
En Turquie, dans la ville de Diyarbakir, 38 crânes et plusieurs ossement humains ont été retrouvés sur le site historique de Içkale dans le quartier de Suriçi.
Un endroit tristement célèbre pour être l'ancien siège d'une organisation appelé JITEM dont l'existence est contestée. Il s'agit du service de renseignements de la gendarmerie turque créé dans les années 90 sans l'approbation du ministère de l'intérieur.
Les crânes ont été retrouvés tout près de la prison centrale fermée de Diyarbakir qui a servit au JiTEM de lieu de torture et d'interrogatoire jusqu'en 1999. La JITEM est soupçonné d'être responsable des nombreuses disparitions et meurtres non élucidés surtout dans le sud-est de la Turquie.
Pendant que les fouilles se multiplient, les crânes et ossements humains retrouvés sur le site depuis le 11 janvier 2012 sont examinés par des médecins légistes afin de déterminer s’ils appartiennent ou non aux familles des victimes qui réclament la vérité. Les ossements humains qui seront soumis à des tests ADN mettront probablement en lumière des éléments susceptibles d'élucider les meurtres et disparitions mystérieuses de cette période sombre.
Les crânes ont été découverts lorsque le ministère de la culture et du tourisme de la République de Turquie qui, depuis deux ans, menait des travaux de restauration sur le site historique de Içkale visait à y installer des tuyauteries de gaz naturel pour en faire un musée de plein air.
Six crânes avaient été découverts le 11 janvier dernier, sur le site historique de Içkale où se poursuivaient les travaux d'aménagement du territoire. Suite à cette découverte, les forces de police avaient bouclé le site et multiplié les fouilles qui ont été momentanément interrompues à causes des conditions météorologiques défavorables.
Le réseau criminel turc Ergenekon (État profond) qui avait pour objectif principal de renverser le gouvernement actuel aurait contrôlé les activités criminelles de la JITEM. Ergenekon est composé d'officiers de l'armée et de la gendarmerie ainsi que de magistrats, de mafieux et de journalistes qui sont soupçonnés d'avoir abusé de leur fonction pour agir à leur guise. On attribue à ces organisations criminelles conspirations, tentatives d'assassinat contre le Prix Nobel Orhan Pamuk ou le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan lui-même, ou assassinats des journalistes Hrant Dink et Uğur Mumcu.
L'enquête commença avec la découverte, en juin 2007, d'un dépôt d'armes à Istanbul. Plusieurs autres dépôts de grenades, pistolets, kalachnikovs, lance-flammes et missiles anti-char ont été découvert dans plusieurs villes de Turquie.
Jusqu'à présent, 415 personnes ont été suspectées d'avoir des liens avec l'organisation criminelle Ergenekon dont 94 ont été arrêtées (dont 5 journalistes).
Le Courrier