Le personnel du quotidien français Le Monde est sous le choc. Pourtant le 15 février dernier tout semblait normal lorsqu'en plein jour, une quinzaine de personnes cagoulées se sont introduits dans les bureaux d'Istanbul.
La scène s'est très rapidement transformée en cauchemar lorsque les sympathisants séparatistes basques ont tout saccagé. Portes, fenêtres, matériel, immobilier plus rien ne peut être utilisés. Pendant ce temps là, les personnes cagoulées s'en sont prises physiquement et verbalement au personnel présent sur place en proférant des menaces de toutes sortes. C'est la troisième fois que cela se produit en l'espace de six mois. De nombreuses organisations internationales comme L’organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), Reporters sans frontières ou encore La fédération des journalistes européens, certains ministres et commissaires européens ont condamnés ses faits qui portent gravement atteinte à la liberté d'expression. Pourtant les autorités turques n'ont toujours pas dénoncé les faits déjà répétés à trois reprises. Ils sont toujours plongés dans le silence le plus complet.
Nous avons voulu aborder les choses différemment afin d'inciter à la réflexion. L'approche est différente mais les faits sont bien réels. Sauf que la cible de ses attaques, ce sont les bureaux de journal turc Zaman à Paris et non pas le quotidien français Le Monde à Istanbul.
Les fait ses sont déroulés le 15 février, à Pantin, dans la banlieue parisienne. En plein après-midi, des sympathisants du PKK (groupe reconnue comme organisation terroriste par l'UE, les Nations-Unies et les États-Unis) se sont introduits par la force dans les bureaux du journal turc de référence et à gros tirages Zaman. Ils ont saccagés tout ce qu'ils ont trouvé sur leur passage. L'équipe du journal turc est profondément choquée par cette agression qui n'a heureusement pas fait de blessé.
Le mercredi 15 février, date de l'agression, marquait le 13ème anniversaire de l'arrestation du fondateur et dirigeant du PKK Abdullah Öcalan, toujours détenu en Turquie.
Le même jour, un cocktail Molotov à été lancé dans les locaux de Zaman Allemagne dans la ville de Cologne.
Les sympathisants du PKK ont déjà commis des agressions semblables contre le journal Zaman dans plusieurs pays européens. En octobre dernier, à Vienne, le bureau de Zaman à été occupé et un cocktail Molotov à été lancé dans les locaux de Zaman à Londres.
Les hommes politiques français plongés dans le silence le plus complet
Alors que plusieurs organisations internationales ont condamnés les faits portant atteinte à la liberté d'expression, les hommes politiques français, quant à eux, continuent à faire la sourde oreille.
Voici quelques organisations internationales et hommes politiques qui ont condamné les attaques contre le journal turc Zaman:
Dunja Mijatovic, représentante de l'OSCE pour la liberté des médias; Stefan Fule, Commissaire à l'Elargissement et à la Politique européenne de voisinage ; La Fédération européenne des journalistes (FEJ ) ; Institut international de la presse (IPI );Reporters sans frontières ; Egemen Bagis, Le ministre d'Etat turc chargé des Affaires européennes, négociateur en chef de la Turquie auprès de l'Union européenne .
Le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu a condamné vendredi les attaques contre les locaux d’un journal turc à gros tirage en Allemagne et en France, réclamant des mesures urgentes pour protéger ses journalistes. «Ces attaques ne visent pas seulement un journal très respecté, mais également la liberté de la presse en Europe“, a-t-il dit. Il a ainsi réclamé “de réelles mesures“ pour prévenir de tels actes.
Le Courrier
Le courrier turc est un blog consacré à l'actualité de la Turquie. Il se propose de vous faire découvrir les débats politiques, économiques et sociaux en Turquie avec les analyses des experts et des intellectuels turcs ou étrangers. Ainsi il veut contribuer à la réflexion sur ce pays en France, qui reste bien souvent l'otage d'une lecture simpliste et anachronique.