Le feu fonctionnement institutionnel, shooté sans scrupules par
Emmanuel Macron depuis 2017, nous avait toujours préparés à une prise en compte très rapide du résultat des élections législatives, avec la nomination d'un premier ministre aux couleurs du parti devenu majoritaire à l'Assemblée Nationale.
Et c'est heureux, car les électeurs ainsi entendus et respectés participaient, aux côtés des institutions, du pacte démocratique.
Très vite, suivait la formation d'un gouvernement qui devenait en général opérationnel dans les deux semaines suivantes.
Mais Emmanuel Macron nous a tous projetés dans un monde politique parallèle, où ces pratiques institutionnelles ne sont plus
opérantes.
Un peu à l'image de la physique quantique ramenée à la physique
classique, avec un Emmanuel Macron dans le rôle de l'électron
libre poursuivant sa trajectoire chaotique et ininterrompue autour
du lointain noyau démocratique.
Toujours pas de changement gouvernemental constaté à ce jour,
donc.
Et, au train de députés où vont les choses, ce dernier pourrait durer
encore des jours, ou des semaines, voire ne pas advenir du tout.
C'est ainsi que cette séquence électorale dont personne ne voulait,
excepté l'électron libre lui-même, dilate le temps, suscitant l'impression
d'une projection dans l'univers einsteinnien (pour poursuivre dans la métaphore quantique), alors que nous avons heureusement toujours les pieds
sur terre, sous l'effet de notre bonne vieille gravité qui, elle, ne nous
trahit jamais.
Etrange impression quand-même que cette expérience de vie de trois
jours qui en paraissent 30...