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Billet de blog 6 juin 2024

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Le peuple palestinien face à la médiocrité française

La Slovénie vient donc à son tour de reconnaître officiellement l'état de Palestine, portant ainsi à 147 (sur les 193 que compte l'ONU), le nombre de pays ayant assumé leur responsabilité historique devant leur peuple et aux yeux du monde.

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La France, osant sans complexe s'affirmer comme la patrie
des droits de l'homme, s'y oppose toujours, refusant d'assumer
une position qui la mettrait en porte à faux avec les puissances
dont elle peine à s'affranchir.

Il fût une époque où la priorité de la France, en matière de politique
étrangère, était cristallisée sur une exigence d'indépendance, et
dont la voix était écoutée et respectée.

Nous sommes aux antipodes de cette vision et des résultats
diplomatiques qu'elle permettait d'engranger.

Au fil du temps, il semble que notre pays soit devenu diplomatiquement
inaudible, proposant des initiatives souvent contre-productives,
voire n'en proposant pas. Par frilosité, ou pire, par de vils calculs
politiques.

Une diplomatie d'agitation, de circonvolutions, de contradictions,
dictée par un Président de la République qui en a fait sa chasse gardée,
à l'instar de bien des sujets nationaux.

Un niveau d'inefficacité sans doute inégalé dans l'histoire récente
de notre pays.

Le Président de la république parcourt le monde, de G7
en G20, de visites d'état en représentations officielles,
se percevant en voix qui compte et pensant porter partout
une parole précieuse que ses homologues sont invités à
prendre très au sérieux.

Une sorte de messie laïc dont la fonction peine maintenant
à être respectée à l'étranger, fonction qu'il s'évertue
concomitamment à affaiblir dans la gestion des affaires
intérieures.

Ce constat vaut bien sûr pour la Palestine, alors que des
centaines de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes
y sont massacrés depuis de longs mois, et des milliers d'autres
estropiés, emprisonnés, torturés, humiliés.

Un Président de la république est un élu du peuple.
Ses prises de positions officielles, notamment dans le domaine
de la politique étrangère, engage tous les citoyens.

De façon démultipliée sur les questions humanitaires.

Combien de citoyens français, qui prennent très au sérieux
le préambule de notre constitution, relatif aux droits de l'homme,
se sentent trahis et dégoûtés par l'inconséquence de la France
vis à vis du peuple palestinien ?

Le Président de la République n'étant pas seul en cause,
comment le peuple palestinien souffrant perçoit-il l'attitude
indifférente et égoïste d'une partie, sinon de la majorité,
du peuple français, qui se détourne de sa situation devenue
désespérée ?

Comment pourrons-nous vivre en paix avec nos consciences
et cette indélébile lâcheté lorsqu'une issue aura enfin été
trouvée à cet abominable conflit ?

Au point où en sont les destructions humaines et l'ampleur des
traumatismes mentaux chez les survivants, une issue poltique
pérenne au Moyen-Orient est-elle même sérieusement
envisageable ?

La non reconnaissance de l'état de Palestine par la France,
de même que ses multiples indécisions politiques depuis le
début de l'offensive israëlienne à Gaza, deviendront
probablement les marqueurs historiques d'une nation
déliquescente, rabougrie, se fermant aux plus élémentaires
solidarités, à des années lumière de l'influence internationale
passée qu'elle imagine éternelle.

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