Elle est principalement dû au fait que les politiques successivement
menées au cours des mandatures présidentielles de ces dernières
décennies ont chaque fois différé des engagements pris auprès des
électeurs, ou ont été inféodées à la préservation des intérêts des
seules classes privilégiées, à l'instar du macronisme actuellement
au pouvoir.
Le "A quoi bon" sociétal qui en résulte accentue ainsi inexorablement
la désertion des lieux de vote.
A ces réalités structurelles décourageantes, il convient d'ajouter les comportements souvent erratiques, voire contradictoires de la classe
politique, qui érodent davantage, d'élection en élection, la confiance
des citoyens en leurs représentants.
Quelques exemples récents pris au hasard ?
Un François Hollande, ex Secrétaire du Parti Socialiste, qui, après avoir
mené une politique libérale de centre droit, obérant, fait rarissime, ses
chances de concourir pour un second quinquenat, se fait investir pour
les élections législatives...par le Nouveau Front Populaire.
Un Eric Ciotti qui trahit éhontément les militants et électeurs de son
parti pour s'associer au Rassemblement National, après avoir ardemment défendu à l'Assemblée Nationale une position exactement inverse.
Un parti Les Républicains canal historique qui s'insurge officiellement
contre le ralliement d'Eric Ciotti au RN, en prêchant la louable nécessité de
conserver son indépendance, et qui négocie en catimini avec le RN pour
sauver quelques une des circonscriptions qu'il détient encore.
Une Marion Maréchal, pièce maîtresse du parti Reconquête, qui le trahit sans
vergogne en tentant sournoisement un rapprochement avec le Rassemblement National.
Un Jean-Luc Mélenchon, manifestement mû par un égo surdimensionné, qui ne peut se résoudre à s'effacer progressivement au profit de son collectif et dont le comportement clivant agit probablement comme un frein à l'envolée du Nouveau Front Populaire.
Des ministres macronistes qui, mis en cause dans des affaires pénales
qui, malgré l'indispensable présomption d'innocence, sont maintenus dans leur
fonction.
Une ex ministre de l'éducation nationale, Amélie Oudéa-Castera, qui, embourbée dans des contradictions privées incompatibles avec son maintien au gouvernement, s'accroche à son poste pendant de trop longues semaines, avant d'en être débranchée par un Macron débordé par l'hypertrophie de l'affaire.
Et tant d'autres situations ubuesques dont l'exhaustivité de la narration seraitincompatible avec le format de ce billet.
Ainsi, les préoccupations personnelles de la classe politique apparaîssent
au grand jour comme prenant le pas sur son engagement, même, et presque
surtout, de la part de partis au pouvoir qui avaient fait de la moralité de la vie
politique l'un des principaux axes différenciants de leur campagne électorale.
Est-il envisageable à long terme de réhausser l'image de la politique et de
ceux qui l'exercent, afin de ramener progressivement les citoyens dans le giron des isoloirs ?
L'humain étant ce qu'il est, si prompt à se replier sur ses intérêts personnels,
il est difficile d'imagimer en l'état une évolution favorable à moyen terme.
Mais, si l'on se fie aux changements de pratiques de vie des nouvelles
générations, il est possible de nourrir l'espoir qu'une nouvelle façon de
concevoir et de pratiquer la politique advienne elle aussi.
Au delà de la crédibilité ou non d'une telle hypothèse, c'est une façon que je voulais positive de conclure ce billet.