Suite au récent discours de Monsieur le Président de la République Française, indivisible, laïque démocratique et sociale, qui a eu sur moi et sur bon nombre de Français l'effet d'une bombe atomique.
J'ai, en effet, brutalement, violemment, pris conscience du danger qui nous guette.
Sous prétexte de lutter contre l'insécurité, et pour mieux occulter les agissements plus que trouble, nos dirigeants ont décidé de surfer sur l'imaginaire collectif qui désigne à chaque période de crise, l'étranger ou celui que l'on perçoit comme tel, comme la cause de tous nos malheurs. Ainsi, se débarraser de l'étranger devient le moyen de régler les problèmes.
Marie-Antoinette déjà n'était-elle pas appelée "l'Aurichienne", Eugénie n'était-elle pas appelé "l'Espagnole"?. Nous pourrions allonger la liste de ce type d'exemple.
Peut-être avons nous besoin de proclamer solennellement que la France ne reconnait que des membres appelé citoyens.
Au delà du débat sur la constitutionnalité ou non d'une éventuelle modification de la loi sur la nationalité, je suis surpris du peu de personnes consternés, révoltés d'entendre les termes de "Français d'origine étrangère", dans la bouche d'un président d'une République qui se veut indivisible.
L'égalité devant la loi est insuffisante selon moi! Il nous faut graver dans le marbre constitutionnel, non seulement cette valeur, mais aussi que nulle loi créant une distinction entre les citoyens ne peut être promulguée.
Je repense à la condamnation de Brice Hortefeux pour avoir tenu "des propos outrageants envers les Arabes". J'aurais mille fois préféré qu'au lieu de cela, il soit condamné pour avoir nié la qualité de Français à un citoyen.
Qu'importe comment on est Français! On l'est, point final! (hors des cas éventuels de fraude dans l'acquisition).
A ce titre, nous devrions peut-être réfléchir sur les conditions d'accès à la nationalité plutôt que de traiter celle-ci comme un simple détail administratif ou juridique. Car c'est bien ce qui ressort du traitement réservé à celle-ci par nos dirigeants.
Je ne comprendrai jamais ce manque de considération qui nous pousse à revenir dessus en moyenne tous les 10 ou 15 ans.
Il nous faut peut-être commencer par définir clairement le sens et la valeur que nous donnons à la nationalité.
Ma France à moi est belle, ma France à moi a des villages, des églises, des mosquées et des synagogues, ma France à moi est composée de musulmans, de chrétiens, d'athées, d'agnostiques, de blanc, de jaune, de noir.
Ma France à moi ne reconnait que des citoyens membres éternels du corps et de la souveraineté nationale. Ma France à moi préfére dépasser la "diversité" pour aller vers l'unité. Ma France à moi refuse les replis communautaires.
Ma France à moi dit à chacun qu'ils sont Français peu importe comment ils le sont devenus.
Ma France prend sa source dans un petit cours d'eau au fond des âges et au fur et à mesure du temps s'agrandit et s'enrichit de celles et ceux qui l'ont épousée pour former une entité aussi vaste que les océans.
Ma France à moi ne voit que l'entité une indivisible que forment le territoire, la population y vivant, et les institutions représentant cette population. Je dis "la" population et non "les" populations.
Ma France à moi ne reconnait qu'un peuple français et ne s'attarde pas sur les différences qui la composent, parce qu'elle sait que mettre en avant ces différences ne mène à rien de bon.
Ma France à moi ne nie en rien l'individu et ses particularités diverses et multiples, elle préfére les dépasser.
Ma France à moi ne dit pas à "l'autre" qu'il est "autre" mais des "nôtres" tant qu'il le désire, qui qu'il soit et d'où qu' il vienne.
Cette France à laquelle mon destin s'est lié pour l'éternité un jour de Septembre 1983.
Ma France à moi n'est qu'un rêve avorté ? Ou éternelle réalité que certains semblent pouvoir en toute impunité bafouer?
Ma France serait-elle tombée entre les mains de gens de bien petite vertu et qui semblent vouloir piétiner les plus élémentaires et les plus sacrés de tous les serments: Celui de la fidélité, de l'Unité, de l'Indivisibilité.
La triste et nauséabonde actualité de ces derniers jours, m'aura au moins permis de prendre conscience que la Paix, l'Indivisibité, L'Unité, la Liberté, l'Egalité....bref "ma France à moi" n'est jamais acquise, mais est un combat quotidien, nécessitant vigilance permanente de chacun pour la sauvegarder.
A nos "gouvernants": la France, comme la Nationalité qui unie chaque individu à celle-ci ne vous appartiennent pas! LA France et ses valeurs appartiennent au Peuple!