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Billet de blog 1 août 2022

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Chap 9.Autre souffle… ailleurs ?!…

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Chap 9.Autre souffle… ailleurs ?!…

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 Autre souffle …ailleurs ?!...

Je sens en l’âme une éternelle mèche
Toujours flambante
Au milieu de mon cœur.
Pierre de Ronsard
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Je suis parvenue sur le bord de l’éternité, d’où jamais rien ne se dissipe – nul
bonheur, nul souvenir de visage entrevu à travers des larmes.
Oh ! Trempe dans cet océan ma vie creuse, plonge-la dans le sein de cette
plénitude, et que cette caresse perdue, je la ressente dans la totalité de l’univers.
Rabindranah Tagore
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Ressusciter c’est échanger sa condition de mort contre une autre vie de
vivant, sans ombre, ailleurs. Et cela est plus juste, plus quotidien, plus vrai, du
miracle de l’amour que des murs de Jéricho de la science et du savoir . Jésus-
Christ , lui-même, n’en a tenu aucun compte qui n’a jamais voulu être prouvé ni
rien garantir que la tendresse qui renvoie toutes les violences au delà des lieux
de supplice des hommes.
L’amour ne parle peut-être pas plus que la mort, ce sont les deux seules
immenses extrémités humaines qui se touchent et par quoi nous existons
grands ouverts à l’éternité si elle veut bien de nous. Il n’y a peut-être pas de
mystère de la mort, il n’existe que des amours .Et la certitude charnelle que
nous n’avons jamais cru en vain à l’amour quand bien même la mort nous
l’arrache. Elle ne nous prend rien puisque nous aimons. Nous sommes déjà
ailleurs.
Marc Oraison
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Savoir que nous ne sommes pas emprisonnés,
Savoir qu’il y a une issue,
Et de l’air,
Et de la lumière et de l’amour
Quelque part au delà de toute mort,
Le savoir sans illusion, sans fiction,
Voilà ce dont sous peine de devenir asphyxiés
Par l’étoffe même de notre être
Nous avons absolument besoin.
Pierre Teilhard de Chardin
————————————-

Ma poésie infortunée
Aura-t-elle mes yeux pour voir ?
Garderai-je odeurs et couleurs
Lorsque, détruit, je dormirai ?
Pablo Neruda
—————————–

Ce que j’ai gardé je ne l’ai plus
Ce que j’ai dépensé je l’ai eu
Ce que j’ai donné je l’ai.
Lu sur une tombe
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La pensée humaine n’a jamais cessé au cours des temps d’imaginer ou de concevoir
des systèmes de croyances qui aident à supporter la mort.

– La mort-renaissance : le mort humain, immédiatement ou plus tard, renaît en un
vivant nouveau, enfant ou animal (conceptions premières de la mort).
– La négation de la mort : la mort n’est rien. Tout cesse avec elle et la crainte de l’audelà
n’est donc qu’une vaine crainte (Epicure).

– La dédramatisation de la mort : Dieu existe, donc il ne peut rien arriver de mal à
l’homme juste après sa mort. (Socrate). L’existence ici-bas est une propédeutique
pour l’au-delà : un nouveau monde nous attend (Sénèque). Cette dédramatisation
est très présente dans l’Antiquité.

– L’amortalité : est une période indéfinie mais pas nécessairement éternelle. Les
morts mangent, s’aiment (cf. Afrique noire animiste). Le double s’intériorise, et
devient une âme immortelle (à Thèbes).

– L’immortalité : En Egypte le droit à l’immortalité est reconnu avec foi : d’abord
réservé aux pharaons, il est reconnu à tous les égyptiens en 2000 avant notre ère.
L’âme, le double ne sont pas détruits par la mort.

La philosophie grecque, à son tour, fait de l’immortalité de l’âme une idée force (cf. le
Phédos de Platon).
Les bouddhistes pensent que le corps de l’homme contient une âme immortelle.
Les religions du salut (islam, christianisme surtout) développent cette croyance en
l’immortalité de l’âme en y ajoutant la notion de résurrection.

– La résurrection des morts :

Dans le christianisme elle réhabilite le corps et l’associe
au destin de l’âme. « Vos corps vivront » prophétisait Isaïe. Le pêché a introduit la
mort mais la rédemption (mort féconde du Christ) permet de la transcender : elle
devient la transition nécessaire pour atteindre le salut qui est la vision de Dieu.

Pour l’Islam aussi : la résurrection des corps est une idée maîtresse : chacun sera jugé.
Mais il n’y a pas de rédemption et la vision de Dieu ne constitue pas l’essence de la
béatitude éternelle.
Le monde moderne retrouve à sa manière le thème de la résurrection avec la
pratique encore très limitée de la cryogénisation : des cadavres attendent dans un
bain d’azote liquide le moment où on est censé les ramener à la vie.

