Le Père Vert Pépère

Abonné·e de Mediapart

317 Billets

2 Éditions

Billet de blog 10 novembre 2015

Le Père Vert Pépère

Abonné·e de Mediapart

Fable médiapartienne: "Le concombre dégorgé"

Le Père Vert Pépère

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il était une fois un restaurateur, Edouard Pleinaile, propriétaire du fameux restaurant Le concombre dégorgé, qui, en 2002, estimât qu'il était victime de pratique discriminatoire de l'administration fiscale puisqu'il devait appliquer un taux de TVA de 20% sur ces plats de concombre alors que le primeur d'en face bénéficiait d'un taux de 5,5% pour vendre ses concombres.

Ni une, ni deux, il décidat d'appliquer le taux de TVA de 5,5% tout en l'affichant explicitement sur son menu. Bien sur, l'administration fiscale finit par s'émouvoir et lui réclama la différence.

"A l'injustice! On m'assassine!" s'écria le bon Edouard Pleinaile auprès de ses clients. "Tout cela arrive parce que j'ai mis à la porte le collecteur de l'impôt de la Gabelle Frauduzac.

Sentiment d'injustice renforcée quand le nouveau gouvernement de Picola Agitosy décida d'appliquer le fameux taux de 5,5% à la restauration en 2008. "Ah vous voyez, même M Agitosy me donne raison", se rengorgea Edouard Pleinaile.

Las, l'administration fiscale n'en eut cure et réclama de nouveau la différence, puisqu'entre 2002 et 2008, le taux à appliquer était 20% et non de 5,5%.

"A l'injustice! On m'assassine!" s'écria de nouveau Edouard Pleinaile. Et de réclamer l'aide de ses clients pour l'aider à payer.

Or le malin Pleinaile, n'étant pas né de la dernière pluie de novembre, se doutait bien qu'il ne s'en tirerait pas si facilement avait quand même pris quelques précautions. Les bonnes affaires qu'il avait faites, du à l'excellente et justifiée réputation de sa table, lui avait permis de mettre de côté ce qu'allait lui réclamer le fisc.

Aux rares clients lui faisant remarquer que, quand même, il avait les moyens de payer, il rétorqua "Oui, mais du coup, je ne pourrai pas m'acheter la mandoline à concombre dont je rêve tant avant plusieurs années.

En suivit un début de polémique entre clients, selon qu'ils soutiennent le bon Pleinaile ou non, notamment entre Claude-Jean Armagnac, dit "Le pilier enfoncé"  et Hugo Pars, aussi appelé "Tournicotons".

Heureusement, cela ne dura pas. M. Pleinaile négocia avec l'administration fiscale et obtint la diminution de ses pénalités et put s'acheter sa mandonile à concombre. Les discussions purent reprendre autour des tables du "concombre dégorgé" avec leur vigueur habituelle et tout reprit comme avant.

Seuls les clients ayant donné au bon Pleinaile et croyant pouvoir récupérer les 2/3 de leur don, trouvèrent le nouveau plat du restaurant, "le dindon farci" quelque peu amer.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.