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Billet de blog 2 février 2022

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Les générations futures  et nous

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les générations futures  et nous

Introduction

Deux bouleversements en liens avec les générations futures.

  Il y a  cinquante ans, en 1972, quand je commençais l’enseignement et la recherche, les générations futures étaient perçues  le plus souvent comme une nébuleuse lointaine  et c’étaient surtout des personnes âgées qui parlaient de fuite rapide du temps.

 Deux bouleversements très impressionnants se sont produits en quelques décennies : une perception de plus en plus rapprochée des générations futures et une accélération de  l’ensemble du système mondial.

  A ce jour est-ce que, face aux générations futures, cinq questions au moins  ne nous sont pas posées :

Que répondre à diverses formes d’indifférences par rapport aux générations futures ?(I)

Les générations futures ont-elles des droits ?(II)

Comment les  générations futures peuvent-elles être menacées par notre dictature du court terme et certains effets incommensurablement longs du productivisme ?(III)

Quels sont les liens entre, d’une part, les générations futures, passées, présentes et, d’autre part, l’espérance de l’humanité ?(IV)

Quel peut être  notre souffle, quel peut être  mon souffle dans cette chaine des générations ?(V)

I-Que répondre à diverses formes d’indifférences par rapport aux générations futures ?

  « Après nous le déluge ! »,

 « Je n’en ai rien à faire, occupons-nous des vivants ! »,

 « Pourquoi épiloguer sur ce qui n’existe pas ? »

 « Elles devront faire face comme nous l’avons fait, c’est leur affaire. »

 « Il y a ceux et celles qui  doivent  s’occuper de leurs fins de mois, il y a ceux et celles qui ont le temps et le luxe  de  pouvoir s’occuper de  fins du monde!».

Un humoriste se demandait : « Pourquoi faudrait-il que je me préoccupe des générations futures ? Ont-elles une seule fois fait quelque chose pour moi ? »

 Indifférences dans les pensées et les actes  dont nous pouvons être les témoins ou les acteurs…

 Que répondre ?

A- Si vous ne vous intéressez pas aux générations futures demandez-vous si les générations passées  se sont intéressées à vous ?

 Est-ce qu’elles ont contribué à inspirer,  préparer, construire tel ou tel aspect de vos vies ?

 De quelles libérations, de quelles chances, et /ou  de quelles difficultés, de quelles  aliénations ont-elles été porteuses ? 

B-Si vous ne vous intéressez pas aux générations futures demandez-vous si les générations présentes s’intéressent à vous ?

 Est-ce qu’elles contribuent dans vos vies à des solidarités, des coopérations porteuses de fraternité, de bien-être et /ou, au contraire, à des compétitions, des fuites en avant, des formes de mépris  porteuses de difficultés, de souffrances ?

C-Si vous ne vous intéressez pas aux générations futures demandez-vous si les générations futures s’intéresseront   à vous ?

Serez-vous encore, pour quelque temps, sur les lèvres et dans les cœurs des vivants?   Mais, surtout, l’avenir de vos petits-enfants  aura-t-il  dépendu en partie de vous, sous quelles formes ?

 Ne  pas faire aux générations futures ce que l’on ne voudrait pas qu’elles nous fassent.

 Devons-nous (éthique), voulons-nous (volontés politiques), pouvons-nous (marges de manœuvres) faire en sorte qu’elles soient sujets de leurs propres vies et non objets des vies de générations qui n’auront pas su être aux rendez-vous de leurs responsabilités personnelles et collectives?

D- A vrai dire le système productiviste ne s'  intéresse   guère aux   générations futures, dans ses logiques terricides et humanicides  il ne laisse que peu de temps et de moyens à la plupart des personnes pour y réfléchir, pour "habiter le temps" comme l’écrivait Jean Chesneaux .

Comment arriver, noyés dans les difficultés ou les drames du présent, dépassés par l'accumulation des problèmes et l'accélération du temps, comment arriver,comme l'écrivait encore Jean Chesneaux , à établir des ponts, des liens entre "le passé comme expérience, le présent comme agissant et l'avenir comme horizon de responsabilité"?

II-Les générations futures ont-elles des droits ?

