Voici ce que j’ai écrit le 2 août dernier. Je vais prendre le temps d’écrire une deuxième partie à la lumière de l’article de Mediapart.
Ce n’est pas le premier président de Région à être épinglé pour ses « frais de représentation ».
Hervé Morin l’a été par exemple en décembre dernier en Normandie, ce qui m’a évidemment plus marqué puisque j’ai travaillé en tant que cheffe de cabinet de Laurent Beauvais et je suis très bien placée pour savoir comment cela fonctionne.
Laurent Wauquiez a réussi à donner des dîners qui arrivent à un coût de 1000 € à 1200 € par invité (loin cependant des 2960 €/ invités du dîner offert lors de la visite de Charles III par le PR).
Lorsqu’il dîne avec Michel Houellebecq en mars 2022 (pour faire connaissance), c’est une addition de 1248 € qui est réglé par le comptable public de la Région Auvergne-Rhône-Alpe. Lorsque le SMIC net s’élevait alors à 1269 €.
Qui a aujourd’hui en France les moyens de payer un SMIC pour un dîner ?
Qui a aujourd’hui l’indécence de payer un SMIC pour un dîner ?
Qui a aujourd’hui l’indécence de faire payer un SMIC pour un dîner par l’argent public ?
… et a l’outrecuidance d’exposer comme défense le fait qu’il ne connaissait pas le coût dudit dîner ?
S’il ne fait pas la différence entre un restaurant à 100 euros ou à 1000 euros, il n’est peut-être pas la peine de dépenser autant ou alors il prend les magistrats de la chambre régionale des comptes pour des sombres idiots, tout comme ses électeurs ?
C’est de l’argent public : les impôts que nous payons.
Donc les agents publics, les élus doivent y faire particulièrement attention, et en particulier en ce qui concerne « les frais de représentation ».
J’ai été cheffe de cabinet de 3 élus. J’ai donc vu leurs habitudes. D’une part, aucun d’eux n’allaient dans le cadre de leurs obligations professionnelles à leur initiative dans des établissements hors de prix. Soit nous réglions directement le restaurateur, soit c’était un remboursement, mais l’autorité exécutive était forcément au courant de la somme en jeu. Et il fallait que nous sachions qui étaient les personnes qui étaient présentes pour que le repas entre bien dans les frais de représentation, et que nous les notions. C’est strict.
Il n’est pas étonnant que l’on fasse des faux procès à Lucie Castets sur ses frais si on a des exemples comme Laurent Wauquiez.
Les exemples que j’ai et ma façon de travailler avec les exécutifs locaux est largement différente que pour Laurent Wauquiez ou Hervé Morin (la couleur politique aussi).
Si jamais il y avait une note de frais un peu plus élevée que d’habitude (élu, fonctionnaire …), elle était forcément remontée et regardée de près. Il ne pouvait pas y avoir une situation « je découvre par la CRC ».
Pour les réceptions en un mot, j’ai toujours travaillé avec des équipes qui souhaitaient travailler avec une maîtrise de l’argent public en gardant une grande qualité. Donc pas de champagne, priorité aux produits locaux … un défi un peu plus intéressant à relever !