Quenelle douce
http://www.lejournaldepersonne.com/2014/02/quenelle-douce/
Les sages savent qu'il savent.
Les ignorants ignorent qu'ils ignorent
Entre les deux, il y a les philosophes, les vrais, qui savent qu'ils ne savent pas, qui n'ignorent pas leur ignorance.
Soyons philosophes, je dis ça tout en sachant que c'est le métier le plus difficile qui soit, puisqu'il s'agit de penser à la vie et à tout ce qui s'ensuit... les faits et les effets, les raisons et les déraisons.
Soyons philosophes : ça s'entend comme un appel pour signer un traité de paix.
En termes familiers : je dirais : cessons de jouer aux cons... de se croire au-dessus de tout soupçon. Sur l'essentiel, nous sommes nombreux à n'en rien savoir.
Force est de l'admettre. Force est de le reconnaître.
Pour ne pas rater cette existence à la noix, reconnaissons nos insuffisances.
Et imitons le plus sage d'entre les sages, Socrate en disant : que nous ne savons qu'une chose, c'est que nous ne savons rien. Mais ça, au moins nous le savons!
Assumons notre part d'ignorance... Socrate laisse entendre que ça nous épargnera une grande part de souffrance... la part maudite... de celui qui s'enfonce dans le noir en prétendant bien voir.
Tout le mal vient d'ici ou de là, de notre prétention à dire toujours la vérité alors que nous sommes nombreux à être insensés, en quête de sens... de sensations.
Attention, je ne vous renvoie pas dans les bras de nos chers experts, de nos élites politiques ou scientifiques, car tous savants qu'ils sont ils ne sont pas sages pour autant...
Il leur manque, ce je ne sais quoi et ce presque rien... qu'on appelle sagesse, ou tout simplement : bon sens. Au sens gustatif, c'est bon, savoureux, plutôt que savant.
Nous qui sommes pauvres comme job, nous avons intérêt pour survivre à toutes les intempéries, d'être ignorants comme Socrate, plutôt que pédants et arrogants comme la plupart des gens... ignorants comme Socrate, affirmons-le sans crainte et sans feinte.
Nous sommes ignorants... et c'est la raison pour laquelle certains d'entre nous paraissent méchants... parce qu'ils ne savent pas le mal qu'ils font, ni le bien sinon ils l'auraient fait. C'est ce que prétend Socrate nul ne s'enfonce le doigt dans l'œil sciemment. C'est toujours par inadvertance...par accident.
La leçon tient en deux mots : nul n'est méchant volontairement... mais seulement parce qu'il est ignorant. Il ignore le sens et l'essence des choses qu'il maltraite.
On peut m'accuser, comme on a jadis accusé Socrate, d'optimisme théorique, d'angélisme à 3 balles, de manque flagrant de lucidité et d'acidité.
Mais voyez vous je ne m'explique pas autrement : Dieudonné.
J'ai lu ce matin une interview sur Causeur qui l'atteste avec un brin d'élégance.
Non Dieudonné ne maitrise pas les concepts avec lesquels il joue. Il n'en a que faire. Les mots chez lui, ont plus de résonnance que de sens.
Il ne maitrise pas, il dramatise, scénarise nos blessures. Point à la ligne!
Et si ses provocations nous semblent délictuelles ou conflictuelles c'est parce que nous ignorons tout de l'art dramatique.
Les clowns, c'est nous !
Dieudo : Ceci étant, si certains ont été heurtés ou se sont sentis agressés par certains de mes propos, je m’en excuse le plus sincèrement du monde. Je ne cherche pas à créer de la souffrance chez les autres. Et même si c’est douloureux, il faut remettre tout cela dans son contexte : on parle de blague, pas de gens qui se tapent dessus !