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Billet de blog 25 juin 2024

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Julian Assange : épilogue heureux d'un acharnement d'états

La libération prochaine de Julian Assange des geôles britanniques est une nouvelle inespérée, que ses nombreux soutiens à travers la planète attendaient néanmoins ardemment. Cet homme a été littéralement traqué par les Etats-Unis, avec la complaisance de la Grande Bretagne, pendant plus de douze années.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et tout cela pour avoir osé divulguer des quantités volumineuses d'informations de l'état central américain, classées
secret défense, mais en réalité surtout très compromettantes pour sa crédibilité.

Parmi ces perles, des images de la guerre menée par l'Amérique au terrorisme mondial, en particulier en Irak, témoignant
notamment de comportements erratiques et violents de la part de soldats au combat.

Des informations qu'il était pourtant nécessaire de déterrer, au nom du droit à l'information pour tous, qui ont démenti sans
ambiguïté le narratif des versions officielles des autorités américaines au sujet des guerres qu'il a menées sur la planète
durant ces dernières décennies.

Julian Assange n'est sans doute pas un sain, mais rien ne pourrait justifier un acharnement tel que celui qui lui a été infligé
pendant toutes ces années.
De la part des Etats-Unis, qui n'ont eu de cesse de multiplier les procédures juridiques à son encontre, pour le faire expatrier
de Grande Bretagne vers son territoire national pour qu'il croupisse le reste de sa vie dans une prison de très haute sécurité.
De la part des britanniques qui lui ont infligé, dès le début de son emprisonnement et jusqu'à son terme, un régime carcéral
digne des gangsters les plus dangereux.

Secret d'état, objectent les américains.

Nous ne parlons pas ici de stratégie guerrière, ou d'informations ayant pu, à l'époque des faits, mettre en danger la vie des soldats
américains, y compris à l'issue des différents conflits.
Nous parlons de la façon dont ces guerres ont été menées sur le terrain, incluant les dérives volontaires et les erreurs flagrantes
de jugement.
Des situations qui auraient dû être maîtrisées par les hiérarchies militaires.

En verrouillant toute information au nom du secret défense, plus rien des actions menées par un état ne devient divulguable.
Cette opacité n'est hélas pas l'apanage des Etats-Unis.
En Europe, et en France notamment, elles ont tendance à se généraliser, en particulier avec le renforcement de l'arsenal juridique
encadrant le secret des affaires, qui permet à l'état de cacher au public des informations qui le concernent au premier chef.
Des informations qui, si elles venaient à être divulguées, seraient pour les pouvoirs en place une source de grande instabilité.

Mais à ce jour, Julian Assange est donc potentiellement libre.

C'est un grand bonheur pour tout ceux qui, concernés par cette injustice flagrante, l'ont soutenu, ou ont suivi l'évolution de sa situation
dramatique pendant ces trop longues années.
C'est aussi une immense victoire, et un signal fort pour la liberté de la presse dans le monde, même si, devant cet incommensurable
gâchis humain, beaucoup de journalistes ou de lanceurs d'alerte hésiteront dorénavant à s'aventurer sur le terrain dangereux de la
divulgation d'informations d'état, même non classées défense.

Souhaitons à Julian Assange un très bon retour auprès des siens, un rétablissement aussi compatible que possible avec une santé tellement éprouvée par ces années inhumaines
et plus que tout une longue vie !

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