
Depuis quatre mois, la guerre en Ukraine a poussé des millions de personnes à l’exil. Parallèlement aux réfugiés ukrainiens, des Russes et des Biélorusses quittent massivement leur pays, fuyant les régimes de Vladimir Poutine et d’Alexandre Loukachenko, les sanctions économiques, la censure et la répression qui leur rendent la vie impossible. Pour la plupart, ces départs sont sans retour.
Plusieurs milliers de ces émigrés ukrainiens, russes et biélorusses ont choisi d'aller en Serbie. Une petite communauté a émergé et tente de s’organiser via les réseaux sociaux où Russes, Biélorusses, Ukrainiens et Serbes dénoncent ensemble l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Tous ces exilés suivent la situation à distance, avec du recul, mais aussi avec effroi. Ils ont des choses à dire sur leur pays ainsi que sur leurs dirigeants politiques. Leurs voix, plurielles, engagées, pacifistes et anti-nationalistes, révèlent un autre regard sur le conflit. Des voix que le Courrier des Balkans a voulu faire entendre à travers une série de dix carnets écrits par des personnalités russes, ukrainiennes et biélorusses exilées en Serbie et traduits en français, en allemand et en serbe. Des carnets publiés avec le soutien de l’ambassade de Suisse à Belgrade et de la Fondation Heinrich Böll en Serbie.
Deux fois par mois, retrouvez leurs carnets en accès libre sur le site du Courrier des Balkans. Voici la liste des quatre premiers épisodes en français.
Eva est russe et vit en Serbie depuis plusieurs années. Quand elle a appris l’invasion en Ukraine, elle a senti une partie d’elle-même s’effondrer, puis elle s’est tournée vers l’action pour aider les réfugiés.
Stanislav n’a jamais soutenu le régime de Vladimir Poutine. Il a quitté Moscou avec toute sa famille au lendemain du premier jour de la guerre. Arrivé en Serbie, il commence une nouvelle vie et s’interroge sur l’avenir de la Russie.
Carnets d’exil russe (3/10) | « Je ne suis pas un lâche, ni un héros, je suis un déserteur »
Roman Romanenko a été poursuivi et persécuté pour son opposition au régime de Vladimir Poutine. Il a quitté la Russie il y a quatre ans pour venir en Serbie.
Svetlana est biélorusse. En 2021, elle a quitté son pays alors que des milliers de manifestants étaient encore emprisonnés. En Russie, elle a vécu et travaillé un an. Puis quand la guerre a commencé, la situation économique s’est dégradée et la jeune femme a été encouragée par son entreprise de partir pour la Serbie, laissant son mari seul à Moscou.