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Billet de blog 5 août 2022

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Pour un monde viable quels moyens pacifiques?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour un monde viable quels moyens pacifiques?  

QUELS MOYENS PACIFIQUES VIABLES ?

INTRODUCTION

 LES CARACTERES DES PROPOSITIONS RELATIVES AUX MOYENS PACIFIQUES  VIABLES  .

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Le terme « pacifique »  est synonyme ici de moyens porteurs de paix.

 Le terme  « paix » est synonyme ici  d’absence de guerre et de mise en œuvre à tous les niveaux géographiques de moyens pacifiques, justes, démocratiques et écologiques.(Sur la paix et sur les violences  voir par exemple les nombreux  articles  (billets) sur mon blog,Jean-Marc Lavieille, Mediapart).

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1-Des moyens qui doivent être conformes à des  finalités de paix, mais aussi  d’environnement, de justice et de démocratie.

Contribuer à passer d’un système international pour une large part   violent   à une communauté mondiale pacifique, autrement dit  porteuse de paix,  voilà qui pose entre autres  la question des rapports entre les moyens et les fins. Ces rapports  peuvent faire l’objet d’au moins  deux séries d’interrogations.    

D’abord, certains moyens particulièrement puissants  ne se transforment-ils pas en finalités ? Ainsi la techno science et le marché ne sont-ils pas souvent considérés et ne sont-ils pas souvent devenus des fins en eux-mêmes ? Comment, entreprise gigantesque,   contribuer à les ramener au rang de moyens au service des êtres humains et du vivant ?

Ensuite, si le plus souvent certains affirment que « la fin justifie les moyens », d’autres, au contraire, pensent qu’aucun moyen n’est neutre et que les moyens doivent être conformes aux finalités que l’on propose. Comment  alors déterminer et mettre en œuvre des moyens démocratiques, justes, pacifiques et écologiques, conformes aux finalités de liberté, d’égalité, de paix, de protection de l’environnement que l’on proclame ? « La fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la semence» : cette pensée de Gandhi  est aussi lumineuse que  radicale  ( écrits rassemblés après sa mort, « Tous les hommes sont frères », Gallimard, 1991 ,chapitre 3 La fin et les moyens).

Les moyens pacifiques  sont au  pire absents  et au mieux traités de façon dérisoire dans de  nombreux programmes, propositions et plates-formes  à court ,  moyen et long termes , issus de multiples sources scientifiques, politiques, militantes, que ce soient des sources locales, nationales ou internationales. Non seulement   voilà qui est   éthiquement scandaleux mais politiquement  une erreur  gravissime aux conséquences catastrophiques, pourquoi?

 Parce que la paix est  bien sûr un élément central de la vie des sociétés humaines,  sans elle  existent  de  nombreux drames  porteurs de multiples souffrances.

Et parce que  les liens entre paix, justice, environnement, démocratie sont innombrables, comme le sont aussi  les liens entre violences, injustices, débâcle écologique et absences de démocratie. Deux séries d’exemples suffisent  à le  souligner  : ainsi une des grandes causes de multiples violences ce sont les injustices, ainsi les catastrophes écologiques  sont porteuses de nombreuses injustices et en amont et en aval et pendant ces catastrophes. Bref : paix,  démocratie ,    écologie, justice sont   articulées les unes aux autres, se produisent les unes les autres, sont interdépendantes les unes des autres, doivent s’appuyer les unes sur les autres.

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2-Des moyens  pacifiques qui doivent être viables, radicaux et massifs.

Le terme « viables » est fort. Il signifie apte à vivre, qui peut avoir une certaine durée de vie, qui a les conditions nécessaires pour durer. Non viable signifie donc qui ne peut pas vivre, on parle ici non d’un nouveau-né  mais d’une humanité qui sombre dans les régimes autoritaires, les injustices, la débâcle écologique, les violences. Une humanité qui meurt socialement, démocratiquement,  écologiquement, pacifiquement, une humanité qui tendrait à rendre   peu à peu ses derniers souffles et l’ensemble du vivant avec elle.

Dans ce qualificatif de  "viables" il y a aussi l'idée selon laquelle le temps est compté.L'autodestruction par le réchauffement climatique et par les systèmes d'armes de destruction massive va de plus en plus vite.Les contre-mécanismes à travers des rapports de force sont compliqués et même s'il est vrai que les catastrophes peuvent activer des remises en cause elles ne sont pas vertueuses en  elle-mêmes, plus elles s'amplifient et se multiplient moins les contre-mécanismes n'ont pas le temps de se mettre en route.Enfin il n'y a pas de remède miracle même s'il est probable que certains contre- mécanismes,par exemple la taxation générale et radicale des transactions de change, constitueraient un instrument puissant contre ces apocalypses écologiques et guerrières. Enfin n'oublions pas  un  témoin symbolique   de cette course à la mort qu’est « l’horloge de l’apocalypse », créée après la Seconde Guerre mondiale par des scientifiques, horloge  qui nous annonce   qu’en janvier 2024 les armements nucléaires et les changements climatiques nous ont  amené à 90 secondes du gong final de minuit .

 Le terme « radicaux » est à prendre avec tout un potentiel. Il  signifie que ces moyens ont vocation à s’attaquer aux logiques profondes des problèmes, des drames et des menaces qui portent atteinte aux êtres humains et à l’ensemble du vivant. Alors oui, il faut déranger ses pensées. Mettre perpétuellement en avant et avoir à la bouche le terrible « soyons réalistes, restons réalistes » c’est aujourd’hui en fait, malgré soi ou avec soi, être probablement fermé sur des mécanismes de mort, c’est refuser les paris d’autres possibles, c’est étouffer l’audace, c’est pactiser avec l’indifférence, être paralysé par la peur de ne rien pouvoir faire et ne rien faire, c’est enfin et surtout se laisser glisser sur la pente la plus forte : celle d’un système porteur de souffrances et de drames. René-Jean Dupuy, internationaliste, écrivait (« La clôture du système international », puf, 1989) « La dimension utopique et prophétique demeure indispensable dans toute prospective réelle qui implique non pas la simple extrapolation du passé et du présent mais le moment de la rupture, de la distanciation à l’égard du modèle actuel de développement, le moment de la conscience, le moment de la transcendance de l’homme par rapport à sa propre histoire. »On est proche ici de « L’utopie ou la mort ! »(Le Seuil,1973), ouvrage dans lequel René Dumont en appelle à l’utopie créatrice qui prend les moyens de remises en cause d’un système mondial autodestructeur.

