La mise en lambeau d'une chemise a défrayé la chronique de la semaine, mettant en lumière au delà du sort d'une chemise l'incroyable violence d'un plan social supprimant 2900 postes de travail.
Il a aussi fourni l'occasion à nombres de souverainistes de "gôche" de venir nous expliquer que si Air France était en difficulté et se voyait donc dans l'obligation de faire ce plan social, c'était parce qu'il subissait une concurrence déloyale de compagnies étrangères , notamment qataries (encore des arabes!), concurrence qui plus est soutenue par le gouvernement de qui vous savez.
C'est tout juste si ils ne sont pas mis à plaindre la pauvre direction d'Air France, les pauvres actionnaires d'Air France victimes de telles pratiques déloyales des méchants arabes soutenues par les félons européistes de gouvernants.
Le hic, parce qu'il y a un hic, c'est que toute cette argumentation repose le fait que Air France est en difficulté. Or il n'en est rien.
Le chiffre d'affaire d'Air France est stable (autour de 25 milliards depuis 3 ans). Il ne perd donc pas de parts de marché globalement.
Air France a dégagé en 2014 un résultat opérationnel (résultat brut) de 751 millions d'euros. Il est donc bénéficiaire.
Si son résultat net est négatif, c'est parce qu'il consacre une part importante de ses disponibilités à rembourser ses dettes. Son endettement diminue.
Nous avons donc une société qui parvient à maintenir ses parts de marché dans un environnement concurrentiel, qui dégage des bénéfices et qui diminue son endettement. Tout le contraire d'une société en difficulté.
La réalité est qu'Air France rejoint les nombreux groupes qui, malgré des bénéfices, licencient pour pouvoir gagner plus. Rien de nouveau sous le soleil. Nous sommes dans le fonctionnement habituel du capitalisme, dont une devise pourrait être "Licensier plus pour gagner plus".
Sources des chiffres fournis dans cet article: http://www.boursorama.com/bourse/profil/profil_finance.phtml?symbole=1rPAF