B’jour à tutti. Le PS s’est à nouveau illustré en ne votant pas la censure du gouvernement Lecornu II, contre quelques miettes incertaines (y compris la suspension de la réforme des retraites) comme un support fidèle de la bourgeoisie, quant elle ne l’incarne pas tout simplement. Dans un dernier élan de survie, n’ayant pas obtenu du Roi l’hôtel Matignon, il parie sur la sagesse des pauvres pour se refaire une virginité. Seulement voilà, ces derniers n’en peuvent plus, et la catégorie du dessus, la classe moyenne inférieure non plus, quant ça ne commence pas à percuter l’échelon de la classe moyenne médium, qui se rend compte que leur posture politique est plus proche du Capital que de l’intérêt commun. On assiste ici à l’achèvement d’un cycle social démocrate qui a épousé en grandes noces le néolibéralisme, au point d’en faire le logiciel de ses idées depuis plus de trente ans. Lesquelles ne peuvent pas fonctionner dans le cadre de ce que les médias mainstream appellent la Gauche puisque la France Insoumise et le parti Communiste tout d’abord, les écologistes à une moindre mesure, ne le partagent pas, ce logiciel. Il y a donc arnaque sur le packaging, qu’entretiennent d’ailleurs dans une crétinerie absolue chefferies rédactionnelles du paysage audio visuel et de la presse écrite, dont la quasi majorité exprime sur leurs claviers, sur les plateaux de télé et dans les studios de radio, la voix unique de la susdite bourgeoisie à laquelle ils appartiennent, y compris dans les services publics de l’information. C’est dire que le miroir est saisissant lorsque le PS, au presque bout de son agonie, trouve encore le râle d’affirmer qu’il est de gauche, au moment même ou il permet à Emmanuel Macron et son premier majordome Sébastien Lecornu, de poursuivre leur oeuvre magistrale, la destruction complète de notre socle social entre autre.
Si l’on excepte donc les portes serviettes médiatiques qui s’évertuent avec compassion et injonction à nous faire croire que ce parti est encore de gauche, restent si j’ose dire les citoyens et les citoyennes. Quantité non négligeable puisque ce sont eux qui déposent des bulletins de vote dans l’urne. D’après les observateurs patentés, c’est la raison pour laquelle le PS se plierait à ne pas voter la censure, de crainte si élections législatives anticipées, qu’il ne touche définitivement le plancher des vaches, c’est-à-dire qu’il finisse par disparaître des radars. La crainte est double, un résidu de députés mais surtout plus de financement public qui permette à ce parti d’alimenter le bar de leurs permanences. L’un n’allant pas sans l’autre, c’est le même cas de figure pour le Les Républicains, du reste. A terme et sans être médium, c’est ce qui va se passer pour ces deux formations. D’ores et déjà dans la droite traditionnelle, le rubicond qui les séparait de l’extrême droite a été franchi (Ciotti est bien d’autres par exemple), et l’on retrouve ici les mêmes cas de conscience que chez certains socialistes qui ne savent plus vers où se tourner.
Ce nouvel épisode politique ou le PS soutient le chef de l’Etat, tout en assurant qu’il s’y oppose, a au moins le mérite de clarifier les choses. D’une part le PS n’a pas sa place au sein du Nouveau Front Populaire, car il ne partage quasiment rien de l’accord passé lors de sa création avec le PC, la France Insoumise et les Ecologistes. Ce qui, dans l’autre part, signifie pour ciels qui ne l’auraient pas encore compris, que c’est un parti de droite. A charge dans cette synthèse définitive, que parmi ses cadres, militants et militantes, ils s’accordent entre eux et elles, s’ils leurs restent des valeurs de gauche sociale et écologique, à rejoindre au choix LFI, le PC ou les Ecologistes. Concernant ces trois formations, il y a opportunité à construire et sceller une véritable opposition au néolibéralisme, débarrassées enfin d’un parti Socialiste qui a tout fait pour qu’elle ne constitue pas un bloc solide et soudé. Dans cette perspective, et ce n’est que mon avis, j’enjoins les sommets de ces trois formations à tout d’abord « cesser le feu » entre eux. Leurs programmes respectifs ont beaucoup plus de points communs que la nature avérée ou pas de leurs dissensions. C’est, à mon sens, l’urgence à avoir, c’est-à-dire privilégier le fond (les idées, les programmes), que de nous astreindre à choisir qui de ces trois partis à légitimité à nous représenter. Que m’importe qui, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Tondelier en passant par Fabien Roussel porte l’étendard d’une véritable gauche sociale et écologique, pourvu que l’une ou les deux autres (et leurs mouvements avec) respectent ce pourquoi ils s’engagent, et dont je ne dois pas être le dernier à réclamer, l’intérêt général au détriment de l’intérêt particulier. Opportunité, disais-je, qui doit se transformer en exigence des uns et des autres, à ne pas confondre leurs « réalités » politiques individuelles, d’avec une réalité sociale et environnementale qui exige de leurs parts la fin des hostilités. Du reste et je pense ne guère me tromper, ces fameuses hostilités sont plus à mettre au compte de rancoeurs personnelles que de véritables divergences sur le fond. Comme je l’ai écrit dans un précédent billet, et sans afficher une prétention quelconque, j’en suis arrivé à me présenter et me qualifier conjointement communiste, insoumis et écologiste à la fois (j’ai de surcroît un attrait pour la pensée anarchiste, et je ne suis pas anarchiste, dont on ne parle guère et qui pourtant aurait toute sa place dans le débat). Tout comme, appartenant à la classe moyenne médium, je suis solidaire de la classe moyenne inférieure et au de la et surtout de toutes celles et ceux qui tentent de survivre dans les Cours des Miracles de notre 21ème siècle. Solidarité essentielle et incontournable si l’on veut espérer autre chose que l’aboutissement du chacun pour soi. C’est la base à partir de laquelle, nous sommes capables (je dis bien nous et pas seulement quelques-uns et quelques-unes) d’engager une unité de sens à nos vies sans passer continuellement par une soit disante priorité de forme. Nombre de curieux et curieuses sont arrivés à la conclusion qu’il est urgent de mettre en oeuvre une Constituante pour sortir du bourbier. La 5ème République est obsolète. Oui, mais comment faire, disent des voix autorisées ou pas ? Et bien peut-être, et c’est l’objet d’un autre billet que je vais publier ce jour, que l’impossible n’est pas irrémédiable si « nous nous saisissons » ensemble de ce qui nous agite et nous meurtrit pour qu’ils ne restent pas l’apanage de quelques-un mais l’affaire de tous et toutes. En ce la, le référendum sur le projet de traité constitutionnel européen de 2005 en est l’exemple parfait.
Bien à vous tutti