L'abstention, aujourd'hui, est le seul moyen d'exprimer le désaccord avec l'absence de choix politique. Elle est la seule façon de dire qu'aucun des choix proposés n'est satisfaisant.
On m'objectera que dans ce cas, il faut voter pour le moins pire. Mais c'est alors perpétuer le manque de choix que l'on nous propose. C'est donner un chèque en blanc à ceux que l'on aiderait à élire, qui s'empresseront ensuite d'oublier celles et ceux qui leur ont apporté un soutien jusqu'aux prochaines élections.
Une analyse plus fine des résultats du premier tour montre un rejet toujours plus grand des 2 partis dominants, UMP et PS, qui ne profite pas seulement au FN mais aux autres partis. En effet, partout où le FDG et EELV ont présenté des listes autonomes, ils ont réalisé des scores significatifs, et quand ils se sont présentés ensemble comme à Grenoble, ils sont passés devant le PS. Si on prend d'ailleurs le score moyen des communes où ils présentaient des listes autonomes, ils font mieux que le FN.
Ce premier tour des municipales montre donc que le rejet déjà ancien des partis dominants, se traduit enfin dans les résultats électoraux. A court terme, cela va profiter mécaniquement à l'UMP, qui malgré la stagnation des votes en sa faveur, va emporter de nombreuses mairies, mais c'est le prix à payer pour le changement du paysage politique.