 Le terme   «  massifs »   signifie que ces moyens doivent voir le jour dans tous les lieux , autrement dit les villages, les villes, les  régions , nos terroirs, les pays, nos patries, les continents   nos matries , la Terre , notre foyer d’humanité. Ces moyens doivent voir le jour aussi  dans toutes les activités , autrement dit au cœur du système productiviste par des contre mécanismes scientifiques, économiques, financiers et dans  l’armature de ce système, par des contre mécanismes politiques, institutionnels, juridiques, éducatifs…(voir nos deux ouvrages « Construire la paix »,tome1Les armements détruisent l’humanité, tome2 L’humanité détruira les armements(éditions Chronique sociale,1988).Enfin ces moyens doivent voir le jour à travers le temps, ainsi les générations passées en préservant le patrimoine culturel mondial  en partie détruit dans les guerres, ainsi les générations présentes en vivant  dans une paix délivrée des guerres mais aussi  porteuse de moyens viables, ainsi les générations futures au nom d’une équité intergénérationnelle en leur laissant des marges de manœuvres pour choisir ce qu’elles voudront devenir.   

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3- Dans ces propositions  celles relatives à  la course aux armements sont vitales, pourquoi?

Parce que c’est l’une des formes de violences les plus gigantesques qui se manifeste par

 -des dépenses massives  enlevées à des dépenses vitales (6,7 milliards de dollars chaque jour en  2023 consacrées aux   dépenses militaires mondiales,2443 milliards de dollars en une année )

 -des dommages  écologiques majeurs, ( grandes manœuvres, productions d’armements, dommages avant, pendant et après les conflits, expérimentations d’armes nucléaires…)

-de multiples éléments constitutifs d’injustices (entre pays, entreprises,  populations, par rapport aussi aux générations futures…)

-des sources d’alimentation de conflits armés , ( éducation à la guerre, ventes d’armes avant pendant et après les conflits armés…)

 -d’ une insécurité  globale gravissime (ainsi  au niveau des armes nucléaires).

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 4- Penser, résister et mettre en œuvre des moyens pacifiques.

Penser autrement la paix  :   beaucoup de  politiciens, de technocrates, d’experts et beaucoup d’autres personnes  sont incapables de penser un « Ta vie c’est ma vie .» Pourquoi ? Parce  que, entre autres,  leurs raisonnements sont lamentablement  dominés,  paresseux, répétitifs. Le philosophe  Alain  écrivait « Croire à la paix c’est foi, il faut ici vouloir, la foi va devant, la foi est courage. Au contraire croire à la guerre c’est croyance, c’est pensée agenouillée et bientôt  couchée, c’est répéter ce qui a été dit et redit, c’est penser mécaniquement. » On pense « ta mort c’est ma vie » et cela peut contribuer à donner la guerre. On pense armes de destruction massive et cela peut donner « Ta mort c’est ma mort. », celle de tous et toutes .  Penser  autrement ,  « Ta vie c’est ma vie »,  c’est vouloir  devenir ,  personnellement et collectivement, tisseurs et passeurs de fraternités .

Résister et Agir  par des moyens pacifiques. Parce que les déchainements d'intérêts financiers et économiques font perdre le sens du "vivre ensemble" et du "bien commun". Agir autrement pousse à mettre en cause des  dominations et des marchandisations porteuses de violences, on agit alors pour donner naissance à des alternatives pacifiques, petites et  grandes.

 La suite de ces propositions   sera, on le sait , très variable. Des propositions plus ou moins nombreuses peuvent  disparaitre ,   parce que des rapports de forces  auront provisoirement ou pour longtemps,  enterré certaines qui  seront qualifiées de dangereuses, d’illégitimes, d’irréalisables. Mais  d’autres  ont commencé à apparaitre ou  peuvent voir le jour, on ne sait pas toujours "si l'on marche sur une semence ou un débris". Enfin d’autres  propositions existent et d’autres encore  s’ajouteront à ces luttes.

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Huit séries de moyens ci-dessous    représentent environ une centaine de  propositions.

 I-Un  moyen pacifique particulièrement   vital :

A-Les  interdictions des recherches sur les armes de destruction massive .

 II-Des moyens pacifiques vitaux  :

B- Les conclusions de nouveaux traités de désarmement et l’application de ceux qui existent.

C- Les suppressions des ventes d’armes.

D- La création  d’une sécurité collective. 

E-  L’avènement  de ministères du désarmement.  

F- La consécration du droit à la paix dont le droit à la sécurité. 

G- La protection de l’environnement  et les  conflits armés.   

H- Le développement tous azimuts  d’une véritable  éducation à la paix.      

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I-UN MOYEN PACIFIQUE PARTICULIEREMENT VITAL

En amont de l’amont de la course aux armements voilà qui  contribuerait puissamment à remettre en cause la techno science et à la ramener au rang de moyen alors qu’elle a pris la pente d’une fin suprême à travers  un système d’ensembles  scientifico-militaro-industriels qui étendent leurs dominations. Le président Eisenhower  avait dénoncé dans un discours de janvier 1961 la puissance  du  « complexe militaro-industriel », il faut donc rajouter la dimension scientifique.  Ces logiques de la course aux armements sont autodestructrices c'est-à-dire  terricides et humanicides. Elles alimentent et sont alimentées par le trio infernal productivisme-capitalisme-anthropocène  ( voir notre 4ème édition de Droit international de l'environnement, Ellipses,2018, et 5ème  à paraitre en janvier 2025)

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 A-LES INTERDICTIONS DES RECHERCHES SUR LES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE

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 1-L’essentiel : les interdictions de toutes les  recherches scientifiques relatives à toutes les armes de destruction massive.

  -Le contenu de la proposition.

-Il s’agit des armes  nucléaires, biologiques, chimiques et  tout autre type d’armes de destruction massive à venir.

- Sont interdites toutes les recherches  sur ces armes  qu’elles soient gouvernementales ou venant de tout autre acteur public ou privé.

-Ces recherches  sont  toutes déclarées « contraires à l’intérêt commun de l’humanité. »

-« L’intérêt commun de l’humanité » repose sur la démocratie, la justice, la protection de l’environnement et la paix pour les générations présentes et futures, de même pour les générations passées quant à la préservation du patrimoine culturel mondial.

-La mise en œuvre de la proposition.

-Ces interdictions seront  vérifiées  internationalement, de façon radicale, avec des sanctions exemplaires prévues en cas de violation du   traité . ( Sur la vérification des traités de désarmement voir  notre ouvrage «Droit international du désarmement » , éditions L’Harmattan, collection « Logiques juridiques », 1997,  préface d’un ancien  Président de la Cour internationale de justice, M. Bedjaoui.)

 -  La reconversion des chercheurs travaillant dans ces domaines est organisée par chaque  ministère du désarmement  et coordonnée au niveau international.

Une priorité sera  ici accordée aux luttes contre le réchauffement climatique, cela à travers deux processus. D’abord par la participation, en aval, à la création «d’une Organisation mondiale d’assistance écologique » ,  sorte de  corps mondial de secours, puissant et financé, face aux apocalypses écologiques existantes et en route. Ensuite par la participation en amont aux luttes contre la production de CO2 et de méthane. La reconversion des recherches militaires  ne doit-elle pas  avoir ici  une place? Ainsi, par exemple, à travers la création d' équipes  internationales en Sibérie par rapport au drame du permafrost et dans la mer de Kara par rapport aux" tchernobyls sous-marins" qui se préparent à partir des fuites    de fûts radioactifs?

