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Billet de blog 31 octobre 2022

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LA FIN DU PS ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les déroutes électorales du PS s’inscrivent en réalité dans le temps long. Le PS est le parti de la classe moyenne. Il a donc très largement bénéficié de la moyennisation de la société française et de la disparition de la classe ouvrière traditionnelle. L’hégémonie politique et/ou culturelle s’enracinait dans cette société moyennisée, intégrée, où l’ascension sociale était encore une réalité pour les petites classes moyennes. La question sociale elle-même était centrée sur les aspirations des classes moyennes, la « manifestation de rue » devenant symboliquement le lieu de l’expression de la petite classe moyenne, le plus souvent issue de la fonction publique. Mais les jours heureux ont pris fin : tout se grippe aujourd’hui avec l’implosion de cette classe moyenne majoritaire. Le socle électoral du PS se réduit comme peau de chagrin. Si les salariés et surtout les retraités du secteur public constituent encore le socle électoral du parti, la dynamique électorale est désormais à chercher du côté des catégories intellectuelles et supérieures des grandes villes. Le PS, parti des jours heureux, se replie ainsi lentement sur quelques territoires, ceux des jours heureux de la mondialisation, les grandes villes.

Est-ce que cela sera suffisant ? On peut en douter. Le PC a disparu avec la classe ouvrière et les grandes industries. Le PS s’effacera-t-il définitivement en même temps que la classe moyenne ? Il en prend le chemin…

Christophe Guilluy, La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion, collection Champs actuel, 2015, page 85.

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