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Billet de blog 14 octobre 2024

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De la dette ...

Il faut arrêter de parler de la dette d'un pays ou de collectivités locales comme celle d'un ménage. C'est le B.A.BA des finances publiques, mais certains journalistes, slide à l'appui, dans un JT de France 2, comparent la dette de la France à celle d'un ménage.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Est-ce que dans votre budget, vous classez, comme dans les collectivités locales, vos dépenses en fonctionnement et en investissement ?

Les politiques qui osent la comparaison dette publique - dette d'un ménage vous manipulent.

La dette est un outil économique. Rien de plus, rien de moins. Il faut savoir s'en servir. Il y a différentes stratégies. Il y en a qui fonctionnent et d'autres non.

Celle de Macron, depuis 7 ans, est une stratégie de l'Offre, avec sa théorie du ruissellement : l'idée est de permettre aux entreprises de relancer l'économie en baissant les impôts, les cotisations sociales et en accordant des subventions auxdites entreprises. Le constat est là : « cela n'a pas marché ». Rien, nada. "Errare humanum est, sed persevare diabolicum" et la dette publique est à un record abyssal alors que nos services publiques (non-alimentés par moins de cotisations sociales et moins d'impôts) sont dans un état de décrépitude catastrophique. Donc stop, on arrête.

Et que fait le gouvernement Barnier ? Il coupe au 2/3 dans les dépenses, au hasard sans que l'on voit la cohérence.

4000 profs de moins (oui, la courbe des naissances, mais nous sommes aussi l'avant dernier pays de l'OCDE en termes d'encadrement d'élèves). Où est la priorité à l'éducation ?

487 millions en moins pour la justice : c'est vrai qu'il y a bien trop de personnels à la justice, que les audiences ne sont pas du tout encombrées, (et que l'on a dû créer les cours criminelles pour désengorger les cours d'assises des viols, car bon, c'est pas trop important, les viols).

La santé. Arrêtons d'être malades, arrêtons cette manie de prendre les médicaments que l'on nous prescrit (1 euro en moins, cela ne nous a pas suffi l'année dernière pour nous responsabiliser à ne pas se soigner ?), arrêtons de vouloir se la couler douce en arrêt maladie (la fraude à la SS est majoritairement due au entreprises).

Désormais, ce sont les assurances santé qui vont prendre en charge l'augmentation des médecins : Au lieu qu'il s'agisse de cotisation, donc de solidarité nationale (tout le monde participe à l'effort pour que tout le monde puisse être soigné), ce sera chacun pour sa pomme. Ceux qui n'auront pas les moyens d'avoir une mutuelle (mais trop haut pour avoir la CMU), n'iront plus voir le médecin pour des raisons financières.

Nous sommes en 2024, en France.

Et lorsqu'une personne ne va pas se faire soigner dès le départ, par exemple pour un grain de beauté « pas net », elle peut se retrouver avec un cancer à un stade avancé, qui coûtera davantage à la solidarité nationale.

Les calculs ne sont pas bons Kevin - Michel.

Un petit mot sur la mesure cosmétique d’une imposition minimale de 20 % (whaou !) sur 65 000 foyers fiscaux pour une rentrée prévue de 2 milliards d’euros (re-whaouh) !

Thomas Piketty propose quant à lui une taxe exceptionnelle de 10% sur les 500 plus grandes fortunes de France qui pourrait rapporter 100 milliards d’euros (cf. sa tribune dans Le Monde). Cela met tout de suite un peu plus de paillettes dans nos vies !

La stratégie de l’orthodoxie budgétaire n’est pas une stratégie.

Et les principes du pacte de stabilité ont été prévus en 1997 : maximum 3 % de déficit du PIB et une dette publique inférieure à 60% du PIB : il y a 27 ans et c’était pour entrer dans la zone euro.

Est-ce que le contexte économico-politique a évolué ? oui

Est-ce que l’Euro a prouvé sa solidité ? oui

Est-ce qu’il est intéressant que nos politiques s’appuient sur ces critères pour justifier leur politique ? Non

Les choix économiques sont des choix politiques qu’il faut assumer.

Ne pas vouloir taxer davantage les plus fortunés au détriment de notre santé ou de nos enfants n’est pas une problématique économique.

C’est un choix politique.

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