Cette incantation, qu'il ne coûte rien à son auteur de formuler, est à la fois naïve et cynique.
Naïve car l'aura iconique qu'il se porte n'a malgré tout aucune chance d'infléchir en quoi que ce soit la marche désordonnée du monde de rapaces dans lequel nous vivons.
Cynique car, là où il pourrait agir, comme dans le conflit entre
Israël et Gaza, en prenant des décisions fermes et engageantes
comme celle de la reconnaissance de l'état palestinien, il prend
le parti de lâchement s'abstenir.
C'est que notre Président ne peut pas s'empêcher de parler, partout et en permanence.
On peut même affirmer, à la lumière de ses sept années de pouvoir, qu'il s'agit de son activité principale.
Sans doute aurait-il été mieux inspiré de prolonger son expérience juvénile sur les planches, et pourquoi pas d'envisager d'en faire un métier.
Toujours sur scène, bien présenté, à déclamer ses textes sous les regards envoûtés et admiratifs d'une salle archicomble, prompte aux rappels enflammés.
Et surtout, sans risque que le moindre trou de mémoire n'affecte lourdement la marche et la cohérence de notre société !