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Mon fils est ouvrier dans une TPE (très petite entreprise). Il a récemment été victime d’une sévère bronchite. Son médecin voulait le mettre en arrêt maladie mais il a refusé, préférant ponctionner dans son accumulation d’heures supplémentaires, avec l’accord de son patron, plutôt que de subir la double peine liée aux jours de carence. Comme beaucoup de salariés, il ne peut pas, en effet, se permettre une perte de salaire. Combien sont-ils dans le même cas, sacrifiant leur santé au travail ? Des milliers ? Des millions ? Quel est le coût humain de ce « présentéisme » au travail ? Des études existent à ce sujet, des livres évoquent régulièrement ce phénomène (comme « Travailler en étant malade » d’Alain Vilbrod) mais la sphère politique n’en a cure. Comme le prouvent les débats parlementaires actuels sur l’assurance-chômage (et prochainement ceux sur la réforme des retraites), nos gouvernants aiment sanctionner. D’ailleurs, ils ne parlent plus de fraternité mais d’assistanat pour diviser les Français et imposer leur politique libérale. « Marche ou crève », est-ce la nouvelle devise de la France du XXIe siècle ?
Social. "Le coût du présentéisme au travail", Ouest-France, 17 octobre 2022.