A-En premier lieu  dans quels textes  trouve-t-on ces droits ?

 Dans des conventions mais elles sont   rares, ainsi par exemple dans la Convention de Bonn de 1979 sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, un préambule affirme que « Chaque génération humaine détient les ressources de la terre pour les générations futures et a la mission de faire en sorte que ce legs soit préservé et que, lorsqu’il en est fait usage, cet usage soit fait avec prudence. »

 Existent également quelques déclarations comme  celle de Stockholm de 1972 sur l’environnement qui en appelle  à « l’homme » et à son « devoir solennel de préserver et d’améliorer l’environnement pour les générations présentes et futures »,la Déclaration de l’UNESCO de 1997 sur «  les responsabilités des générations présentes envers les générations futures », de façon globale le projet de « Déclaration universelle des droits de l’humanité »  de décembre 2015(écriture  à laquelle j’ai eu la chance de participer) et qui  sera peut-être un jour modifiée et adoptée  par  l’Assemblée générale des Nations Unies .

 B- En deuxième  lieu quel est le contenu  des droits et des devoirs , qui sont donc en gestation, et que l’on trouve dans ce projet de  Déclaration  universelle des droits de l’humanité ( 2015)?

 Le droit à la  non-discrimination générationnelle qui exige que les activités ou mesures entreprises par les générations présentes n’aient pas pour effet de provoquer ou de perpétuer une réduction excessive des ressources et des choix pour les générations futures.

Et puis suivent quatre autres  droits : à la démocratie,  à la justice,  à l’environnement, à la paix.

 Quant aux devoirs  les générations présentes ont le devoir d’assurer le respect des droits de l’humanité. Elles sont aussi garantes des ressources écologiques et du patrimoine commun.  Afin d’assurer la pérennité de la vie sur terre, les générations présentes ont le devoir de tout mettre en œuvre pour préserver les équilibres climatiques, et élaborer un statut international des déplacés environnementaux. Les générations présentes ont le devoir d’orienter le progrès scientifique et technique vers la préservation de la santé de l’espèce humaine et des autres espèces. Les Etats et les  acteurs publics et privés ont le devoir d’intégrer le long terme dans leurs décisions. Enfin quels  biens communs  protéger ? Respecter la biosphère (maison commune de  l’humanité et du vivant) et le patrimoine commun de l’humanité, organiser un accès universel et effectif aux biens communs indispensables à la vie des personnes, des peuples, des générations présentes et futures.

 C-Troisième et dernier point, ne faut-il pas créer un système  de personnalité juridique, de représentation et de juridiction ?

 D’abord l’humanité ne  devrait-elle pas  avoir la  personnalité juridique pour défendre ses droits ? Le fait aussi que l’humanité  et le vivant soient côte à côte dans cette défense serait  symbolique, ils dépendent l’un de l’autre, leur sort est lié, leur défense serait conjointe.

Ensuite la représentation  est une difficulté connue, on est dans le droit prospectif, dans l’imagination juridique. Qui va être légitime pour représenter l’humanité c'est-à-dire  les humains qui existent (c’est déjà difficile) et aussi ceux qui n’existent plus et ceux qui n’existent pas encore ?

Le droit international public a déjà répondu, à sa façon, à la question de la représentation. En effet qui représente l’humanité à laquelle appartiennent les fonds marins ? Les Etats ont répondu à leur façon.   Humanité es-tu là ? Pas de réponse. Il est donc logique que nous, Etats à travers l’Autorité  des fonds marins, nous décidions à la place de l’humanité irreprésentable.

Lorsqu’un jour il sera question de représenter l’humanité il n’est pas sûr que l’Assemblée générale des Etats de la future  Organisation mondiale de l’environnement(OME), suffise à le faire. Il sera souhaitable qu’interviennent aussi des acteurs autres que les Etats, par exemple des ONG, des gardiens de l’humanité...Votre imagination juridique fera le reste.

Enfin quelles  juridictions ? L’Organisation mondiale de l’environnement pourra alors, au nom de l’humanité et du vivant,  engager un recours devant la justice mondiale.Une juridiction spécifique  sera peut-être créée, la Cour mondiale de l’environnement(CME).

