... Mais personne ne s'en est rendu compte!
Depuis la reddition complète et probablement definitive aux thèses de ce que l'on appelle le néo libéralisme (que je préfère appeler comme Naomi Klein la société corporatiste), il ne reste plus que ceux qui se désignent eux mêmes comme la vraie gauche. Electoralement, cela represente moins de 10%. Cela est vrai pour la France mais aussi pour la plupart des pays européens.
Ceci n'est bien sûr que la conséquence de causes bien plus profondes. Le logiciel idéologique de la gauche reste marqué par le XIX siècle et notamment par le marxisme. Entendons nous bien. Il n'est pas question ici de nier les apports du marxisme, ni de prétendre qu'il n'est plus d'actualité. Cependant, ce que Marx avait entrevu déjà à l'époque est devenu une réalité indépassable aujourd'hui, à savoir les ressources limitées de la planète. Ressources en matières premières, en énergies mais aussi tout simplement l'environnement dans lequel on vit.
Le modèle productiviste épuise les ressources en matières premières, en énergie, mais aussi détruit dans lequel la vie humaine est possible.
La crise que l'on vit depuis plus de 40 ans est en fait une crise ecologique à laquelle le capitalisme devenu mondialisé répond à sa manière, c'est à dire fort mal. Crises pétrolières depuis les années 70, spéculations sur les matières premières agricoles, accaparemment des terres, fuite en avant dans des technologies non maîtrisées. Le capitalisme perçoit la gravité des problèmes, mais ses réponses désordonnées ne font qu'agraver cette crise.
La gauche elle aussi s'est construite sur un modèle productiviste. Si elle aussi perçoit la gravité des problèmes écologiques, elle est incapable d'en tirer toutes les conséquences, tant cela bouscule son propre cadre idéologique. Ainsi elle perçoit les causes de la crise comme étant financières alors que la crise est plus fondamentalement écologique. N'ayant pas identifié la cause première de la crise, les solutions qu'elles proposent ne sont pas adaptées.
Et cela, le peuple le perçoit.
Faut-il pour autant considérer que les valeurs de gauche sont amenées à disparaître avec la mort de cette gauche? Non, bien entendu mais elles doivent être englobées dans un corpus plus large qui est a construire.