La Turquie, en plein boom économique, est la nouvelle cible des entreprises françaises de luxe.
Pendant une semaine de grandes marques vont héberger de petites maisons dans leurs boutiques d'Istanbul.
Une opération de « portage » encouragée par le ministre du commerce extérieur français Nicoles Bricq qui sera d'ailleurs sur place aux cotés des patrons du luxe. Le déplacement de Nicole Bricq intervient à un moment où la Turquie devient la priorité 2013 du Comité Colbert, sensible à ce marché de 80 millions de consommateurs. Créé en 1954, le Comité Colbert rassemble 75 maisons françaises de luxe et 13 institutions culturelles. Le Comité Colbert estime que la clientèle turque représente 2 % du chiffre d'affaires, soit près de 620 millions d'euros. Le ministre du commerce extérieur français y effectue un déplacement de deux jours. Bricq rencontrera notamment le ministre de l'Economie turc, Zafer Caglayan. Bricq doit également assister à la signature d'un contrat pour la fourniture par Alstom de rames de tramway et doit s'entretenir avec les représentants de Pegasus Airlines, qui a commandé 75 Airbus, et de Turkish Airlines qui négocie l'achat de 150 appareils dont des A380.
Une quarantaine d'entreprises du secteur du luxe français déjà présentes en Turquie
Après la Chine, la Russie et le Brésil, la Turquie attire les firmes étrangères. Un marché modeste, mais prometteur. Une quarantaine d'entreprises du secteur du luxe y sont déjà présentes, contre seulement une dizaine en Inde.
Chanel expose le buste Camélia de Johan Creten, déplacé de sa boutique de la place Vendôme, à Istanbul, ainsi que des totems du designer Sam Baron. Une première pour la manufacture.
C'est essentiellement à Istanbul que se concentrent les implantations des marques de luxe.
Après Eres et Longchamp qui se sont installés en 2012, d'autres maisons ont des projets comme Bernardaud, Baccarat, Léonard, ou Saint Louis. Pour les accueillir, deux nouveaux centres commerciaux vont ouvrir leurs portes en 2013 et 2015. Objectif : attirer une clientèle aisée des pays du golfe, mais aussi de Georgie ou d'Ukraine. Toutefois, des obstacles demeurent. La Turquie applique une taxe de 20 % sur les produits de luxe. Sans parler des difficultés d'enregistrement pour les importations.
Actuellement, 25 % des achats de luxe effectués par les Turcs sont faits à l'étranger.