En attendant cela des ONG et des mouvements sociaux ont commencé à poser des cailloux blancs sur ce chemin, à travers les créations de  tribunaux, en particulier sur la justice climatique, qui participent à ces prises de conscience. Parmi d’autres, fondé en Equateur en octobre 2012 , un «  tribunal pour les crimes contre la nature et contre le futur de l’humanité », des dossiers sont constitués, des victimes écoutées, les condamnations sont éthiques, morales.

Enfin des ONG et des citoyens, par exemple aux Pays-Bas, en France  et dans d’autres pays  ont fait  condamner par un tribunal ces Etats   qui ne respectaient pas leurs engagements internationaux  de réduction de gaz à effet de serre, cela au nom des générations présentes et futures.

 III- Comment les  générations  futures  peuvent-elles  être menacées par  notre    dictature du court terme  et par   certains effets incommensurablement longs  du  productivisme ?

 A-La priorité du court terme est synonyme de dictature de l’instant

Elle se fait  au détriment d’élaboration de politiques à long terme qui soit ne sont pas pensées en termes de sociétés humainement viables, soit  ne sont pas mises en œuvre et disparaissent dans les urgences fautes de moyens et de volontés.

On nous affirme que l’on ne peut pas s’occuper du long terme parce que nous sommes  noyés dans les urgences, c’est là un mensonge et/ou une erreur : c’est pour une large part parce que nous n’avons  pas construit de politiques à long terme que nous sommes  noyés dans les urgences.

Il faut donc et répondre aux urgences et construire des politiques à long terme, ainsi par exemple des créations massives d’emplois dans l’environnement peuvent pour une part venir des luttes contre les changements climatiques, 2022 a ainsi de multiples liens avec  2100.

Dans un raccourci parlant, faisant parfois l’objet de slogans, nous pourrions affirmer ce que nous disions dans  le cours de « grands problèmes politiques contemporains »  il y a quarante quatre ans : « il faut répondre et aux fins de mois et aux fins du monde. », le productivisme et ses ravages à court et long termes était déjà là.

 B-  Certains  mécanismes  ont des conséquences bien au-delà du long terme, sur des échelles de temps  incommensurablement longues.

Dans cette course au profit, dans ce système  le marché et la techno science tendent à occuper toute la place.

1-C’est ici qu’est  posée  la question de la consécration des crimes contre le droit à l’environnement des générations futures.

Ainsi lorsqu’il y a une irréversibilité de l’enfouissement des déchets radioactifs on peut affirmer que cette pratique est contraire au droit de l’humanité à l'environnement. C’est un crime qui a très certainement une spécificité, celle d’effets environnementaux et sanitaires qui ont tendance à être sans limites dans le temps.

 Des personnes physiques et morales responsables pourraient être condamnées. On pourrait  imaginer aussi une condamnation symbolique morale des générations présentes pour non-assistance à  générations futures en danger. Tout cela reste à penser puis à préciser. Il  est déjà tard mais sans doute encore temps.

 2-C'est ici  qu'est posée aussi  la question  de la consécration  des crimes  contre le droit à la paix des générations futures.

En élargissant le domaine de la paix qui est aussi celui du  droit à la sécurité et du droit au désarmement pour les générations futures. Ainsi les recherches (qui ne sont à ce jour, février 2022, jamais interdites  par les traités internationaux, à l’exception d’ un traité sous-régional), la mise au point, la fabrication, l’utilisation, le commerce des armes de destruction massive existantes (nucléaires, biologiques, chimiques) et à venir devraient être qualifiés de crime contre la paix des générations présentes, des générations futures  et du vivant.

C’est un crime qui, comme le précédent, a très certainement une spécificité, celle d’effets environnementaux et sanitaires qui ont tendance à être sans limites dans le temps. On détruit la sécurité, la  liberté de choix, la vie de générations futures.( Voir : Les recherches scientifiques sur les armes de destruction massive : des lacunes du droit positif à une criminalisation par le droit prospectif, intervention au colloque international du "Réseau droit, sciences et techniques"(RDST), mars 2011 à Paris,  J. Bétaille, S.Jolivet,J.M.Lavieille, D.Roets, in Droit, sciences et techniques :quelles responsabilités ? Editions LexisNexis, 2011.)