-Ne  faut-il  pas  que le droit international de l'environnement crée un  devoir d'intervention de la communauté internationale des Etats en cas d'atteinte écologique vitale menaçant l'intérêt commun de l'humanité?

 2- Que penser de cette proposition ? 

 -Il y a un seul traité sous-régional qui  reprend à son compte cette interdiction des recherches sur les armes de destruction massive. Il est probable que d’autres traités vont voir le jour mais très difficilement un traité international  global et radical.

-C’est une proposition pratiquement inconnue jusque là, pourquoi?

 Parce que c’est  un des plus puissants tabous de la vie internationale. On considère qu'on ne peut pas porter atteinte à la liberté de la recherche. Or celle-ci, quand elle porte atteinte à l'intérêt commun de l'humanité,  devrait être remise en cause , elle se situe en amont de l’  amont  de la course aux armements.

-Un des arguments principaux contre cette proposition est le fait de pouvoir répondre à ces armes par des moyens défensifs semblables. Supprimer de telles recherches est considéré par certains  comme suicidaire et irresponsable. Ainsi dit-on par exemple les recherches sur les réponses aux armes biologiques  sont vitales pour élaborer et préparer  des   contre poisons.

-Ajoutons à cela que ces interdictions ne devraient pas porter atteinte à des recherches civiles, par exemple dans le cadre de budgets  de santé.

-Ainsi  un autre obstacle existe : comment arriver à distinguer des recherches à des fins militaires et des recherches à des fins civiles ? Par des fonds militaires ou civils ? Par  la nature et la destination des recherches ? L’imagination  doit ici être présente pour trouver des critères  les plus clairs possibles.

-Les obstacles à surmonter pour donner le jour à cette proposition sont donc massifs,  les résistances seront grandes mais son aboutissement, fruit aussi de catastrophes (virus accidentellement  échappés, explosions  nucléaires ,   emplois d’armes chimiques…),fruit aussi  de révoltes et  de luttes, cet aboutissement    constituerait l’une des plus grandes avancées  pour l’humanité et le vivant à condition que le système de  vérifications et  de sanctions soit pensé avec une force hors du commun.

   Nous avons  travaillé depuis près de 40  ans  cette question (1985 à 2024) , nous l’avons reprise avec des collègues dans un colloque international au Sénat, notre communication a été publiée en 2011, elle témoigne d’un projet aussi complexe que porteur d’espoir. Quelles ONG ou quels autres acteurs le reprendront ? Et/ou quels Etats et quelles organisations internationales?

Voir «  Les recherches scientifiques sur les armes de destruction massive : des lacunes du droit positif à une criminalisation par le droit prospectif », intervention au colloque international du RDST, mars 2011 à Paris, Article de Jean-Marc Lavieille, Julien Bétaille, Simon Jolivet, Damien Roets, in « Droit, sciences et techniques : quelles responsabilités ? », Editions LexisNexis, 2011.

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 II-DES MOYENS PACIFIQUES VITAUX

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B-LES CONCLUSIONS DE NOUVEAUX TRAITES DE DESARMEMENT ET L’APPLICATION DE CEUX QUI EXISTENT

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 1-Les conclusions de nouveaux traités et protocoles.

 -Cela doit se  faire dans le cadre d’un désarmement général et  complet ,

-sous un contrôle international efficace.

Ces traités  doivent couvrir tous les  types d’armements et tous les vecteurs existants  et nouveaux.

-Les sessions extraordinaires sur le désarmement de l’AG des Nations Unies en 1978,1982 et 1988 contiennent certaines  propositions  porteuses dont on peut encore s’inspirer.

-On peut voir aussi pour de nombreuses propositions  notre ouvrage «Droit international du désarmement » , éditions L’Harmattan, collection « Logiques juridiques », 1997, préface du Président de la Cour internationale de justice, M. Bedjaoui.

 2- L’application complète  des traités qui existent.

Elle implique

-leurs radicalisations,

-leurs  renouvellements   si  nécessaire ,

-sans oublier  des mises à jour et des radicalisations des protocoles ainsi que les conclusions de nouveaux protocoles.

 -Et bien sûr, élément essentiel,  les engagements de tous les Etats dotés d’armes nucléaires dans le traité sur l’interdiction  des armes  nucléaires de juillet 2017 entré en vigueur le 22 janvier  2021.Un des premiers  Etats nucléaires qui prendra une telle décision  entrerait dans l’histoire de la paix et  dans celle de l’humanité. A plus forte raison si deux d’entre eux (lesquels ?) pouvaient ensemble mettre au monde cette avancée radicale.

 -De façon  globale  appliquer réellement l’article 26 de la Charte des Nations Unies :

Article 26 « Afin de favoriser l'établissement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales en ne détournant vers les armements que le minimum des ressources humaines et économiques du monde, le Conseil de sécurité est chargé, avec l'assistance du Comité d'état-major prévu à l'Article 47, d'élaborer des plans qui seront soumis aux Membres de l'Organisation en vue d'établir un système de réglementation des armements. »

On est immensément   loin  de l’application  de ce «  minimum de ressources humaines et économiques détournées vers les armements »…

Pour aller dans ce sens il faut remettre en cause le Conseil de sécurité et sa paralysie.(Voir ci- dessous)

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 C- LES SUPPRESSIONS DES VENTES D’ARMES

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 1 –Elles pourront se faire  à travers restrictions, taxations, interdictions,  reconversions et autres formes de remises en cause…

-Le processus pourrait voir le jour par exemple  à partir  d’Etats  membres de l’Union européenne voulant faire œuvre de paix. Et commencer   par les ventes d’armes à destination de  l’Afrique.

- L’initiative aurait un impact important, elle serait accompagnée d’une dénonciation massive des ventes d’armes des autres pays et de mises en place peu à peu de sanctions financières et pénales.

-Les reconversions des industries d'armements et des travailleurs de l'armement seront pensées, organisées, financées et appliquées. Là aussi il faut penser leurs liens avec les luttes contre le réchauffement climatique. Un groupe international devrait  être créé en ce sens.

-Les armements dans le cadre de la nouvelle sécurité collective (voir ci-dessous) seront organisés et financés nationalement et mondialement.

2- Les ministères du désarmement (voir ci-dessous créations) seraient chargés de la mise en œuvre de cette initiative.

-Les ventes d’armes dans le monde font l’objet d’études remarquables de l’Observatoire des armements, dont le siège est à Lyon et qui est membre de l’ICAN, prix Nobel de la paix 2017,  l’Observatoire a sa revue « Damoclès ».

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  D-LA CREATION D’UNE SECURITE COLLECTIVE 

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1-Les  études sur les différents types de menaces seront   recensées ,   les études sur  les moyens d’y faire face aussi .Les unes et les autres feront ressortir les points communs, les différences, les oppositions. Pour ces travaux le rôle d’ONG agissant dans ces domaines  pourrait être essentiel.

