Pour l'instant, il y a trop peu de toxicologues (et surtout dans les organismes officiels) qui ne se limitent pas au vieux dogme :
"c'est la dose qui fait le poison" avec le sous entendu "il y a forcément une relation monotonique entre dose et effet"
(si si ! c'est une des conditions pour qu'une étude de toxicité alimentaire soit retenue comme valable)
et sans tenir compte des notions de fenêtre d'exposition, de contexte sensibilisant et d'effet coktail.
Certains organismes officiels (comme l'ANSES) reconnaissent pourtant (au moins en "off") qu'ils ne savent pas gérer l'impact de certaines "faibles doses" et encore moins des effets cocktail (la combinatoire est trop lourde). Et, puisqu'on ne sait pas faire, ne faisons rien. Ou mieux, noyons le poi(s)son avec des études (type EAT2) qui mélangent plusieurs éléments, pour créer un effet de dilution. Il est assez connu que l'épidémiologie est de plus en plus difficile à pratiquer, tellement les sources de pollution sont nombreuses et ubiquitaires.
Enfin! avec l'article de Frédéric Jacquemart, on a une démonstration quasi-scientifique de l'effet de l'industrie sur au moins une étude de toxicité alimentaire.
On s'en doutait bien, et on a même déjà eu des éléments de preuve. Mais on n'avait pas le "mécanisme d'action".
Maintenant, on voit que ça se passe au niveau des revues scientifiques elles-mêmes.
http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-jacquemart/300114/lindustrie-aux-commandes-de-la-science
Je vous incite à lire l'excellent document d'InfOGM (téléchargeable) sur la question :
http://www.infogm.org/IMG/pdf/brochure_eval_web.pdf
Le problème reste entier : il existe probablement une bonne moitié d'études scientifiques qui ne tiennent pas la critique du point de vue de la puissance statistique, ou de biais (volontaires ou non). Et ça vaut pour les études avec résultats "anti-X" comme pour celles avec résultat "pro-X". Sans que les proportions ni les quantités abolues dans les deux camps, soient équivalentes.
C'est intrinsèquement lié au coût exhorbitant de la toxicologie sur des populations de "cobayes", mais on peut y ajouter la notion de soufrance animale que même les indutriels mettent en avant pour limiter le nombre d'animaux par lot. Pour une fois que ça les arrange d'avoir du coeur.
Ainsi, le doute persiste et les labos de recherche continuent de chercher. Et les "cobayes" à la fin, c'est nous. Il y en a même qui voudraient nous faire croire que l'espérance de vie en bonne santé continue d'augmenter. Il n'y a qu'à voir aux Etats-Unis.
Laurent