Le pouvoir sarkosyste ne cédera pas. De la place Bellecourt à Lyon, où des lycéens furent retenus pendant une journée entière et empêchés de rejoindre la manifestion ce dernier jeudi à la réquisition de Grandpuits en passant par le sénat, le pouvoir montre qu'il est prêt à employer tous les moyens pour briser ce mouvement de forte contestation. Il se considère même comme en état de guerre, comme le montre l'emploi de moyens tels que la réquisition.
Face à cela, l'opposition se comporte en observateurs. Du PS au NPA, les directions des organisations politiques de gauche se gardent bien d'intervenir dans le cours du mouvement, se contentant de donner des mauvais points au gouvernements. Tous sont perturbés dans leur stratégie pour 2012 et ne savent comment appréhender ce mouvement citoyen qui n'a fait que se renforcer depuis 2 mois.
Les directions des organisations syndicales sont elles-mêmes dans une impasse. L'intransigeance et l'autisme du gouvernement leur ferment toute porte de sortie honorable sur le terrain social. L'attentisme des partis de gauche ne leur permet pas de leur donner la main. La motivation et la mobilisation de la base les contraint à suivre cette base.
Toutes ces éléments demandent à ce que le peuple prenne lui-même en main l'orientation de ce mouvement de révolte. Mais là-aussi, les coordinations , les assemblées générales qui précédent ou suivent les manifestations restent embryonnaires et n'entrainent dans leur sillage qu'une faible part des manifestants.
Ainsi ce mouvement sans précédent depuis 40 ans est à la croisée des chemins aujourd'hui. Soit il se trouve une logique interne avec un peuple qui se trouve lui-même de nouveaux moyens d'action, de nouveaux objectifs pour que le mouvement continue. Soit l'absence de perspectives entrainera le mouvement dans un pourrissement de l'intérieur ou dans une dégénerescence violente, ce qui laissserait un malaise social encore accru.