3-C'est ici qu'est posée  également  la question  du respect des générations futures par rapport non pas aux recherches sur le génome humain qui peuvent être oh combien porteuses, mais sur certaines dérives de recherches par rapport à ce génome qui porteraient atteinte à la dignité des générations futures. L'article 10 de la Déclaration universelle sur le génome humain du 11 novembre 1997 est le suivant "Aucune recherche concernant le génome humain, ni aucune de ses applications, en particulier dans les domaines de la biologie, de la génétique et de la médecine, ne devrait prévaloir sur le respect des droits de l'homme, des libertés fondamentales et de la dignité humaine des individus ou, le cas échéant, de groupes d'individus." Il convient donc de partir de cette base dans un texte consacré aux droits des générations futures, ainsi «  Aucune recherche concernant le génome humain, ni aucune de ses applications, en particulier dans les domaines de la biologie, de la génétique et de la médecine, ne doit porter atteinte au respect  des droits des générations  présentes et futures. »

(Pour d’autres exemples voir par exemple le site «  generations-futures.fr » qui porte entre autres sur les pesticides.)

 IV-Quels  sont les liens  entre  les générations  futures ,   passées , présentes   et l’espérance de l’humanité ?

A- Ce que n’est pas l’espérance de l’humanité

L’espérance de l’humanité  n’est pas une illusion fumeuse, une incantation magique, une représentation impossible, une nébuleuse floue, une étoile inaccessible,  l’occasion d’un exercice de trémolos dans la voix  ou un gadget pour idéaliste …

Elle n’est pas non plus un refuge à l’abri du présent,  une fuite des responsabilités, un mythe d’une communauté unanime, une forme d’appel à la bonne conscience,   un immense  cortège ne distinguant plus les responsables et les victimes, un souci de luxe de fins du monde loin des fins de mois, un lot de consolation distribué par les maitres aux esclaves  ou le camouflage d’un gigantesque  cimetière des rêves trahis et des espoirs déçus…

B-L’espérance de l’humanité n’est-elle pas celle des vies passées, présentes, futures ?

 L’espérance de l’humanité pour des croyants c’est celle d’un dieu qui n’abandonne pas les êtres humains, qui les aime et les appelle à aimer. Il y a aussi une autre façon de la concevoir  et de la vivre, soit complémentaire soit exclusive de la précédente :

On peut affirmer  alors que l’humanité s’incarne à travers les temps et les lieux. L’humanité est à la fois et tour à tour  un héritage,  un temps présent, une promesse. Ainsi l’espérance de l’humanité

-ce sont les vies  de ceux et celles qui nous  ont précédés à travers ces témoins d’humanité, connus et inconnus, luttant contre des forces de mort, c’est ce patrimoine culturel qu’ils nous laissent avec une immense chance, un grand bonheur de le découvrir et de le partager,

 -ce sont les vies de ceux et celles  qui sont présents  aujourd’hui, ces générations vivantes qui, si elles arrivent à  penser et à mettre en œuvre des moyens démocratiques, justes, écologiques et pacifiques, porteront un projet d’humanité, alors, oui, il les portera à son tour,

-ce sont les vies de ceux et celles qui vont nous suivre et qui peuvent nous dire : notre confiance en vous nous la risquons  à nouveau. Essayez, nous vous les prêtons, d’aimer le monde avec les cœurs et les esprits de ceux et celles qui vont arriver, et puis  laissez-nous la liberté de devenir ce que nous voudrons être.

 Pablo Neruda fait dire à tous les peuples martyrs « Aucune agonie ne nous fera mourir. » Cri de grande douleur, de résistance et d’espoir fou ! La douleur peut nous casser, la fraternité peut, encore et encore,  contribuer à nous mettre debout.  Ainsi, tant que dureront les êtres humains, l’espérance de l’humanité n’est-elle pas  inépuisable ?

V- Quel peut être  notre souffle, quel peut être  mon souffle  dans cette chaine des  générations ?

 Nous entendons encore les pas de ceux et celles qui viennent de nous quitter, nous entendons déjà les pas de ceux et celles qui vont nous suivre.

A- Ne sommes-nous pas comme les maillons d’une gigantesque chaine ?

