Avant même la conclusion de dimanche prochain, 17 juin, l'on peut affirmer que les campagnes électorales de 2012 en France resteront marquées par une grande absence. Cette absence symbolise peut-être l'erreur stratégique des centristes humanistes de tous bords. C'était pourtant leur sujet de prédilection ; ils l'ont évité copieusement, préférant la gamelle de l'Etat-Nation, comme les autres...
Les centres - sociaux-démocrates, sociaux-libéraux, écologistes - ont en effet échoué là où ils auraient pu, là où ils auraient du se retrouver et se renforcer : sur l'Europe.
Et maintenant, qu'observons-nous ?
1. Une abstention moyenne à plus de 42% au premier tour des législatives.
2. Une droite nationaliste qui caresse les frontières du Front National.
3. Une gauche à la conquête de tous les pouvoirs.
4. Un chef de l'Etat promoteur de la "renégociation" de l'Union européenne, à la peine sur sa vision de la coopération avec nos voisins.
5. Un gouvernement où figurent des ministres franchement eurosceptiques : Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve notamment à des postes-clés.
6. Une assemblée nationale écrasée par la logique présidentielle, aboutissement de la réforme Jospin.
L'espoir ? Il réside bizarrement dans la sortie du flou de la campagne présidentielle. En effet, le projet de François Hollande est resté suffisamment vague pour tenir la corde sur des questions prioritaires : quelle croissance économique discuter avec nos partenaires en Europe ? Quelles Institutions bâtir demain pour l'Union ? Quelle rôle pour les régions françaises dans la politique Etat-Europe ? Quelle démocratie locale demain ?
De toutes ces questions, espérons que le prochain parlement français saura débattre utilement