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Billet de blog 22 juin 2011

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RSA, CHOMEURS, POUR QUAND LE GOULAG ?

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RSA : STO, De quoi(t) est-ce que nous nous plaignons ?

Le Rappel à leur devoirs des Sans Avenir : Merci Mesdames et Messieurs du gouvernement !

Je suis vraiment heureux que notre président et ses collaborateurs aient enfin compris qu'il fallait en revenir aux fondamentaux : Créer enfin de nouveaux postes de fonctionnaires !

Même s'il s'agit de postes à temps partiel, ne boudons pas notre plaisir. 5 heures par semaine, c'est à la fois peu et beaucoup. (presqu'un quart temps à l'aulne d'un prof et sans copies à corriger à la maison... quoique à voir ou à étudier, il serait peut-être possible de leur donner des devoirs à faire à la maison en plus comme ils n'ont pas étés sages.) Il est vrai qu'ils en ont fait de la place, ces politiques au pouvoir, aidés par leurs prédécesseurs, d'ailleurs, qui initièrent en leur temps le phénomène du dégraissage des mammouths.

Finalement, avec la suppression et le non remplacement des fonctionnaires qui partent à la retraite, les nombreuses privatisations, plus la délégation à des sociétés privées bien informées de juteux marchés publics, j'en viens à me demander si Monsieur SARKOSY, au fond comme son ex-mentor (ou -eur), n'est pas aussi un homme de droite dont le cœur serait à gauche.

Bientôt nous aurons, grâce à ces messieurs dont la démagogie et la puissance de création m'épate, une toute nouvelle fonction publique, celle des p'tits boulots pour travailler plus et gagner moins. Le terreau est enfin prêt : La horde des bénéficiaires du RSA revient en force sur le marché de l'emploi consciente de ses devoirs envers la république après avoir usé et abusé de ses droits. Et puis il y a aussi le vivier des chômeurs fraudeurs, pourquoi pas.

De nouvelles forces vives sont en marche ! Et la cantine pour tous existe déjà, les restos du cœur et la soupe populaire, mais ils sont géniaux nos gouvernants. Outre le fait qu'il va falloir les encadrer toutes ces bonnes volontés, la mesure risque d'être un peu coûteuse... Mais gageons que ce marché juteux sera aussi l'objet d'une sous-traitance profitable à quelques affidés !

Alors les Répudié(e)s Sans Activité ? Qu'est-ce qu'on dit à son génial président et à ses non-moins géniaux collaborateurs ? Merci, humm ?...

Non !?! Bah... Vous êtes décidément des ingrats et si on vous laissait faire vous mordriez la main qui vous nourrit, m'enfin !

Une petite précision, je suis décidément un bien vilain petit canard, puisque j'en suis. Que dis-je ? J'en croque bien sûr et se voir ainsi stigmatisé m'a inspiré ce petit billet assassin !

J'vous l'disais bien : Aucune reconnaissance à attendre de ce petit peuple... Alors qu'on s'échine à chercher des solutions en haut lieu pour ces ire-radiés. (Bof, oui ces radiés des cases en colère, si vous préférez. J'avoue, pas de quoi casser trois pattes à un connard... Et là je parle de moi évidemment !)

Parce qu'au fond ce nouveau RMI m'a permis de survivre parce qu'il s'agit de cela et uniquement pour certains d'entre nous et c'est déjà bien. En plus, j'ai enfin accepté, ancien artisan, de bosser pour moins cher en faisant du tord à mes anciens comparses ! Je reviens à l'emploi, à du lien social et ai renoncé à soutenir l'économie et l'artisanat (dont je fus un temps aussi) avec mes petits bras musclés, quel con ! Acceptant enfin ce nouveau statut provisoire qui m'était offert pour trois ans. Je suis quelqu'un de positif. Et je dois ajouter, Mr GUEANT, que je ne suis pas un fainéant profitant honteusement du système, je doute même que vous puissiez me suivre un jour au travail, quand j'en ai ! Mais je suis heureux que vous ayez trouvé ce remède de cheval à la crise...

Curieux, je fus convié il y a quelques temps en compagnie de mes commensaux à une réunion visant à un jour siéger en commission pluraliste, visant à élire des représentants pour statuer sur quelques cas poignants de mes frères et sœurs de galère. Je me garais loin avec mon auto, puisque j'en ai encore une, le rouge au front, rasant les murs, de peur d'être identifié comme l'un de ces parias sangsues de l'état qui avec ces subsides trouvent encore le moyen d'en posséder une.

