Le poète, romancier, dramaturge, essayiste et cinéaste espagnol Fernando Arrabal a ouvert à Greg Germain, président du festival OFF, les portes de son domicile parisien. Autour d‘un verre de vin, il est revenu sur son enfance douloureuse et sa singulière histoire de famille.
Celle d’un père, emprisonné et condamné à mort lors de la tentative de coup d'état militaire à l'origine de la guerre civile espagnole. Un père qu’il a longtemps cru mort, avant de découvrir qu’il s’est évadé de prison et a mystérieusement disparu. Et surtout qu’en réalité, c’est sa propre mère, secrètement proche du régime de Franco, qui l’avait alors dénoncé. Un traumatisme d’envergure pour ce petit surdoué qui remporte son premier prix à l’âge de dix ans.
À 82 ans, le lauréat de l’équivalent du Goncourt espagnol, auteur de près d’une centaine d’ouvrages et autant de pièces, traduites dans plusieurs langues, n’a rien perdu de son enthousiasme.
« J’adore le off » n’a t-il cessé de répéter au cours de la soirée spéciale qui lui était consacrée au titre d’invité d’honneur de cette cinquantième édition du festival. La foule, venue y assister massivement ce soir-là, a pu rire et s’émouvoir lorsqu’il se raconte, avec sincérité et non sans humour.
Et si le public en redemande, qu’il se précipite au théâtre des amants. Le temps du festival, il s’y joue l’une des pièces les plus autobiographique de son répertoire, La guerre d’Espagne n’aura pas lieu.