Avec pour corollaire une chambre basse frappée d'ingouvernabilité, par absence de majorité absolue.
Le mode de scrutin législatif majoritaire est concomitant de l'avènement du régime présidentiel de la Vième République, qui renforce le poids du pouvoir exécutif, au détriment du pouvoir législatif.
C'était aussi le mode de scrutin en vigueur sous la 3ème République.
Dans une France longtemps articulée autour du bipartisme et de l'alternance, la mise en oeuvre des projets politiques s'en trouvait ainsi grandement facilitée.
Mais depuis 2017, et le torpillage des partis traditionnels, avec l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, la structure de la vie politique s'en trouve profondément bouleversée.
C'est ainsi que les élections législatives de 2022 ont concrétisé une représentation parlementaire fragmentée, dépourvue d'une majorité absolue.
Il en sera très probablement de même avec celle qui sortira des urnes le dimanche 7 juillet, le tripartisme politique se substituant progressivement au bipartisme longtemps en vigueur.
Ainsi, la situation qui semble advenir est celle d'une Assemblée Nationale dont le fonctionnement devient de moins en moins dépendant du mode de scrutin qui la régit, ce qui milite plutôt pour la mise en place d'une représentation la plus fidèle possible au visage de la société.
Sur ces bases, tout porte à croire que le mode de scrutin législatif majoritaire
ait vécu, et que soit venu le temps pour l'Assemblée Nationale d'entamer sa mue.
Et, ce faisant, de construire une culture du consensus qui redonne à cette institution une place prépondérante dans le processus de la décision politique, laquelle s'est insidieusement imposée de façon beaucoup trop verticale depuis quelques décennies.