Voici un antidiabétique, la Pioglitazone, qui appartient à une classe dont les toxicologues et les cancérologues considèrent à l'unanimité qu'elle est cancérigène, mais qui ne semble pas faire la même unanimité chez les diabétologues qui, parfois, la prescrivent.
Bien que la Commission nationale de pharmocovigilance se soit prononcée le 29 mars pour la suspension de l'Actos et du Competact, noms commerciaux des spécialités contenant de la Pioglitazone, la Commission d'Autorisation de Mise sur le Marche de l'AFSSAPS, réunie le 7 avril, a décidé, à une large majorité, de maintenir leur commercialisation. Il a été décidé d'attendre le résultat d'une étude de la CNAM ainsi qu'un examen européen, avant de se prononcer sur l'éventuel retrait de cette molécule, pourtant reconnue comme cancérigène.
Nous avons des scrupules que les Britanniques et les Suédois n'ont pas eus lorsqu'ils ont demandé, et obtenu, le retrait du Di-Antalvic et consorts !
Concernant la Pioglitazone, une alerte avait été émise par la Food & Drugs Administration dès 2010. Depuis lors, les notifications de cancers de la vessie sont passées de 2 cas en 2009 à 15 cas à ce jour.
L'intérêt de la firme passe ainsi, comme dans l'affaire du Mediator, avant celui du patient, concernant un produit n'ayant pas de bénéfice avéré pour le diabétique. Le cancer de la vessie étant susceptible de se développer en 3 mois, qui portera la responsabilité des cas qui seront détectés dans les prochains mois ?
J'appelle l'autorité sanitaire à tirer les conclusions du drame du Mediator en suspendant la commercialisation de l'Actos et du Competact.
d'après Gérard Bapt, Député de Haute-Garonne
Billet de blog 28 avril 2011
Gerard Bapt s'insurge contre Actos et Competact : vers des nouveaux Médiator?
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