Lors de l’Université d’été du Parti Socialiste, nombre d’observateurs ont souligné combien la sociale démocratie avait retrouvé des couleurs, de la joie, de l’allant, voire de cet espoir fou quant à la reconquête du pouvoir. « Galvanisée, revigorée » par ses scores pharaoniques durant les précédentes séquences électorales, elle a toute légitimé à revendiquer le leadership à Gauche, d’autant que son concurrent direct, la France Insoumise, peine à se remettre des « purges » staliniennes qu’a orchestré son gourou, Jean-Luc Mélenchon. Des hyper centres des villes monstres aux cafés des petites communes, et c’est « Quotidien », l’émission phare des renseignements généreux qui l’affirme, on sent monter le vent d’une indéniable unité populaire, dont la sociale démocratie serait à nouveau l’épicentre. Oubliés les quelques insignifiants dérapages du parti à la Rose, quelques sous offerts aux entreprises (le CICE), la loi malencontreuse et surtout mal comprise par les ouvriers et employés (loi El Khomri), l’erreur de communication de la loi dite de déchéance de nationalité des bi-nationaux ; les compteurs sont désormais remis à zéro. Ou se pressent, pour les faire tourner, une nouvelle génération de socialistes qui entendent bien tourner définitivement la page. Ainsi François Hollande, un jeune très prometteur, récemment élu député en Corrèze, qui a répété que sa mission première au sein de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, se concentrerait sur la main invisible des marchés. « Mon ennemi, c’est la finance », a-t-il dit devant une salle communale pleine à craquer d’élus et de militants. A quelques kilomètres de là, et presque au même moment, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, s’est rendue toute seule au volant de sa Dacia, sur le chantier de l’autoroute A 69, osant défié les éco-terroristes qui veulent en empêcher la construction. « Refuser la modernité, a-t-elle confié à la matinale de France Inter de Léasalamémal et Nicolas au Demeurant le jour suivant, c’est renoncer au bonheur ». Le philosophe Michel Pafray, dans le dernier numéro de son journal « Front Populaire », a d’ailleurs salué le retour à la raison du PS (le titre de son article : les raisonnables contre les factieux) dont il attend, et il n’est pas le seul « qu’il s’affranchisse définitivement des barbares de la France Insoumise ». Même son de cloche et non des moindres, Bernard Cazeneuve, pressenti un temps pour devenir premier ministre du nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron, démissionnaire du PS, qui a confié au journal Le Monde dans son édition de ce matin penser sérieusement à revenir à la maison -celle du PS, « parce que je retrouve avec ces jeunes pousses, toutes les convictions qui ont été les miennes, mises à mal par une dérive inquiétante de la direction actuelle, aveuglée par Jean-Luc Mélenchon et sa troupe de nervis ».
Interrogé par l’hebdomadaire Marianne dans les couloirs du Parlement Européen, Raphaël Glucksmann, qui était tête de liste du PS aux dernières élections européennes, a offert immédiatement sa disponibilité « pour conduire une coalition entre son mouvement, Place Publique, et tous les socialistes désireux de redonner du souffle à un pays qui est menacé par les islamo-gauchistes ». Invitation que n’a pas manqué d’appuyer le « Printemps Républicain » qui, par les voix conjointes de Caroline Fourest et du philosophe Raphaël Einthoven ont apporté, sur le plateau de la nouvelle version de « Touche pas à mon poste » de Cyril Hanouna pour la première, et de « C à vous » sur France 2 pour le second ; tous deux leurs soutiens à cette initiative. Preuves s’il en était, que l’impossible d’hier, une unité de tous les démocrates et progressistes du pays à Gauche, est en train de devenir réalité. Au point qu’en interne à la France Insoumise, beaucoup d’élus et de militants hésitent encore à franchir le pas pour les rallier. Qui isolerait Jean-Luc Mélenchon et son premier cercle, ce qui d’après Mathilde Panot, présidente du mouvement à l’Assemblée Nationale, « relève d’une méconnaissance profonde de LFI ». Ce à quoi rétorquent Clémentine Autain, Alexis Corbière, Rachel Garrido, Danielle Simmonet, ses récents « purgés », que la réalité des faits est autrement plus parlant qu’une admiration sans borne à Jean-Luc Mélenchon. La secousse, car c’en est une, dépasse de loin la seule sphère politique de Gauche. Gabriel Attal, ex ministre de l’éducation et ex premier ministre d’Emmanuel Macron, en désaccord avec la dissolution imposée par ce dernier, aurait émis l’hypothèse, dans une confidence rapportée au magazine « les Inrockuptibles », qu’il ne serait pas opposé à étudier des convergences. Il se raconte, mais ce doit être vérifié, que Manuel Valls à son tour, ex premier ministre de François Hollande, tout comme Dominique Straus-Khann, auraient prêté une oreille attentive à leur retour en grâce, considérants que les conditions d’une véritable union des Gauches est enfin possible, dans laquelle leur expérience apporterait de l’eau au moulin de son renouveau. Manquent cependant dans cet aggiornamento, ce qu’en pensent les communistes et les écologistes, partenaires du Nouveau Front Populaire. D’après « Libération », Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste n’élude pas la possibilité de trouver des compromis. Mais pose en préalable les conditions d’un tel attelage. « Il faut à tout prix, et ce qu’a fait le Conseil National de la Résistance (CNR) à son époque, dans lequel les communistes ont prit toutes leurs responsabilités, redonner du sens à la démocratie ». Chez les écologistes, sa dimension historique peine à peser, parce que leur place dans l’échiquier politique est encore secondaire, même si le changement climatique et les dégâts collatéraux sociaux et environnementaux qu’ils impliquent est au centre désormais de toutes les sociétés. Face au danger de l’accession au pouvoir du Rassemblement National, et pour y faire face dans l’urgence, la sociale démocratie, avec ses imperfections, reste, quoi qu’en dit la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon, la seule option raisonnable.
Le K nu, sous couvert du « secret professionnel » qui est la base de la déontologie du journalisme et de la liberté de la presse.
PS : l’auteur de cet article, avoue humblement que puissent s’être glissé, dans cet article, un manquement à l’éthique et à la déontologie journalistique. Si c’est le cas, et à son corps défendant, il en appelle à rectificatifs de Pauline Graulle et Mathieu Dejean de Médiapart, et de la quasi totalité des médias mainstream. Après quoi, il se fera un devoir de les y apporter immédiatement. Quant à savoir de quoi il retourne au fond, c’est à dire des idées, des programmes, des débats pluralistes, je laisse le soin à « ciels » qui auront pris le temps de le lire, de se forger leur propre opinion.