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Billet de blog 3 septembre 2015

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Les adhérents de la FNSEA atteint du Syndrome de Stockholm

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Les agriculteurs français atteint du "Syndrome de Stockholm"

 Comment comprendre autrement l'attitude suicidaire des éleveurs et producteurs agricoles adhérents de la FNSEA ?

C'est assez étonnant de constater que les plus menacés par le productivisme mondiale se situent parmi les meilleurs défenseurs du système qui les tue. J'ai écris deux billets les 21 et 23 juillet sur ce sujet intitulés " De qui se moquent Beulin et la FNSEA ? " et " Jouer de la flûte ou du pipeau " pour faire état de mon désaccord total sur l'attitude incompréhensible de ces gens là. Il n'est pas question de remettre en cause la lutte engagée sur les prix, mais venant d'eux cela me choc.

 D'autres qu'eux dans le monde agricole se battent depuis des décennies contre ce système qui les broie. Ils tentent d'échapper au rouleau compresseur mondialiste en militant dans d'autres organisations syndicales et en développant d'autres méthodes de gestion des terres agricoles et de nouvelles pratiques d'élevage.

Les résultats sont là, il suffit d'aller sur les sites de "Terre de lien" ou de la "Confédération Paysanne" ou la "Coordination Rurale " pour se rendre compte qu'il n'y a rien d'alarmant à vouloir produire "propre", moins cher et en moins grande quantité des céréales ou de la viande, quel qu'ils soient. Bien au contraire, ces pratiques tordent le cou à toutes les idées reçues qui valorisent la surproduction mondialiste que Monsieur Beulin, toute honte bue prétend combattre.

Il n'y a rien de glorifiant à vouloir élever en batteries des volailles, des lapins et autres animaux à consommer qui crèvent par millions dans des conditions indignes de l'humanité que nous leur devons.

La surproduction allemande* ou américaine ne doivent pas être prétexte à créer des fermes types " les mille vaches" en France. Nous n'avons pas besoin de ça chez nous, les consommateurs n'en veulent pas davantage. Nous pouvons vendre et acheter de la qualité à un prix qui permet à tout le monde de vivre décemment, du producteur en passant par les intermédiaires les plus indispensables, les petits commerces et les grandes surfaces. Quand aux consommateurs, ils doivent retrouver un réflexe d'achat plus conforme à leur propre intérêt et plus largement en terme de solidarité pour la planète c'est-à-dire pour les 7,125 milliards d'habitants, y compris la minorité qui tue la planète à petits et grands feux.

Le consommation de viande tous les jours est une erreur, comme est une erreur de ne pas permettre à des millions de compatriotes et d'humains de part le monde de ne pas manger à leur faim faute des moyens minimums pour vivre décemment, eux aussi.

Alors que se passe-t-il chez les éleveurs-agriculteurs ? Auraient-ils réalisés qu'ils on été trop loin dans l'excès de productivisme et jouent les autruches de peur que leur réveil ne soit trop brutal. Pourtant la fuite en avant a toujours des résultats catastrophiques. Le joueur de flûte d'Hamelin contemporain, Monsieur Beulin, président de la FNSEA, se pavane, fait la roue devant les médias, se moque éperdument du sort de milliers d'agriculteurs qui vont crever les uns après les autres en les poussant toujours plus vers l'abîme.

Le journal "Le Perche" qu'on ne pas taxer d'être de gauche, a récemment publié une interview avec un représentant de la FDSEA de l'Orne et un de la Confédération Paysanne. Les propos recueillis mettent en évidence l'incapacité des représentants de la FDSEA à formuler des propositions constructives pour l'avenir de la paysannerie française autre que, "...on est content d'avoir rassemblé du monde... on veut de meilleurs prix ...", alors que le représentant de la Conf' explique pourquoi son syndicat refuse de collaborer à cette mascarade, tout en expliquant que la réalité des prix trop bas est une question bien réelle. Je me suis déjà expliquer sur les propositions de le Conf' en relayant aussi les propos de Monsieur Pinatel, actuel responsable de la Conf'.

Quand aux médias, si le genre de provocations et de violences développées par les gars de la FNSEA obtient leurs faveurs, je ne peux que comparer leur attitude avec les incidents des banlieues pour lesquels ils n'ont de mots assez violents pour les condamner. Pourtant l'origine des maux est tout aussi "honorable" que celle des paysans.

Qui va payer la facture de la casse et des dégâts divers si ce n'est nous autres les contribuables. Cela dit, ce n'est pas l'essentiel. L'avenir de notre agriculture est bien plus préocupante. Les blocages de la FNSEA auront au moins eu le mérite de mettre en lumière un vraie problème, celui des effets dévastateurs du productivisme et de la mondialisation que réclame la même FNSEA. Allez comprendre quelque chose à ces gens-là. Le rapport des paysans avec l'argent relève d'une autre "culture", ils m'étonneront toujours, tout au moins tant qu'ils existeront.

Aujourd'hui, jeudi 3 septembre 2015, Paris est assiègé par 1700 tracteurs escortés par les motards de la gendarmerie nationnale. Pour mémoire, je rappelle qu'il y a 145 ans, le 4 septembre 1870 des révolutionnaires proclamaient la République, la troisième. Les temps changent.

* Le modèle allemand : Des immigrés des pays de l'est qui travaillent pour les producteurs allemands sont royalement payés à 2 euros de l'heure. La FNSEA ne peut pas ignorer ce fait, pourtant elle réclame une baisse des coups de production en France. Comment ? En baissant les charges sociales. Comment ? En réduisant les salaires et les droits du travail peut-être ? Mais ça, ils ne le disent pas.

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