 Générations présentes nous voilà responsables  de la  transmission du patrimoine commun de l’humanité. Cet immense héritage est à la fois un donné et un projet. Ce patrimoine commun et ces biens communs  passent par nous, ils devraient nous porter au-delà de nous-mêmes.

 L’humanité  s’incarne à travers le temps, elle  peut  contribuer à nous transformer personnellement et collectivement, cela à travers des remises en cause de rapports de forces et à travers des pédagogies de catastrophes.

Pour résister à l’intolérable et pour construire un monde démocratique, juste, écologique, pacifique, le souffle de ceux et celles qui nous ont précédés et celui de ceux et celles qui vont nous suivre peuvent contribuer à nous porter, mais c’est notre souffle, celui des vivants que l’on attend. Et c’est notre souffle qui nous attend.

B- Et mon souffle dans cette chaine ?

 Et  mon  humanité ? Ne sera-t-elle pas d’autant plus vivante que la voilà partie prenante (« un sac pour recevoir ») et donnante (« un sac pour donner ») dans la chaine des générations ?

 Ne peut-elle pas  contribuer à me transformer ?  Plus nous portons un projet d’humanité  plus il peut nous porter à son tour.

 Serons-nous, personnellement et collectivement, indifférents, tièdes, somnolents, désenchantés, résignés 

 ou voulons-nous devenir ou rester  des veilleurs debout ?

  Lorsque, dans nos vies personnelles et/ou collectives, existent la grisaille, les brouillards, les ombres, l’obscurité ou les ténèbres de certains instants présents, ne pouvons-nous pas essayer, autant que faire se peut ( ?!…), de les  resituer  dans  la perspective de l’espérance de l’humanité ? Difficile à exprimer, mais encore  beaucoup plus difficile – ou parfois impossible-  à  vivre, et pourtant ce peut être une  force  et une chance que  celle d’entrer dans cette espérance de l’humanité.

   Chanter embrasser partager  l’espoir … 

Quel espoir ? Celui  de  nos remises en cause, personnelles et collectives qui donneraient  plus de marges de manœuvres surtout aux générations  encore jeunes, et à celles qui naitront dans les quelques décennies à venir : ne seront-elles pas aux avant-postes de tous les défis?

Quel espoir ? Celui que ces générations futures   puissent connaitre  l’amitié, l’amour, la fraternité, l’art  qui brisent des solitudes,  changent  des destins et qualifient des vies.

Remarques terminales

 1/  La fraternité est-elle transgénérationnelle ?

Ethiquement    il faut qu’elle le soit, c’est un devoir moral.

 Politiquement  il faut  lui donner sa place, c’est une valeur essentielle.

 Juridiquement il faut la construire, c’est un principe porteur.

(Voir notre article "La fraternité est-elle intergénérationnelle?" sur ce blog et dans les actes du Colloque de Limoges des 5 et 6 avril 2016 "La fraternité", Editions Institut universitaire Varenne  ,2018,colloque organisé par le Réseau européen de recherche en droits de l'homme.)

 2/  L’esprit de fraternité

Englobant cet ensemble le voilà, « l’esprit de fraternité », consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme  dans l’article premier :  « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

 Esprit de fraternité  porté par « les êtres humains doués de raison et de conscience ». Il  doit souffler  sur notre terre  à travers les temps, par rapport aux générations passées, dans le respect du patrimoine mondial, par rapport aux générations  présentes  et futures dans la construction d’une communauté mondiale humainement viable. 

Il doit faire, de tous envers tous, des tisseurs  et des passeurs de fraternités.

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Une idée …Applaudir les générations futures ?

Une idée qui peut être porteuse : un enseignant, à la fin d’un cours qui évoque les générations futures, peut proposer aux élèves ou aux étudiants qui le veulent « un hommage, aussi dérisoire que symbolique, aux générations futures ».Tournés vers le tableau (sur lequel est éventuellement inscrit un « Vive et que vivent les générations futures ! ») les participants se  lèvent et  applaudissent. Instants dérisoires face à celles qui n’existent pas encore, instants symboliques, comme si , à travers le temps, on voulait leur donner du courage et accueillir celui qu’elles  nous  donnent …

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