2-Les liens entre les catastrophes écologiques et le domaine militaire seront particulièrement étudiés. D’une part l’intervention du militaire en amont et en aval des catastrophes écologiques et d’autre part  les reconversions financières, économiques et scientifiques dans la protection environnementale seront pensées dans leurs articulations à l’écologique.

 3- La création  d’une sécurité collective est indissociable d’une réforme des Nations unies ou de la création d’une nouvelle organisation internationale.

Qui dit réforme des Nations unies  dit   remise en cause du processus de décision du Conseil de sécurité(« serpent de mer » du droit international depuis 1945…)

soit par un système de vote à la majorité simple ou des deux tiers faisant disparaitre le blocage par le droit de veto de chacun des membres  permanents ,

soit lorsque le Conseil est bloqué de transférer  le pouvoir de décision à l’Assemblée générale aux deux tiers des membres votants,

soit par un autre processus de réforme du Conseil de sécurité.

Une réforme fondée sur la  suppression  du droit de veto  implique, entre autres, l’accord des cinq  membres permanents ce qui, à ce jour, n’a jamais été obtenu.

On peut aussi  penser à la  création d’une nouvelle organisation , c’est  par  exemple , l’idée  d’une « Organisation Mondiale des Peuples » proposée par Monique Chemillier-Gendreau (« Vers des jours heureux »,article très global dont l’institutionnel n’est qu’une partie et les Nations unies qu’une des institutions remises en cause)(Billet de blog  de Mediapart du 28 avril 2020), nouvelle organisation dont « les objectifs seraient la paix, la sauvegarde de la nature et la garantie des droits sociaux universels ». Le  Conseil de sécurité serait ainsi composé de membres pleinement égaux entre eux (20 ou 25) élus tous les 3 ans par le Parlement de l’Organisation. Ce Parlement mondial bicaméral serait  composé d’une Assemblée représentants les États et d’une seconde Chambre représentant des forces sociales proprement  dites . 

 4- La nouvelle sécurité collective, dans le projet   proposé ici  , pourrait être   fondée sur les éléments suivants :

  a-Des forces d’interposition massives et  non armées, organisées par continent, envoyées à titre  préventif, par le nouveau Conseil de  sécurité , comme tiers- pacifiants .

b- Des forces nationales légèrement  armées, utilisées   par un pays en  cas de légitime défense. De même,  au niveau national et de façon complémentaire,  un Etat pourra  organiser aussi   une résistance non-violente de la population préparée à l’avance.

c- Une force  d’intervention internationalisée, envoyée à titre exceptionnel, lourdement armée, envoyée,  à titre de sanctions contre un ou plusieurs  Etat(s) agresseur(s) ou un Etat agressant tout ou partie de sa  population, ou contre tout autre agresseur,  par le nouveau Conseil de sécurité des Nations Unies.

d-Les boucliers de protection existant déjà seraient préservés jusqu’à la fin effective et contrôlée du  désarmement général. Ces boucliers devraient être conformes aux critères d'un rôle exclusif de protection sinon ils devraient être modifiés en ce sens. La création  de nouveaux boucliers de protection  devrait avoir l’accord préalable de l’organisation mondiale chargée du maintien de la  paix et être mise en œuvre sous son contrôle. Non conforme à des critères exclusifs de protection cette création  serait interrompue et supprimée.

e- Les alliances militaires régionales ,  sous-régionales  et inter régionales sont toutes dissoutes. Ces dissolutions sont planifiées dans le temps.De nouvelles alliances sont interdites.

f- Un budget mondial est créé pour la mise en œuvre de cette sécurité collective.

g-La nouvelle « Organisation mondiale d’assistance écologique » peut faire appel à différents éléments de la sécurité collective. Elle organise et dirige cette aide militaire, elle  y met fin après chaque opération d’assistance écologique.

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 E-  L’AVENEMENT DE MINISTERES DU DESARMEMENT 

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 1-Voit le jour la création obligatoire dans chacun des  Etats du monde(197 en 2024)  d’un ministère du  désarmement.

 2-Chacun d’eux est chargé de participer nationalement et internationalement à l’organisation de la nouvelle sécurité collective.

 3- En outre chaque ministère du désarmement est

-chargé de mettre en œuvre les remises en cause des  ventes d’armes,

 -chargé de la reconversion concertée et programmée des recherches sur des armements, des  productions des industries d’armements, des personnels militaires,

- chargé, en coopération avec les autres institutions nationales et internationales   concernées,  des transferts vers des dépenses de   santé ,   d’ environnement , d’alimentation…et des autres besoins essentiels.

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 F-LA CONSECRATION ET L’APPLICATION DU DROIT A LA PAIX

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Voir par exemple notre communication sur « Le droit à la paix » , colloque international  des 7 et 8 décembre 2002 à Ankara en Turquie : « Sécurité et droits de l’homme ». Publication décembre 2002, Türkige Barolar Birligi.

 1-Le contenu du droit à la paix.

-Le droit à la paix est  intrinsèquement lié au droit à l’environnement. Celui-ci implique en aval la création d’une assistance environnementale internationale financée et puissante face aux catastrophes écologiques. Le droit à la paix implique aussi   une lutte contre les causes des changements climatiques et contre les causes de  la destruction de la biodiversité. La reconversion financière des dépenses d’armements vers la protection de l’environnement est planifiée aux niveaux national et international.

-Le troisième Pacte des droits de l’homme sera  celui des droits de solidarité, il doit comprendre le droit au développement durable (écologique, social et culturel) , le droit  à l’environnement  et le droit  à la paix.

-Le droit à la paix comprend le droit à la sécurité, le droit au désarmement. le droit de s’opposer à la guerre, le droit  à l’interdiction  de recherches scientifiques militaires, gouvernementales ou non, sur les armes de destruction massive et tous autres droits nécessaires à la construction de la paix.

-Le droit à la paix est lié  au droit à la justice comme étant un ensemble de luttes contre les inégalités, dans chaque société et entre les sociétés.

- La droit à la  sécurité  ne doit plus être défini seulement du point de vue stratégique et militaire  mais de façon globale  c'est-à-dire en termes  énergétiques, économiques, environnementaux…

-Le droit à la sécurité comprend la protection contre les guerres qu’elles soient civiles ou interétatiques,  la sécurité personnelle, la sécurité des lieux aux différents niveaux géographiques, la sécurité énergétique, la sécurité environnementale …

-Ce qui peut devenir une  consommation de la sécurité doit avoir personnellement et collectivement des limites, sinon l’obsession sécuritaire devient paralysante et « l’administration de la peur » comporte des dangers et des remises en cause par rapport aux libertés. Elle doit être alors  dénoncée et combattue.

2- La résolution des conflits.

-Les Etats parties à un différend qui menace la paix doivent- c’est une obligation- en rechercher la solution par des moyens pacifiques ainsi que le prévoit la  Charte des Nations Unies dans son  article 33  alinéa 1.

