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Billet de blog 29 juin 2024

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Quand la macronie déboulonne les principes démocratiques

Les principes démocratiques ne garantissent-ils pas aux acteurs de la vie politique un traitement équitable des moyens qui leurs sont alloués, qui plus est en période électorale.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce n'est pourtant pas ce dont nous avons été témoins récemment, et par deux fois, à la faveur des deux campagnes électorales qui se sont déroulées au mois de juin.

Pour celle des européennes, où Emmanel Macron, en tant que Président de la République, s'est autorisé à solliciter les chaînes de télévision, à trois jours du scrutin, pour venir y soutenir les arguments de campagne de la liste de sa majorité,
emmenée par Valérie Hayer.

Pour celle des législatives, où le Premier Ministre Gabriel Attal, débattant à la télévision avec Olivier Faure, a contredit ce dernier au sujet de la proposition du NFP, qu'il juge
malhonnête, d'instaurer une CSG progressive.
Pour ce faire, il a incité les téléspectateurs à se rendre sur un tout nouveau simulateur gouvernemental en ligne pour y saisir leurs éléments de revenus et constater que la CSG
calculée et affichée en temps réel n'intégre pas nécessairement la baisse promise.

Dans les deux cas, l'inéquité de moyens allouées aux partis engagés dans la campagne est avérée.

Pour Emmanuel Macron, parce qu'il transgresse éhontément la règle démocratique du respect des temps de parole médiatiques, en intervenant à trois jour du scrutin, privant de fait ses adversaires politiques de la possibilité de lui opposer leurs arguments.
Également parce qu'il utilise son statut présidentiel pour forcer le passage auprès des chaînes, intervention imputable en réalité à son statut de leader d'une formation politique en campagne.
Un mélange des genres qui, par ailleurs, ne semble pas interpeller
l'organisme de régulation de l'audiovisuel.

Pour Gabriel Attal, parce qu'il mobilise les moyens de l'état dans le cadre d'une campagne électorale supposée démocratiquement équitable.
En effet, pour apporter la contradiction à son débatteur, il fait la promotion d'un outil informatique créé et mis en ligne à la faveur de la campagne, et dont l'existence n'est 
publiquement dévoilée que le soir du débat. 
Outil contenant de surcroit des approximations, voire des manques flagrants susceptibles de biaiser le jugement des personnes qui vont l'interroger.

La macronie ne cesse de mettre en scène et de médiatiser une dichotomie politique ayant pour ligne de partage les bons partis politiques (républicains) et les mauvais (anti républicains).
Mais dans le même temps, elle trangresse elle-même sans vergogne les principes démocratiques les plus élémentaires.

Au fond, ce qui aura le plus caractérisé la feu période politique macroniste, au delà de la mise en oeuvre d'une politique ultra conservatrice, à rebours des attentes sociétales et de l'urgence climatique, ce sont les reculs démocratiques qu'elle aura initiés, puis amplifiés tout au long de l'exercice de son pouvoir.

Un tel mépris pour le peuple et l'esprit des institutions a en réalité sapé les bases de nos principes démocratiques, ce qui ne laisse rien présager de bon.

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