« Avoir la supériorité aérienne, c’est gagner », affirmait en son temps le général italien Giulio Douhet (1869-1930), théoricien du « bombardement stratégique », c’est-à-dire des bombardements massifs sur des cibles stratégiques situées profondément en territoire ennemi. Comme Douhet hier, Trump et Nétanyahou croient fermement que l’aviation est capable de décider de l’issue d’une guerre, en l’occurrence celle d’Israël contre l’Iran, en frappant les centres névralgiques du pays. L’histoire militaire contemporaine démontre pourtant que vaincre uniquement par les airs est une chimère : depuis le « Blitz » (terme allemand signifiant éclair) contre le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale aux campagnes américaines massives lancées sur le Nord-Viêtnam dans les années 1960-70 (opération « Rolling Thunder ») ou les frappes occidentales contre Daech, toutes ces opérations à dominante aérienne ont pour point commun d’avoir eu des résultats mitigés, voire contre-productifs pour certaines. Pis, elles entretiennent l’illusion d’une guerre « zéro mort ». Or, sans troupes au sol, toute victoire est exclue… à moins de fomenter des mouvements insurrectionnels en Iran et de les appuyer avec un soutien aérien comme au Kosovo en 1999 ou en Libye en 2011.
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Guerre Iran-Israël. "Sans troupes au sol, toute victoire est exclue", Ouest-France, 26 juin 2025 https://www.ouest-france.fr/monde/iran/guerre-iran-israel-sans-troupes-au-sol-toute-victoire-est-exclue-789d572c-526d-11f0-9865-cae506d28d23