-Une « Commission mondiale des moyens pacifiques de règlement des différends  » sera  créée. Elle est   composée  de diplomates, de militants de paix, de fonctionnaires de ministères du désarmement, de militaires, d’économistes, d’écologistes, de scientifiques et d’autres personnes représentants d’autres  fonctions utiles. Elle ouvre un site mondial des théories et des pratiques relatives aux moyens pacifiques. Elle a pour mission de  proposer un ensemble diversifié, global, détaillé, de moyens pacifiques pouvant puissamment contribuer à la paix. Elle prend en compte l’ensemble des acteurs et des niveaux géographiques.

-Une « Conférence mondiale des moyens pacifiques » adopte une convention et un budget  .

-L’Etat doit assurer la protection de sa population.   « La responsabilité de protéger » apparait,  c’est  « la responsabilité première d’un Etat  de protéger sa population » du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique, des crimes contre l’humanité, et de tous les crimes internationaux y compris  du crime d’écocide. Cette responsabilité  sera  consacrée.            .

Au cas où les moyens pacifiques seraient insuffisants et où les autorités nationales échoueraient à protéger leur population, la communauté internationale des Etats devra agir collectivement par l’entremise du  nouveau Conseil de sécurité .  Ce sera alors dans le cadre de la nouvelle sécurité collective. A titre exceptionnel   une force  d’intervention internationalisée  lourdement  armée sera  envoyée à titre de sanctions par le nouveau Conseil de sécurité des Nations Unies.

- Certains pensent que la sécurité doit reposer sur un développement quantitatif et qualificatif des armements et, si cela est nécessaire, d’armes de destruction massive. Saintes bombes protégez-nous !

- D’autres, au contraire, pensent qu’en agissant ainsi on augmente l’insécurité générale: par exemple  les armes nucléaires diminuent la sécurité de tous les pays. La seule protection est ici l’élimination des armes nucléaires et l’assurance qu’on n’en fabriquera plus  jamais .Voir bien sûr le nouveau traité d’interdiction sur les armes nucléaires que tous les Etats nucléaires  devraient  ratifier.

La logique générale des armements  est accablante, elle est d'une nullité, plusieurs fois millénaire, qui laisse sans voix. Se servir des armes pour maintenir la paix c'est à peu près  comme si l'on se servait de son sexe comme moyen contraceptif  disait un graffiti. "Equilibrer  les terreurs c'est préparer la paix, non pas celle des vivants mais celle des tombeaux" écrivait Jean Rostand."La guerre  est le témoignage de notre imbécilité"  écrivait  Montaigne.

  3-Les titulaires du droit à la paix. 

 -C’est un droit individuel, il appartient à chaque individu si l’on prend pour base l’article 28 de la DUDH de 1948. « Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet. » 

C’est aussi un droit collectif qui appartient aux sujets de droit international public c’est-à-dire aux Etats et, d’une certaine façon indirectement, aux organisations internationales.

 -C’est un droit qui appartient aussi aux peuples, ainsi que l’affirme la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981.

-C’est un droit qui appartient également à l’humanité. Il s’agit là des crimes contre la paix des générations futures qui devra être consacré.

 Comment consacrer  les crimes  contre la paix des générations futures ?  En élargissant le domaine de la paix qui est aussi celui du  droit à la sécurité et du droit au désarmement pour les générations futures. Ainsi les recherches, la mise au point, la fabrication, l’utilisation, le commerce des armes de destruction massive existantes (nucléaires, biologiques, chimiques) et à venir  seront  qualifiés de crime contre la paix des générations passées (en portant atteinte au patrimoine culturel mondial), des générations présentes, des générations futures  et du vivant.

C’est un crime qui, comme le précédent, a très certainement une spécificité, celle d’effets environnementaux et sanitaires qui ont tendance à être sans limites dans le temps. On détruit la sécurité, la  liberté de choix, l’environnement et  la vie de générations futures.   

-Les générations présentes exercent ce droit en leurs noms,

-ainsi qu'aux noms des générations passées dont elles protègent le patrimoine le patrimoine commun de l’humanité qui doit être géré à des fins pacifiques,

- de même qu’aux  noms des générations futures dont elles représentent les intérêts relatifs à la paix. L’intérêt commun de l’humanité reposant, on l’a dit, sur la démocratie, la justice, l’environnement et la paix.

  - Les personnes ,  les peuples ,les générations présentes doivent être les participants actifs et les bénéficiaires de ce droit à la paix,

-ce droit doit  être soutenu par  le droit à l’information, à la participation aux décisions, et le droit au recours.

- Ce droit crée des obligations pour les Etats qui doivent en assurer toutes les  formes .

-Les Etats ont contracté et contracteront  des obligations non seulement entre eux mais aussi envers les individus au nom desquels ils ratifient les traités. Il y a là un mouvement nécessaire de réappropriation par « les gens » ( on parle du «  droit des gens ») du droit international et des droits de l’homme. 

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 G- LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET LES CONFLITS ARMES 

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 1-La portée  d’une nouvelle  Convention.

-Cette  convention internationale devrait prendre en compte les atteintes à l’environnement avant, pendant et après la guerre. Elle irait donc des préparatifs de la guerre jusqu’aux « restes de guerre ».

-Cette convention  rassemblera, entre autres, des dispositions de droit humanitaire, de droit de la guerre et de droit international de l’environnement.

Voir par exemple notre article « Droit de la guerre, droit de l’environnement », colloque OMIJ Limoges, 15 et 16 décembre 2008. Actes du colloque, Les droits de l’homme face à la guerre, sous la direction de JP Marguénaud et de Hélène Pauliat, Dalloz, 2009.

 2-Les  principes d’une nouvelle  Convention sur l’environnement et les conflits armés.

-L’environnement a une valeur et pour les êtres humains et en lui-même.
-L’environnement ne peut pas être utilisé comme une arme.
-Les dommages à l’environnement sont interdits.
-Les dommages causés, autant que faire se peut, seront réparés par leurs  auteurs .

  3-Quelques dispositions essentielles de cette  Convention à élaborer.

Cette « Ve Convention  de Genève » interdira  par exemple

-la militarisation et l’attaque des parcs naturels et des réserves naturelles,
-l’attaque de toutes les usines de produits chimiques, et des usines de produits biologiques, et de façon générale  l’attaque de toutes les activités particulièrement dangereuses,
-l’attaque de toutes les installations nucléaires (stocks d’armements, centrales, déchets…)
-Enfin  la convention devrait aussi interdire l’emploi des armes nucléaires et déclarer cet emploi comme crime écologique , comme crime contre l’humanité et crime de guerre.

 4-Les mécanismes d’application de cette  Vème Convention de   Genève .

 - La vérification de cette convention :

La vérification des allégations de violations de la Convention pourrait être fondée sur un système classique de commission internationale d’enquête.
Dès le début d’un conflit armé, l’application de la Convention sera  contrôlée sur place par exemple par l’arrivée de « casques verts » qui  pourraient , entre autres, effectuer différentes démarches auprès des chefs militaires.

