Souad Fejri-Gojif, artiste peintre présente ses œuvres à l’International Art Gallery à Paris. Bientôt à l’espace Pierre Cardin. Une jeune femme au sourire doux se présente à vous avec le regard profond de ces ames qui ont vécues. Avec une belle humilité, elle décrit ses toiles, les unes après les autres. Son génie vient de sa matière. Elle travaille l’histoire de l’humanité dans un tourbillon de conscience et de réalisme… les épices sont la matière, une matrice symbolique de chaque création. Ils sont mêlés pour donner ces effets subjectifs… tous sont utilisés dans le même esprit, faire vivre l’impression d’une explosion de senteurs et de couleur… il y a des rouges, des orangés, des sombres amas sublimés par des évocations subtiles de nuances, de ton, de douceur…
Les toiles sont irrésistibles. Elles vous poussent à toucher… on a envi de sentir et caresser les œuvres, le geste interdit qu’on n’ose pas… un appel des sens, il n’y a pas que le regard qui s’engage dans l’œuvre, il y a les reliefs, les patines, les effets quasi-vivants… Oui, la toile semble être faite du jour même… on y sent tout… elle nous embarque dans un voyage saisissant, poussant l’âme jusqu’à des confins d’inconscient… ici ce sera les principes masculin ou féminin qui verront chambouler leurs états… là ce sera l’enfant blessé qui viendra trouver du sens… enfin, il y a l’être qui va s’émouvoir face à ces toiles qui touchent à une ligne existentielle globale. On est dans l’être et le non-être… on est dans l’ancestral. L’épice semble venir de la nuit des temps… il est expression, il est couleur, il est suggestion et captation sensuelle.
Souad Fejri-Gojif a su trouver ces leviers de créations qui finissent par toucher notre profondeur et notre ultime particule élémentaire… il y a cette rémanence insouciante qui vient nous rappeler que l’œuvre est face à nous et qu’elle nous aspire vers nous même ou vers l’universel.
Souad a donc eu ce génie de trouver cette alchimie insondable décrivant des ancrages sur la toile… ici ce sera du poivre, là du gingembre, là encore du curie ou du cumin… il y a des palettes d’orient et d’occident… une géographie de l’olfaction et un Big Bang spectral conduisant à des mouvements impalpable qui subjuguent.
L’art contemporain est souvent une interprétation du monde, mais aujourd’hui j’ai senti que le monde trouvait le sens dans ces créations, sens primal, sens éphémère d’un vernissage parisien, sens universel de ceux qui arrivent à trouver par va et vient le fond de l’âme et sa surface au travers de ces œuvres…
Il y a « Elle et Lui » qui se fondent et se fusionnent au fil des toiles sur le thème amoureux, sentimental ou allégorique d’un principe masculin/féminin jouant une trinité à venir… il y a « Lumière » et son duo avec « L’obscurité ». Il y a enfin l’ancrage et la toile de la passion… chaque « step » est figuré dans la représentation des sentiments ou de leur légèreté… il y a cet indéfinissable et ces senteurs présentes. Il y a ce moment artistique fort autour de Souad, menant avec discrétion cette présentation inédite d’un monde d’équilibre, de fusion et d’immanence.
Souad Fejri-Gojif vient de créer dans une sphère artistique nouvelle. Une tendance alliant le réel, la terre, les fruits de la terre et la transcendance artistique… l’œuvre est ainsi ancré dans sa matière et ses « sens », elle est « terre » et universalisme par les fils inconscients qu’elle touche. Elle est enfin aspiration vers l’orient et le symbolisme d’une force invisible… touchant à la création du tout… des particules de lumières, de terre et de sens poussant à la création unique. Une transsubstantiation des épices, de l’art, de l’abstrait vers une quintessence des sens et des matrices de l’être… on est touché, ému et élevé par ces toiles…
Une œuvre dans le sens quasi-sacré du terme…