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Billet de blog 8 juin 2024

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L'avènement du RN, ou la consécration de l'inadaptation du macroniste au pouvoir

Depuis le début de la campagne pour les élections européennes, à la proportionnelle et à un seul tour, prévues le 9 juin prochain, le parti présidentiel ne cesse, à juste titre d'ailleurs, de dramatiser la très probable élection massive d'élus du parti d'extrême droite de Marine Le Pen (RN).

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Pourtant, il n'échappe plus à grand monde que le parti
Renaissance, fortement incité en cela par Emmanuel
Macron lui-même, a créé, à fortiori depuis le début de
son second mandat, les conditions de ce désastre
électoral annoncé.

Tout en affirmant bien sûr systématiquement le contraire
dans les média, au cours de ces dernières années.

Car après tout, tant que les sondages ne le faisaient pas
clairement ressortir, il pouvait toujours subsister un
doute quant au rôle démultiplicateur des discours et des
actions politiques du camp présidentiel en faveur du RN,
depuis l'élection présidentielle de 2017.

Mais à présent, tous les sondages prédisent au RN, le 9
juin au soir, un score très élevé, quasiment double de celui
du parti Renaissance.

A moins d'une énorme surprise, contraire en cela à la
fiabilité des sondages politiques de ces dernières années,
ces prédictions devraient se réaliser, aux marges d'erreur
prêt.

Nous avons donc quitté le terrain de l'interprétation et
de la subjectivité pour rejoindre l'implacabilité du concret,
celui auquel rechigne tant à se confronter la sphère politique
en général, par ailleurs si prompt à se nourrir d'illusions.

Objectivement, et quoi qu'en disent Emmanuel Macron
et ses principaux lieutenants, le score du parti présidentiel,
de l'élection européenne dernière à celle à venir, sera très
probablement divisé par deux, et pour l'essentiel au profit
du RN.

Rien de tel qu'une analyse chiffrée objective pour remettre
les faits dans le bon sens.

Affaiblissant toujours davantage une parole présidentielle 
à laquelle seule une partie résiduelle de son propre camp
feint toujours de croire.

Comme encore ce jeudi soir dernier, où Emmanuel Macron
est venu s'épancher sur les chaînes télévisées, y affirmant
que l'Europe se prépare au désastre si le RN confirme dans
les urnes le score qui lui est prêté dans les sondages.

Ce en quoi il a encore raison.

Mais un score sur lequel, malgré son intervention tardive,
préjudiciable à ses adversaires politiques, il est maintenant
trop tard pour agir.

Et le pire, au vu de cet amateurisme politique rarement
égalé, c'est que la stratégie de l'exécutif à l'égard du RN,
mais aussi des autres formations politiques classées à
gauche, n'évoluera probablement pas significativement
d'ici l'élection présidentielle de 2027.

Avec le risque que les mêmes causes produisent les
mêmes effets, dans un contexte où le pouvoir en place,
contrairement à certains exécutifs avant lui, n'a jamais
su maîtriser les effets d'une ostracisation des extrêmes
droites, devenus pour lui dévastateurs.

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