-Les « casques verts » ont un  double rôle : pendant le conflit armé et  pendant l’assistance écologique. Chaque Etat propose un nombre de casques verts (qui pourrait être, par exemple, proportionnel à sa population ?).

 -La responsabilité mise en œuvre dans cette convention :

 Les victimes (publiques et privées) du dommage écologique devraient être indemnisées.
Devra  être aussi prise en compte, autant que faire se peut, la réparation des écosystèmes.

-Face aux dommages irréparables et irréversibles pourrait être mise en œuvre
dans le même pays une forme de « compensation », par exemple une reforestation.

-Mais le mécanisme n’est pas évident à penser puisqu’il faut  absolument éviter de tomber dans une marchandisation de la nature permettant de détruire ici ce que  l’on « compense » ailleurs.

-Un système   d’engagements ,  par exemple sous la forme d’une convention internationale, de la responsabilité d’Etats, d’organisations internationales et régionales, de sociétés, de personnes, devra être organisé sur le plan pénal et sur le plan financier. Ces responsabilités  seront  prises en compte aussi pendant les conflits armés.

  5- Les sanctions prévues par cette Convention sur les responsabilités  et le crime écologique.

 -Ce système suppose de criminaliser les comportements qui auront porté atteinte, de façon grave ou irréversible, à l’environnement.
-Ce serait là une avancée importante parce que  la situation est dramatiquement insuffisante. Certes les crimes contre l’environnement sont consacrés de façon spécifique. Il s’agit, on l’a dit, de l’article 8, paragraphe 2,b, IV du Statut de la Cour pénale internationale (CPI) : « Constitue un crime de guerre le fait de lancer une attaque délibérée en sachant qu’elle causera incidemment des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel qui seraient manifestement excessifs par rapport à l’ensemble de l’avantage militaire concret et direct attendu ».
Mais, d’une part, ils sont donc consacrés comme crimes de guerre et non comme crimes écologiques, autrement dit ces crimes ne sont qu’une forme de crime de guerre. D’autre part cette disposition ne peut être invoquée que dans le cadre des conflits armés internationaux et non pas des conflits internes. Enfin la preuve du caractère intentionnel est certainement difficile à établir, comme d’ailleurs celle de la violation du principe de proportionnalité.

-De façon plus précise il s’agirait, par exemple, de dégager la notion d’un nouveau crime international, le crime d’écocide, cela en période de conflit armé et, aussi, en période de paix. Ce dernier point est conforté par le fait que le crime de génocide se situe en période de guerre mais aussi de paix.

-La liste des crimes internationaux serait celle alors des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de génocide, des actes d’agression et donc aussi  des crimes contre l’environnement.

Cette  dernière avancée pourrait prendre la forme, par exemple, d’un protocole au statut de la Cour pénale internationale auquel pourrait renvoyer la convention.

-Les sanctions pénales pour les personnes  seraient, quant à elles,  prononcées dans le cadre de la Cour pénale internationale.

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 H- LE DEVELOPPEMENT TOUS AZIMUTS D’UNE VERITABLE EDUCATION A LA PAIX

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 1-Un fonds mondial pour l'éducation à la paix est créé.

Il participe puissamment  au financement dans ces domaines  des ministères de l'éducation et d'autres acteurs  tels que les ministères du désarmement, des ONG  agissant pour la paix.

 2-L’éducation à la paix devrait  être fondée :

-sur la prise de conscience de l’humanité et du vivant,

- sur la solidarité face à la compétition,

-sur la résistance face à la   soumission,

-sur la prise de conscience des complémentarités et des spécificités des lieux de vie , ainsi   les villages, villes, régions sont nos terroirs, les pays comme sont nos patries, les continents sont nos matries, la planète Terre est notre foyer d’humanité.

 3-L’éducation à la paix est créée ou se développe dans  une multitude de lieux et de collectivités :

 -de la maternelle à l’université,

-dans de multiples collectivités, ainsi des  familles , des associations, des municipalités, d’autres territoires, des entreprises, des partis politiques , des ONG…

- Cette éducation fera partie de toutes les  formations  scolaires et universitaires,

  elle sera  programmée et financée localement, nationalement, internationalement.

4-Le contenu des programmes à titre indicatif pourrait être le suivant :

 -A titre principal l’éducation à la paix serait  fondée sur

  une analyse globale, critique et créatrice de la paix, analyse adaptée en particulier aux différents âges,

un ensemble de réflexions sur la responsabilité, sur la fraternité,

  des apprentissages théoriques et pratiques de règlement non-violent des conflits,

   une éducation aux droits de l’homme, de la femme ,  de l’enfant, aux droits des peuples  et aux droits  de l’humanité,

   une éducation à l’environnement,

  une éthique théorique et pratique,

une histoire de la non-violence.

- A titre complémentaire   interviendraient aussi par exemple

 une histoire des civilisations,

 une histoire  de l’humanité,

une histoire de l’environnement,

 une réflexion sur les rapports des êtres humains et du vivant avec la techno science,

et toute autre sujet de réflexion contribuant à la paix.

5-Dans les écoles ,  les collèges et les lycées  pourquoi ne pas contribuer à une véritable ouverture au monde par un affichage allant dans ce sens dans toutes les classes?

Si l'on pense que
-le village, la ville, la région c'est notre terroir
-le pays c'est notre patrie,
-le continent c'est notre matrie,
-la terre c'est notre foyer d'humanité

alors par quatre photos ou cartes  on symboliserait  ainsi ces quatre dimensions.

J'aimais  rappeler aux étudiant(e)s cette citation de Montesquieu,  connue, claire et terrible dans sa fin sur les liens entre un continent et le genre humain :
"Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma famille je le rejetterais de mon esprit.
Si je savais quelque d'utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie je chercherais à l'oublier .
Si je savais quelque chose d'utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe
ou bien qui fût utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain je le regarderais comme un crime."

Et  si l'on voulait aller plus loin, ne faudrait-il pas aussi symboliser les générations passées, présentes ,  futures dans leurs rapports avec la nature? On pourrait d’ailleurs le prendre déjà en compte dans cet affichage. Mais certains penseront que la France et l'Europe suffisent. Alors que des jeunes et d'autres, et surtout des apocalypses écologiques qui se multiplient, nous crient et  crieront de plus en plus : "Une seule terre ! "Depuis Hiroshima et Tchernobyl et tant d'autres drames  serons- nous   de plus en plus fraternisés par les périls communs? …Enfin n’oublions pas que  d’autres  mesures pacifiques, justes, démocratiques et environnementales   peuvent contribuer  à la paix et compléter ces huit séries de moyens.

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REMARQUES TERMINALES

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 Trois  réflexions reviendront souvent devant de telles propositions : « C’est de l’utopie ! », «Où trouver  l’argent pour ces propositions ? »,  « Une autorité mondiale n’existe pas pour mettre en œuvre  tout cela ! »…_

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1-Une utopie créatrice qui prend les moyens de se réaliser.

