La réforme est donc passée.
Il est vrai qu'un tel projet est compliqué à mettre en oeuvre, étant
donné la diversité et la fragmentation du monde du travail, lesquelles
compliquent la coordination des actions.
S'y ajoute la pensée réflexe des salariés, consistant à attendre de
certains secteurs d'activité, connus pour leur indéfectible mobilisation,
de "faire le boulot", quitte à s'affranchir de les épauler dans l'action.
Pourtant, dans les situations extrêmes de dénis démocratiques, coutumières
du pouvoir exécutif actuel, et prenant acte de l'impact que des mesures de
rétorsion économique ont auprès de décideurs politiques animés par la seule idéologie économique utralibérale, le blocage est un puissant levier d'action pour parvenir à nos fins.
Il s'agit même de la seule réponse possible lorsque le peuple n'est plus
écouté, la seule susceptible de franchir sans laissez-passer les portes d'un
pouvoir affolé, les autres options faisant sourire les puissants sous les dorures des salons institutionnels si feutrés.
Dans le contexte actuel de l'après législatives, et devant le nouvel avatar de déni consistant pour le pouvoir à ne pas en reconnaître le verdict sans appel, la solution d'un blocage économique ciblé se réinvite en tant que moyen ultime de rééquilibrage démocratique.
Car, puisque les prochains Jeux Olympiques ont été propulsés par le pouvoir en priorité absolue, perçus par lui comme un formidable moyen de convoquer une fois encore le mythe du rayonnement exceptionnel de la France dans le monde et d'engranger les lucratives retombées économiques inhérentes à la tenue d'un tel évènement planétaire, cela représente une occasion majeure pour le peuple d'entamer un bras de force démocratique avec lui.
En effet, bien qu'aucune décision formelle n'ait encore été prise, les deux plus hauts personnages de l'état, Emmanuel Macron et Gérard Larcher, Président du Sénat, viennent de se rencontrer et ont partagé l'idée d'un statu quo gouvernemental jusqu'au mois de septembre, afin de permettre aux JO de se dérouler au mieux, dans les cadres organisationnel et sécuritaire prévus.
Et cela, sans que Macron ne prenne le moindre engagement démocratique
d'ici là.
Le cadre institutionnel étant donc quasi entériné, et les plans dévoilés,
c'est bien en visant le tibia médiatique et économique du colosse d'argile
qu'incarne la macronie que la cause du peuple pourra avancer.
Les principaux leviers d'un blocage des JO sont syndicaux, puisqu'une
myriade de travailleurs du service sont prévus d'y oeuvré durant toute leur durée. Sans eux, la machine bien huilée de la mécanique se gripperait très rapidement, et avec elle la survenue d'une désorganisation complète.
Un manque à gagner, certes, pour les employés concernés, mais qui pourrait
être largement compensé, dans la durée, par les mesures sociales prévues d'être déclinées par un NFP aux manettes.
Mais, prenant acte de l'insuffisance de la mobilisation au service du
blocage, constaté à la faveur des manifestations contre la réforme des
retraites, il serait nécessaire qu'un vaste mouvement citoyen accompagne
ces actions, selon des modalités à définir collectivement, afin d'éviter la
stigmatisation des champs professionnels qui se seraient mobilisés, avec
la part de risque inhérente.
Nous disposons collectivement d'une fenêtre de tir exceptionnelle, de
celles qui permettent aux opérateurs de fusées d'envisager d'atteindre
les orbites cibles dans les meilleures conditions météorologiques
possibles.
Pas de doute, c'est le bon timing...