Laurent BERREZAIE (avatar)

Laurent BERREZAIE

Observateur insatiable d'un monde en mouvement

Abonné·e de Mediapart

1514 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 juin 2024

Laurent BERREZAIE (avatar)

Laurent BERREZAIE

Observateur insatiable d'un monde en mouvement

Abonné·e de Mediapart

Et si la dissolution était finalement une chance pour la démocratie...

Emmanuel Macron, devant l'ampleur de la défaite concédée par son camp au soir du scrutin européen, a pris la décision de dissoudre l'Assemblée Nationale. Son principal calcul politique réside probablement dans le constat qu'il fait de la désunion des forces de gauche, qui ne sont présentées en ordre dispersé à cette élection.

Laurent BERREZAIE (avatar)

Laurent BERREZAIE

Observateur insatiable d'un monde en mouvement

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour renforcer le poids que semble lui offrir cette opportunité, il a fixé les prochaines élections législatives à fin juin, début juillet.
Ne laissant à ses adversaires politiques que très peu de temps pour s'y préparer, bafouant une nouvelle fois l'esprit des institutions.

Au prime abord, la situation semble en effet désespérée pour les forces progressistes de notre pays.
Réussir en si peu de temps à accoucher d'une plateforme progressiste de gouvernement relève en effet de l'exploit.

Emmanuel Macron table donc sur un nouveau duel Renaissance-RN dont il compte sortir vainqueur, grâce, une nouvelle fois,
aux votes massifs de barrage au RN.

Sur le papier, son raisonnement se tient, donc.
Belle construction théorique, sans doute issue de la myriade de têtes pensantes de l'Elysée.

Sauf que depuis l'élection présidentielle de 2022, l'eau de la casse sociale généralisée a abondamment coulé sous les citadelles
socialement isolées de l'Elysée et de Matignon : Emmanuel Macron fait désormais l'objet d'un rejet généralisé.

Ça tombe bien, car l'histoire nous enseigne que la gauche n'est jamais plus offensive que lorsqu'elle se retrouve au pied du mur.
Elle a su le démontrer une nouvelle fois en 2022, à la faveur des élections législatives organisées dans la foulée de l'élection présidentielle.

Elle peut donc de nouveau s'unir, mais cela demandera de l'énergie, de l'abnégation, des compromis, de l'imagination.

Et tout cela en une à deux semaines seulement.

Un défi démocratique colossal, mais pas irréalisable.

Les forces progressistes de notre pays poussent de toute leur énergie en ce sens. Elles l'attendent impatiemment, et depuis trop longtemps.

Ainsi, le piège démocratique tendu par Emmanuel Macron, convaincu de maîtriser une nouvelle fois les agendas des autres forces politiques, pourrait bien se refermer sur celui qui l'a si cyniquement tendu.

Emmanuel Macron se retrouverait ainsi à cohabiter avec un gouvernement d'une gauche qu'il abhorre tant, plutôt qu'avec ses propres forces politiques ou, bien moins pire que la gauche, avec les forces d'extrême droite avec lesquelles il s'est déjà très largement compromis.

Quelle joie, pour le peuple de gauche, de rêver d'un pareil scénario !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.