– La fusion dans l’Un-Tout :

Dans le brahmanisme il y a identité du moi profond et du
principe fondamental de l’univers. La transmigration des âmes est en référence
directe avec les actes des existences antérieures. Le salut réside dans la libération
de celles-ci puisque le perpétuel recommencement d’existence est un perpétuel
recommencement de souffrance. Ainsi il faut attendre l’absolu véritable. Pour arriver
à l’immortalité il faut détruire en soi tout désir.

Dans le Bouddhisme : alors que le brahmanisme vise la saisie de l’Etre, le bouddhisme s’attache plutôt à l’appréhension du devenir. La sagesse ne peut être que « l’anéantissement du désir, de la haine et de l’égarement »(nirvâna). Puisque la vie entraîne la mort et que la renaissance réintroduit le malheur de vivre pour mourir, le nirvâna est une protestation contre
l’inévitabilité de la mort individuelle. Le torrent de l’être est arrêté, il n’y a plus de
renaissance.

Brahmanisme et bouddhisme refusent donc l’existence individuelle au profit de la grande vie cosmique.
Louis-Vincent Thomas
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Matin de Pâques, entraîne-nous dans le printemps du monde. Explose en bourgeons
d’espérance aux mille fleurs des étoiles. Roule la lourde pierre qui entrave nos vies
et jette nous dans ton éternité.
Albéric de Palmaert
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Il n’y a pas de morts Seigneur
Il n’y a que des vivants sur notre terre et au-delà.
La mort existe Seigneur
Mais elle n’est qu’un moment
Un instant, une seconde, un pas,
Le pas du provisoire au définitif
Le pas du temporel à l’éternel.
Ainsi meurt l’enfant quand naît l’adolescent
La chenille quand s’envole le papillon
Le grain quand s’annonce l’épi.
Mais où sont-ils Seigneur ceux que vivants j’ai chéris?
Seigneur ils sont près de moi mes morts,
Je ne les touche plus de mes yeux
Mais en toi Seigneur je les entends qui m’appellent
Je les rencontre quand je te rencontre
Je les aime lorsque je t’aime.
Michel Quoist
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Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts et qu’ils revivent.
Ezéchiel
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Comment je pense à la mort? Je vais essayer une comparaison. Je me trouve dans
la même situation qu’un enfant dans le sein de sa mère. Il doit éprouver une grande
angoisse au moment où il sent qu’il se passe quelque chose dont il ne peut avoir
aucune idée. Il va sortir de cette chaleur et de cette nuit, il va jaillir dans l’inconnu, il
va savoir ce que cela veut dire vivre. Mourir c’est naître.
Jacques de Bollardière
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Toi qui es paralysé prend ton lit, ton grabat sur tes épaules, lève-toi et marche. Aucun homme n’est fait pour rester à l’endroit où il se trouve, aucun homme, aucune femme, aucun né de l’homme et de la femme n’est condamné à ne pas dépasser largement ses frontières. Chacun est destiné à parcourir avec tous l’immense étendue de l’histoire des siècles, à vivre la longue marche de la libération unanime. Et, à l’heure qualifiée de dernière, où la mort t’a couché sans espoir d’un retour aux vies habituelles, tu n’en finiras pas de te lever encore pour fouler les terres innombrables de ceux que tu fis proches, les sols et l’horizon de tes mises en commun.

Jean  Cardonnel

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Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent... Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage?

Quelqu’un meurt, et c’est comme un arbre qui tombe... Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle?

Quelqu’un meurt, et c’est comme une porte qui claque... Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages?

Quelqu’un meurt et c’est comme un silence qui hurle... Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie?

Benoit  Marchon

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(…) Car qu’est-ce que mourir sinon se tenir dans le vent et se fondre dans le soleil ?

Et qu’est-ce que cesser de respirer, sinon libérer le souffle de ses marées inquiètes, pour qu’il puisse s’élever et se dilater et rechercher Dieu sans entraves ?

C’est seulement lorsque vous boirez à la rivière du silence que vous chanterez vraiment.

Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez enfin à monter.

Et lorsque la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment.

Khalil Gibran

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(…)Temps, métal ou oiseau,

fleur au long pétiole,

étale-toi au long des hommes,

fleuris-les et lave-les

d’une eau ouverte

ou d’un soleil caché.

Je te proclame chemin

et non linceul,

escalier pur à marches d’air,

costume sincèrement remis à neuf

pour de longitudinaux printemps.

Maintenant, temps,

je t’enroule,

je te dépose dans ma boîte sylvestre

et je m’en vais pêcher

avec ta longue ligne

les poissons de l’aurore !

Pablo Neruda

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