Quelques jours après l'assassinat des trois militantes du PKK ( Parti des travailleurs du Kurdistan classée organisation terroriste par l'UE, les Etats-Unis et la Turquie) en plein Paris, les interprétations et les pistes demeurent obscures. Ce triple assassinat soulève plusieurs hypothèses, toutes axées sur des mobiles politiques. Qui pourrait avoir intérêt à torpiller le processus de paix entre la Turquie et le PKK? İlhami Isik qui a accordé un entretien au quotidien Radikal a été, en 1996-98 et 2010, médiateur des pourparlers entre la Turquie et le PKK. Selon Isik, la probabilité que le triple meurtre soit commis par le PKK ou par la Turquie est quasi nulle.
La probabilité que le triple meurtre soit commis par le PKK ou par la Turquie est quasi nulle
Le PKK a déjà, par le passé, procédé à des exécutions de dissidents sortis de la ligne politique mais, selon İsik, ce n'est ni dans leurs habitudes ni dans leur capacité de porter un triple meurtre sur la scène internationale. Quant à la Turquie, elle n'a aucun intérêt à commettre un triple meurtre en cette période de dialogue qui est historique.
La France et/ou la Syrie ?
Ce sont les pistes privilégiées par l'ancien médiateur des pourparlers entre le PKK et la Turquie. Selon Işık, malgré le fait que cela s'est produit sur son territoire, il est impossible que ce triple meurtre n'ait aucun lien avec la France. «Peut-être que la France ne l'a pas fait elle-même mais elle a pu ouvrir la voie aux autres. Je pense que c'est exactement ce que la France est en train de faire.» a-t-il ajouté. Isik rappelle qu'il existe des liens historiques forts entre la France et la Syrie dont l'armée a été composée par la France.
Pour İsik, les « autres », ce sont les services secrets syriens qui dispose de tous les moyens et facilités pour accomplir un triple meurtre de tel ampleur. Selon Isik, le PKK n'a pas de secret pour la Syrie puisque c'est grâce à elle qu'elle a pu se développer.
Message adressé au PKK ?
Pour İsik, il s'agit d'un message adressé directement au PKK. «Les services secrets syriens estiment que la fin de la lutte armée et le retrait du PKK les affaiblira économiquement et politiquement » a-t-il dit.