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Billet de blog 3 décembre 2013

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Mais où va EELV?

La stratégie politique d'EELV semble conduire, comme le dit Hervé Kempf, semble conduire à un suicide politique. Ecartelé entre sa volonté de participer au gouvernement et la politique de ce gouvernement; on comprend mal (ou trop bien) la persévérance dans cette participation.

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La stratégie politique d'EELV semble conduire, comme le dit Hervé Kempf, semble conduire à un suicide politique. Ecartelé entre sa volonté de participer au gouvernement et la politique de ce gouvernement; on comprend mal (ou trop bien) la persévérance dans cette participation.

Un petit historique

En 2008, à l'initiative entre autre de Dany Cohn-Bendit entre autres, se constituait des listes européennes rassemblant de nombreuses personnalités engagées dans l'écologie de terrain ou la société civile (José Bové, Michèle Rivasi, Yannick Jadot, Eva Joly...) et des personnalités des Verts.

Baptisées Europe Ecologie, au terme d'une campagne enthousiasmante basée avant tout sur l'Europe, ces listes allaient remporter un succès inespéré, atteignant 16% des voix, et passant même devant le PS en Ile-de-France et obenaient quinze députés européens.

2010 fut encore un bon résultat au niveau électoral au niveau des élections régionales. Et surtout vit la création d'EELV, où le mouvement EE se transforma en parti dans lequel se fondit Les Verts.

Le début de la fin...

Les présidentielles de 2012: une campagne assassinée

A l'issue d'une primaire opposant principalement Nicolas Hulot et Eva Joly, cette dernière fut désignée candidate d'EELV. Las, sans soutien de la direction du parti, mal entourée, la campagne d'Eva Joly apparut comme une suite de tentatives de coups médiatiques sans direction précise.

  L'accord PS / EELV, négocié avec la direction du PS alors tenu par Martine Aubry fut un double coup de grace. Annoncé sans explication, s'asseyant sur le mandat donné par le congrès EELV pour ces négociations, et fait sans aucune concertation avec l'équipe d'Eva Joly, il rendait la campagne d'Eva Joly. De plus la victoire de Hollande sur Aubry aux primaires du PS annonça d'emblée, sans que cela soit même caché; que cet accord ne serait pas même respecté.

La campagne fut donc une longue descente dans les sondages, sondages pour une fois confirmé par les sondages.

Les législatives de 2012: la fausse victoire

Malgré ce résultat catastrophique aux présidentielles, la stratégie d'accord avec le PS put paraitre payante. Pour la première fois, les écologistes obtenaient suffisament de députés pour créer un groupe parlementaire et obtenaient 2 postes de ministres

Victoire pour le parti EELV, mais pour l'écologie politique?

Gouvernement Hollande/Ayrault: l'écologie, ça continue à bien faire

Du débarquement de Nicole Bricq du ministère de l'environnement à la répression violente à Notre-Dame-des-Landes, dès les premiers mois, le gouvernement PS allait confirmer que l'écologie était la moindre de ses préoccupations. Quant au contenu de l'accord électoral...

Dès lors, EELV apparait depuis 2 ans comme écartelé entre sa participation gouvernementale et ses convictions. D'un Pascal Canfin déclarant à l'occasion d'une manifestation contre NDDL; "Si je n'avais pas été ministre, j'aurais été manifesté" à un secrétaire général, Pascal Durand, débarqué pour avoir osé réclamer des mesures écologiques, EELV apparait déboussolé, pour ne pas dire schizophrène, avec une direction se passant en réalité dans le bureau de la ministre Duflot, allant à l'encontre de sa base sans même parler de ses électeurs potentiels.

Avec pour conséquence, une base militante se réduisant comme peau de chagrin, des départs fracassants (DCB, Mamère) et surtout un discrédit dans l'opinion.

Un congrès pour rien

Malgré les départs de nombreux militants, la préparation du congrès du week-end dernier allait montrer une forte opposition interne, avec pas moins de six motions s'opposant à celle de la direction (la Firme). Opposition traduite par un premier tour où cette dernière motion n'obtint que 38%.

Après deux semaines de tractations de couloir dans le détail desquelles je ne vais pas rentrer, la division de cette opposition interne et la chasse aux places va permettre le statu quo. Donc de continuer à privélégier cette participation à un gouvernement s'asseyant sur tout début de transition écologique.

Et maintenant?

Et maintenant, à l'approche des élections municipales et européennes, qui sont des élections où les écologistes réussissent plutot bien, tant sur le plan électoral que dans l'action une fois élus, le parti EELV ne semble n'avoir en rien préparer ses campagnes électorales.

Il est à craindre qu'EELV n'enregistre une cruelle désillution à l'occasion de ces élections.

A moins que cela ne soit à espérer, pour une renaissance de l'Ecologie Politique; hors des partis politiques.

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