Pour faire passer sa réforme des retraites, Macron n’exclut pas une dissolution de l’Assemblée en cas de censure.¹ C’est pourtant une menace sans consistance.² En effet, Emmanuel Macron ne peut ignorer sa faible popularité auprès des Français, pour ne pas dire leur défiance. De plus, le pouvoir de dissolution dévolue au président de la République en vertu de l’article 12 de la Constitution du 4 octobre 1958 est une arme de dissuasion politique neutralisée depuis l’instauration du quinquennat en 2000. Sans un soutien populaire, elle se retourne même contre son instigateur comme l’a démontré l’expérience de Jacques Chirac en 1997. En réalité, en cas de dissolution, l’actuel locataire de l’Elysée risque non seulement de perdre sa majorité relative à l’Assemblée nationale mais aussi et surtout de subir une cohabitation susceptible de porter au pouvoir une coalition de la droite extrême (LR) avec l’extrême droite (RN) comme en Italie ou en Suède.

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¹ « Pour faire passer sa réforme des retraites, Macron n’exclut pas une dissolution de l’Assemblée en cas de censure » in L’Obs avec AFP, 29 septembre 2022.
² Caroline Vigoureux, Retraites: pourquoi Macron active la menace fantôme de la dissolution, L’Opinion, 30 septembre 2022.
Dissolution. "Une menace sans consistance", Ouest-France, 12 octobre 2022.