Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Le mercredi 29 mars, le collectif Asile en Ile-de-France a lancé sa première action. Une flashmob massive de 70 personnes à un "guichet" préfectoral de la capitale. Dès 8h00, sur le pied de guerre, avec l’organisation de l’opération, accueil de la presse, explication très didactique aux passants. Sept des plus grandes organisations dont l’ACAT, Amnesty, Cimade, Dom‘Asile, Secours Catholique, GAS, Comède se sont mis en costumes et tailleurs pour célébrer cet instant de manifestation festive. Parmi les organisateurs, Ophélie Latil (AcatFrance) a mis le paquet, en tailleur dernier cri pour faire éclater encore plus symboliquement cet image de misère humaine qu’on méprise… Pas très loin on pouvait reconnaitre pour Jean-François Dubost (Amnesty), Antoine Decourcelle (Cimade), Didier Maille (Comede), Maud Fourny (GAS), David Hedrich (Domasile), Aurélie Radisson (Secours Catholique) et également Florence Boreil (ACAT).
Au pied de cette antenne préfectorale, à quelques encablures du boulevard Ney, un tapis rouge d’une vingtaine de mètres et une série d’obstacles et de haies à traverser sur ce chemin… symbole de l’accroissement des procédures, des paperasseries qui sont demandées, exigées aux demandeurs asiles. La plupart du temps, la liste des exigences est donnée de manière laconique et sur un public qui manie peu le français… désormais, si on fuit la guerre, la famine, il faudra le prouver… On se souvient de l’image de l’Afghanistan pacifié que voulait donner le ministère de l’immigration pour contraindre des réfugiés de repartir sur Kaboul. Désormais ce concept est généralisé. Kafka est aux commandes des préfectures, Ubu en a dessiné les principes politiques aux bornes de l’illégalité. Tout peut dysfonctionner au mépris même de la loi...
D’ailleurs ces limites sont repoussées très loin avec une hypocrisie latente… ainsi, qu’on soit tamoule, pashtoune, russe, chinois, sinon qu’on fasse partie des « hordes » dénoncées récemment par le gouvernement à savoir d’origine tunisienne, libyenne, égyptiennes et bientôt syrienne… le même problème se pose… traitement des dossiers totalement aberrant, des comportements autoritaires et inhumain… des problèmes d’interprètes de moins en moins présents, nombreux. Ainsi, l’Afghan se retrouve parfois avec un linguiste iranien qui n’oubliera pas les inimitiés entre les deux peuples pour faire couler des dossiers… Mais on ferme les yeux. Le pire ce sont les roueries administratives qui visent à décourager les demandes… et faire baisser les statistiques et enfin et surtout organiser des départs en charter… Exemple : M. S., de nationalité sri lankaise, indique s’être présenté quatorze fois entre le 12 janvier et le 10 mars 2011 à la préfecture du Val de Marne. Il n’a jamais pu entrer. A chaque fois, il lui été demandé de revenir.Plus curieux, les préfectures font dans le « hors la loi » décomplexé. Ainsi, une administration a été condamnée à plus de 33 reprises en mars suite aux actions en justice du collectif. On jette les requêtes au panier même si c’est un juge qui exige une révision des droits du plaignant. In fine, ce collectif de l’Asile en Ile de France a décidé de porter le problème de manière médiatique et festive. Montrant l’irrespect d’un droit constitutionnel par des agents de l’état. La dérive montante de pensée non démocratique et inhumaine. L’usage de pratiques inconcevables pour une république dite moderne. Dans les prochains mois, il faudra compter sur les nombreux militants de cette nouvelle structure unifiée pour la bonne cause… dans le but de laisser du sens à l’asile de ceux qui fuit juste la guerre, la dictature, la misère et l’injustice.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.