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Billet de blog 10 juillet 2024

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Ah ! Le Peuple de Gauche, il a bon dos

Le Peuple de Gauche est fort utile quand ses représentants, qui n'en partagent pas la même définition, ont besoin de lui dans l'urgence. Après ? Ben, c'est une autre histoire à laquelle il n'est jamais conviée.

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L'épisode sous tensions généré par Emmanuel Jupiter avec sa dissolution, a ramené l'urgence de responsabilité du "peuple de Gauche". En la matière, il y a eut consensus à le qualifier ainsi pour faire barrage au Rassemblement National. Soupirs de soulagement après les résultats du second tour des législatives, en ce que le susdit "peuple de Gauche" a voté pour ses candidats et candidates lorsqu'il en avait la possibilité, où pour des candidats et candidates opposés à ses convictions (LR, Ensemble -ex Renaissance, ex La République en marche arrière). Tout le monde s'est accordé, dans les partis progressistes, à souligner combien ce peuple était bon, généreux et... responsable. Où ça me gratte quelque peu l'occiput, c'est que ces louanges, au demeurant fort justifiées, redeviennent moins partagées dès lors qu'il est question de savoir qui va le représenter. Là, les spéculations, les pressions médiatiques (n'est-il pas Médiapart !), les accords d'alcôve et les rapports de pouvoir, surtout, ignorent que ce dernier ne partage pas forcément la méthode qui consiste à le gratifier le 7 juillet au soir pour l'oublier rapidement le 8 juillet au matin. Je m'explique. Si je m'en tiens au prisme politique de Médiapart, la présence en Une de Clémentine Autain, qui vient officiellement de divorcer de la France Insoumise, et qui lui accorde une interview exclusive dit d'emblée "c'est le début de quelque chose, maintenant il ne faut pas le rater".  Le début de quelque chose du peuple de Gauche ou des partis qui s'en revendiquent ? Il n'est point besoin d'avoir fait l'ENA ou HEC pour comprendre ici, qu'après l'avoir mobilisé (le peuple de Gauche) contre le Rassemblement National, il n'a pas voix au chapitre pour désigner l'heureux élu ou l'heureuse élue qui pourrait prendre les clés de Matignon. Ces choses-là, ma foi, ne saurait le concerner puisque les esprits éclairés des partis progressistes, de leurs soutiens médiatique ou autres qui, je le souligne, n'en ont pas de définition commune (c'est un peu beaucoup là où le bas blesse), prétendent tous l'incarner. 

Car pour ce faire, faudrait-il justement qu'ils consentent à le définir. Parce qu'ils ne sont pas d'accord entre eux. Il y a ceux qui disent que le peuple de Gauche est majoritairement modéré, d'autres qu'il est radical, d'autres les deux à la fois, plus écologiste que communiste, plus socialiste qu'insoumis et insoumises, etc... Des éléments de langage qui cachent mal une appropriation du susdit peuple par leurs représentants et représentantes, au nom comme l'affirma le trio PS/PC/Ecologiste après l'acte de décès de la Nupes, que leurs particularismes valaient bien qu'il n'y ait jamais unité de sens à ce sujet. Et qu'il est plus confortable d'en faire une abstraction après une victoire, que de savoir s'il vibre en commun en tout temps, comme il sait sans attendre l'onction de quiconque préférer la solidarité au chacun pour soi. Je ne sais de ce qu'il ressortira des discussions des représentants et représentantes du "peuple de Gauche", mais si d'aventure ils ne résolvent pas cette question en priorité avant de jeter les dés sur la table, alors, comme le chanta si poétiquement Alain Bashung "qu'après d'affres affrontements", ils n'aient définitivement oublié que sans ce Peuple, ils ne sont rien.

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