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Tout cela c’est de l’utopie ! Oui  mais de l’utopie qui se veut  créatrice. Nous l’avons dit : René Dumont avait appelé son grand ouvrage « L’utopie ou la mort ! »(Seuil, 1973.) Il ne pouvait mieux dire.

Si le productivisme n’est pas remis en cause ses logiques terricides et humanicides  ne s’arrêteront qu’avec la disparition de l’humanité et d’une large partie du vivant. Il faut donc des remises en causes  gigantesques.

Ces propositions   relèvent d’un projet de transformation radicale du système mondial dans lequel s’est embarquée et se trouve embarquée l’humanité. Cette transformation se situe dans une analyse prospective en rupture profonde avec la société mondiale existante.

Mais il ne s’agit pas d’une utopie abstraite, celle de vœux pieux, celle des nuages.  On rêve, et on en a heureusement le droit,  mais rien ne change. Il s’agit ici d’une utopie concrète, créatrice,  c'est-à-dire qui propose de prendre  les moyens de se réaliser.

Cette utopie créatrice veut penser des moyens conformes aux finalités avancées, celles de la démocratie, de la paix, de l’environnement et de la justice.

Il ne s’agit pas d’une analyse  déconnectée des rapports de forces. Les rapports de forces sont  omniprésents ,   et dans les situations, et dans  les drames et menaces, et dans les résistances et dans les alternatives.

Nous partons souvent des dominations, nous analysons des stratégies, des résistances. Nous avons conscience  du fait qu’il faut soulever des montagnes. Nous savons bien sûr que les domaines clefs à changer, c'est-à-dire le marché mondial, les marchés financiers, la techno science ,  sont aussi ceux dans lesquels existent les acteurs les plus puissants.

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2- Pour des créations massives  de nouvelles ressources financières du XXIème siècle .

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Les imaginations d’experts et de citoyen.ne.s  sont  ici et là en route pour penser les créations de nouvelles ressources dans les décennies qui viennent. « Le désarmement financier » a commencé à être pensé il y a longtemps, ses auteurs étaient souvent  dans le désert, les temps sont probablement en train de changer. Des débuts de réalisation voient le jour sous telle ou telle forme.

 a-Les nouvelles ressources financières massives peuvent avoir  pour noms

  -  une  taxation , importante et mondiale, des transactions financières. Cette taxation  doit inclure les obligations, les actions, les devises et les produits dérivés. Une grande ONG comme Attac insiste sur ce point : « Il y a chaque année entre un million deux cent mille milliards et un million huit cent mille milliards de dollars de transactions financières, dont environ les trois quarts portent sur les produits dérivés échangés sur des marchés opaques. »Il est difficile d’imaginer dans la vie du système mondial des sommes aussi colossales.

    -   un impôt  progressif et mondial sur les capitaux, en particulier un  impôt   pour les grandes fortunes,

    - une taxation  des fonds  spéculatifs,                                                                      

    -des ressources issues des bénéfices des firmes multinationales,

    -une taxation importante des géants du numérique,

     -des ressources issues de la taxation des  émissions de CO2  pour tous les transports internationaux,

     - des capitaux  provenant de la suppression  complète et rapide des  subventions des énergies fossiles,

     -les transferts de dépenses militaires vers les dépenses prioritaires  d’environnement et de santé, mais aussi  de la protection sociale, de l’alimentation, du logement, de l’éducation et  de la culture…

…Et toute nouvelle ressource allant dans le sens de « l’intérêt commun de l’humanité » c'est-à-dire de la démocratie, la justice, la protection de l’environnement, la paix pour les générations passées (  protection de leur patrimoine culturel) , présentes et futures(non-discrimination environnementale).

 b-Trois séries d’acteurs peuvent particulièrement amplifier la reconversion financière.

-« A la base »l’amplification importante de la révolte des jeunes. Les « marches » peuvent passer de dizaines de millions  à, pourquoi pas ?, quelques centaines de millions. Les jeunes en Chine ( Comment  se mettraient-ils en route ?) et en Inde(massivement quand ?) sont deux  des clefs de cette  naissance d’immenses foules de jeunes,  marches tenaces, résistantes, non-violentes.

-Les associations et les mouvements constituent ici aussi un puissant levier à travers entre autres les « fronts communs. » De même le soutien le plus large  possible des mondes médiatiques doit s’amplifier.

-Aux « sommets » par exemple des « conférences  générales et spécifiques de reconversion financière »  devraient  aller dans le sens de ce qui a commencé. La reconversion  générale  radicale du pouvoir financier serait planifiée vers les besoins écologiques , sociaux et pacifiques criants. Des conférences spécifiques accompagneraient les conférences générales,  par exemple celles de  la remise en cause de la course aux armements, ainsi  un ou plusieurs Etats nucléaires pourraient rejoindre le Traité d’interdiction des armes nucléaires, ainsi les ventes d’armes seraient remises en cause.

-Enfin « dans le cœur du système » , c'est-à-dire le financier, l’économique et la techno science, des transformations encore dérisoires  ont commencé, allant dans le sens de cette  reconversion , encouragées par de nombreux acteurs .

Cette  immense reconversion financière  pourrait   être  un élément  décisif , favorisant  des mobilisations, apportant des  transformations ,  ouvrant de nouvelles  portes  vers  de nouveaux  espoirs pour l’humanité et pour  le vivant.

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  3-Un schéma général  , déjà en route et à  venir , celui des acteurs mettant en œuvre   des  moyens pour un monde viable, qui  est et serait vraisemblablement  le suivant :

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- Des résistances et des pratiques alternatives de plus en plus nombreuses « à la base », par des personnes, des associations, des mouvements, des collectivités locales, d’autres  acteurs de toutes  sortes,  cela sous les pressions et des catastrophes et  des  logiques d’un système en route vers l’humanicide et le terricide .

-Des discours et des remises en cause, d’importances très variables, aux « sommets » des différents niveaux géographiques, locaux, régionaux, nationaux, continentaux ,internationaux, cela sous les pressions et des catastrophes  et de « la base »…

-Des  fissures « au cœur » des mécanismes du système mondial,  autrement dit dans l’intérêt commun de l’humanité   la détermination de limites radicales et contrôlées des acteurs les plus puissants que sont  les marchés financiers, le marché mondial,  la techno science ,  cela  sous les pressions et des catastrophes  et  de « la base » et des « sommets » et de l’intérieur de ce « cœur » des mécanismes su système mondial.

C’est donc  une analyse  qui n’est pas hors sol. Elle est ancrée dans tous les territoires. Il est vrai que les dimensions mondiales dominent parce que beaucoup d’acteurs  pris en compte se situent à ce niveau là. Mais bien entendu il convient d’en appeler  aux actes à tous les niveaux géographiques. Ainsi le local, le régional, le national, le continental, l’international.

