persistance des luttes en France

Elle documente la lutte viscérale des Français, leur refus obstiné de déserter le pavé ou de laisser s'éroder leurs « conquis » sociaux. C'est une œuvre de résistance, prise entre l'écran de fumée médiatique et la réalité des répressions brutales et des exactions policières commanditées par le pouvoir en place. Car les années s'écoulent, mais les revendications demeurent inaltérables. L'œuvre d'Ambroise Croizat, le bâtisseur de la Sécurité sociale et du système de retraite, apparaît aujourd'hui comme une clairvoyance prophétique. Ces acquis sociaux n'ont été obtenus que par la lutte, et c'est par elle qu'ils devront être défendus.

L'adage d’Ambroise Croizat résonne avec une force particulière :

« Ne parlez pas d'acquis sociaux, parlez de conquis sociaux, parce que le patronat ne désarme jamais. »

Une frange significative de la population française refuse catégoriquement de voir ces droits rognés. Cette résistance est d'autant plus vive que la pauvreté s'étend tandis que la richesse des plus fortunés s'accroît de manière exponentielle – un fossé qui se creuse dans l'indifférence.

Loin d'infléchir cette dynamique d'inégalités, la politique menée par le président Emmanuel Macron est perçue par beaucoup comme un écrasement sciemment orchestré d'une partie de la population. Les classes moyennes portent le poids croissant de l'impôt, tandis que toute taxation substantielle des très grandes fortunes est obstinément refusée.

Ainsi, les années passent et les slogans résonnent encore. Les citoyens appellent à plus de démocratie et à un État protecteur là où ses services publics s'effondrent, exigeant une juste reconnaissance de leur contribution. Cependant, la dynamique des inégalités n'est pas aisée à inverser. La Lutte des Classes, loin d'être une relique du passé, est plus que jamais d'actualité.