Je m'attendais plein d'aprioris à découvrir la lie du monde du travail et j'en restais baba ! Rien que des irréductibles comme moi très souvent cinquantenaires et parfois même à s'y méprendre, maniant la langue de Molière avec une curieuse maestria, paraissant sur qualifiés et refusant bien sûr obstinément de bosser pour des clopinettes. Ou les reclu(e)s et les relégué(e)s présentes étaient visiblement trié(e)s sur le volet ou ce fut le fruit d'une erreur de casting ?!? M'apparurent même assez positifs, prêt(e)s à aider les autres, enfin il est vrai, pondérons, qu'elles et ils avaient accepté volontairement de venir à cette réunion déjà. Ayant peut-être ainsi déjà dépassé le stade du renfermement sur soi que l'éviction du monde du travail provoque le plus souvent en nous dé-sociabilisant peu à peu. Donc peut-être en voie de guérison, espérant retrouver l'estime de soi ? Parce que le RSAiste, après le RMiste comme le Chômiste est forcément un has-been, un perdant quand il n'est pas un profiteur, resquilleur ou fraudeur, n'est-ce pas Messieurs-Dames du gouvernement ? A tout le moins ceux qui s'y collent et ils sont cons ou animés d'un sacré sens du sacrifice ?

Mais, au fond et sincèrement, cette fois : Merci à mes frères et sœurs contribuables, dont j'ai eu le bonheur de faire un temps partie, de m'avoir aidé à survivre et surmonter quelques temps difficiles. Contribuable que je fus et espère bien redevenir, apportant ma modeste obole au fonctionnement de notre appareil d'état et de sa vrai solidarité. Et ce n'est pas de l'humour, ou il serait grinçant et ces remerciements adressés à mes concitoyens sont tout à fait sincères quand à eux !

Quand à nos pontes qui stigmatisent à tout va en ces périodes pré-électorales, je craints fort que leur discours racoleurs ne les relèguent bientôt au rang de « Karcherisables ». Ils sont par trop tentés d'ériger en modèles les fameuses « exceptions » qui confirment la règle uniquement pour diviser, opposer et ainsi mieux régner.

En montrant à la vindicte cette lie qu'ils voudraient tant éradiquer, plutôt qu'offrir en vrais humanistes la main tendue, j'ai bien peur qu'ils ne commettent une grave erreur de jugement.

S'ils persistaient, ils risqueraient pour le coup d'en faire partie un jour, (de la lie) au regard implacable de l'histoire, la grande, celle que ne manqueront pas d'établir les générations futures.

PS : Comme j'ai pousuivis, malgré le peu de succès de ce blog ma réflexion sur le sujet, je vous la livre :

Lors de cette réunion sympathique, j'ai demandé, étonné puisque concerné, pourquoi n'apparaissait pas dans les rubriques de la déclaration trimestrielle que chaque bénéficiaire du RSA doit remplir une colonne "Pensions versées" puisqu'il existe celle des "pensions ou rentes perçues" ?

il me fut répondu que les autorités compétentes s'attachaient parfois à examiner les charges, par exemple d'un crédit contracté antérieurement par l'intéressé, auxquelles un demandeur pourrait avoir à faire face pour un logement acheté avant l'accident, perte d'emploi ou autre ayant amené le ou la RSiste à demander assitance. Mais qu'effectivement, cette rubrique n'était pas prévue et qu'on (là je suis bien d'accord) n'était pas, sous entendu dans le domaine du RSA ou au conseil général, là pour pallier à toutes les dettes d'un ou d'une requérante. je n'eus pas la présence d'esprit de m'outrer de cette réponse. Je vous livre donc après coup ce que fit germer en moi cette répartie inconsidérée et j'en excuse l'intervenant puisqu'à brûle pourpoint. Mais tout de même, il s'agit bel et bien là d'un DEVOIR et non des moindres, prioritaire même que celui qui consiste à essayer de pourvoir à l'entretien de ses enfants. Non ? Ou estimerait-on en haut lieu que les bénéficiaires du RSA ne sont que des irresponsables faisant automatiquement défaut dans tous les domaines.

Conscient des miens comme beaucoup d'autres bénéficiaires de cette mesure d'urgence, (Où alors mon cas est bel et bien désespéré...) J'ai continué à verser cette pension et ce ne fut pas simple, et quitte à réduire mes besoins en nouriturre. Je tairais les procédés par contre qui m'ont permis d'y parvenir, disons que j'avais pour ma part la chance de disposer de quelques économies et de quelques amis fidèles qui m'aidèrent à manger et reposer à l'abri. Ce qui prouve que même au RSA, il existe les nantis et les autres...

Bonne nouvelle, pour ceux que ça intéresse, ce mois ci j'en sors.

Cordialité Médiapartistes.

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