La démocratie doit  se construire  aux différents niveaux géographiques et chaque territoire doit respecter quelques principes .Une plate-forme remarquable a été publiée dans Le Monde diplomatique (avril 1994, pages 16 et 17)  intitulée « Pour un monde solidaire et responsable », elle est fondée sur « les éléments de diagnostic, les principes communs, l’esquisse d’une stratégie d’action en particulier sur l’articulation des niveaux géographiques et sur des programmes mobilisateurs. » Cette plate-forme met en avant les principes suivants :

-Le principe d’humanité c’est-à-dire la possibilité d’avoir une vie digne répondant aux besoins essentiels, le principe de responsabilité des divers acteurs dans la construction des sociétés, le principe de diversité par exemple des cultures, le principe de précaution qui consiste à ne mettre en œuvre de nouveaux produits et de nouvelles techniques que si des risques graves ou irréversibles n’existent pas, le principe de modération qui consiste pour les plus aisés à limiter leur consommation, à apprendre la frugalité.

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Deux petits contes auront le dernier mot...

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Nous les rajouterons aux personnages rencontrés par le Petit Prince ( publié en 1943 par  Antoine de Saint-Exupéry.)

Rappel du  Petit Prince,      encore et toujours

« Bonjour dit le Petit Prince

 -Bonjour dit le marchand.

C’était un marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif. On en avale une par semaine et l’on n’éprouve plus le besoin de boire.

 – Pourquoi vends-tu ça ? dit le Petit Prince

– C’est une grosse économie de temps dit le marchand. Les experts ont fait des calculs. On épargne cinquante-trois minutes par semaine. On en fait ce qu’on veut...

 – Moi, dit le Petit Prince, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine ».

Antoine de Saint-Exupéry

Commentaire de la réponse du Petit Prince au marchand :

…Sublime,  merveilleuse, extraordinaire,  lumineuse réponse du Petit Prince au marchand :

Ce « je marcherais », c’est le courage de chaque matin ,  de chaque jour.

Ce « doucement », c’est un « ne perdons pas notre temps à nous dépêcher », ralentissons le rythme frénétique de nos vies.

Ce « vers une fontaine » c’est chercher l’essentiel qui n’est pas achetable, qui est peut être la source du bonheur en nous-mêmes et avec les autres, en traversant parfois les déserts du Petit Prince avec ce courage de la goutte d’eau qui est de tomber quelquefois ou souvent dans le désert.

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Premier conte:

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Remettre en cause  un système devenu autophage qui  se mange lui-même:

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Aux personnes rencontrées  par le Petit Prince  on pourrait ainsi rajouter Erysichthon, qui se mangeait lui-même, évoqué par le poète Ovide en 30 avant notre ère dans « Les Métamorphoses », et l’identifier  au productivisme.

 « Que faites-vous ? » demande le Petit Prince.

 « Je suis devenu un système autophage. En moi on se dévore. Des pays, des marchés, des entreprises, des populations,  des personnes  se dévorent,  je dévore aussi  la nature, je dévore même mes limites. »

 « Vous aimez çà ? »  interroge épouvanté  le Petit Prince.

 «Au début  j’y prenais goût, mais depuis longtemps  je ne peux plus  m’arrêter, j’ai toujours faim » répond l’autophage.

« A cette  allure ,  dit le Petit Prince, vous souffrirez de plus en plus et vous  allez vite  disparaitre.  Moi quand j’ai soif  je marche  tout doucement vers une fontaine.»

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Second conte:

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 Résister aux casseurs d’horizons:

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  On  pourrait ajouter aux personnes rencontrées par le Petit Prince… un casseur d’horizons :

« Qu’est-ce que vous faites ? » demanda le Petit Prince,

 « Dès que je vois des ailes qui poussent je les rogne, je les casse, je les coupe. »

 « Vous aimez çà ? » demanda  le  Petit Prince d’un air effrayé,

 « Oh oui j’aime çà, je n’en décolle plus ! » répondit le rogneur d’ailes.

 « Moi, dit le Petit Prince, j’aime l’horizon. J’aime marcher doucement vers une fontaine. » 

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 Les pentes les plus fortes ne sont-elles pas celles des dominations et celles des marchandisations?

Ainsi  les choix ne sont-ils pas de participer à une compétition mortifère ou au contraire de construire avec les autres une Terre, foyer fragile  de l’humanité et du vivant ?

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La pente la plus forte  n'est-elle pas  celle de la résignation devant les rapports de forces  alors que ceux-ci peuvent changer, alors qu’à chaque instant, le réel contient-mais pour combien de temps encore ?- plus de possibles que l’on ne croit.

Ainsi les choix ne sont-ils pas de manquer de souffle, d'être étouffé(e) par l’impératif du réalisme, ou au contraire  de remettre à leurs places les experts de rétrécissements d’horizons, de construire des avenirs comme horizons de responsabilités ?

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 Simone de Beauvoir écrivait: « Il est peu de vertus plus tristes que la résignation. Elle transforme en fantasmes, en rêveries contingentes, des projets qui s’étaient d’abord constitués comme volonté et comme liberté. »

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Oui que vivent les   volontés de remises en cause, par des moyens justes, écologiques, démocratiques et pacifiques, d'un système fondé sur ce trio infernal productivisme-capitalisme-anthropocène, système d’autodestruction  condamnable et condamné !

Ce système n’est-il pas condamnable du seul fait, par exemple, qu’il y ait  en 2018 un enfant sur deux dans le monde en situation de détresse et/ou de danger(guerres, maladies, misère, catastrophes écologiques, autres violences…) et du seul fait, par exemple, que les marchés financiers(depuis 1971 fin  de la convertibilité du dollar en or),  et  les firmes multinationales ont pris une large partie de la place des conducteurs que sont les Etats ?

Ce système n’est-il pas condamné du seul fait ,  par exemple, que  près de 7 milliards de dollars partent chaque jour en 2023 vers les dépenses militaires mondiales, et du seul fait, par exemple, que des activités humaines entraînent un réchauffement climatique qui menace l’ensemble du vivant (+3°C à 6°C ou plus  vers 2100) ?

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Cette « veille de fin des temps »(expression de Sartre le lendemain d’Hiroshima) peut-elle encore et à travers quels moyens, quelles volontés et quelles marges de manœuvres, se transformer en une forme d’aube de l’humanité ?

 Le lendemain d’Hiroshima Camus écrit « Ce n’est plus une prière mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir entre l’enfer et la raison. »

 A ce jour, fin 2024, les  mécanismes suicidaires  des systèmes scientifico-militaro-industriels et des complexes des multinationales des  énergies fossiles   n'ont-ils pas  « choisi » à la place de tous,  à la place avant tout  de  l'humanité et du  vivant  ?

Appelée par Edgar Morin, la "métamorphose" , porteuse d'une nouvelle espérance,   nous attend.

Et pour paraphraser le grand poète chilien  Pablo Neruda qui l'écrivait   à propos des dictateurs, ces mécanismes et ces complexes "pourront couper toutes les fleurs  ils n'empêcheront pas le printemps !"

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