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Pour se faire une idée claire, voici les plans que l’on m’a donné des deux zones dont on parle. Les deux projets sont pilotés et financés par la Métropole de Limoges, la Mairie, les différents bailleurs et l’ANRU (Agence Nationale du Renouvellement Urbain). Plans, chiffres et explications à l’appui, je commence à peine à mesurer l’impact de tels changements sur les personnes concernées, celles qui vivent au quotidien ce qui est discuté ici, dans ces salles de réunion.

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Mais avant de commencer, il me semble important de préciser d’où vient mon intérêt pour ce récit.

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Je suis né à Limoges, dans un quartier résidentiel, à environ 10 minutes de bus du centre-ville. Alors mon paysage, c’est bien plus les rues sinueuses du centre que les allées de la périphérie.
Le Val de l’Aurence, je le connais enfant. Un peu. À travers sa bibliothèque où on allait chercher des livres et des films avec ma sœur et mes parents. Aussi à travers la fenêtre de chez mon cousin...

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Plus tard, à travers les grandes vitres de chez mon ami Benjamin, dans l’un des barres du quartier. Aussi à travers mes passages chez mon amie Yamina et sa famille.

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La zone sur laquelle se concentrent les travaux, c’est le « Val du bas ». Plus encore que « le haut », le sud du quartier souffre d’une réputation difficile, émaillée de violences, de deal et d’une grande détresse sociale. Ça, c’est le discours unique et indifférencié qui circule lorsque l’on évoque les quartiers. Comme bien souvent en France… Un discours que je suis impatient de confronter à mon processus d’enquête.

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Pendant longtemps, « Beaub’ », pour moi, c’était surtout une fracture : un grand ensemble, à 20-25 minutes de bus de la ville. Une zone divisée en pavillons et en tours d’habitations vieillissantes, le tout entouré par une gigantesque zone commerciale. La « zone nord » : la zone caractéristique qui précède l’entrée de toute ville française de plus de 10 000 habitants. Cette zone est d’ailleurs la seule partie de Beaubreuil que connaissent la plupart des limougeauds et des limougeaudes, ainsi que les gens des villages alentours.
Pour ajouter à la fracture, Beaubreuil est dans le viseur du même récit homogène, colporté par la rumeur de la ville et des médias locaux. Un quartier sensible, pauvre, métissé. Pour certains, même, une zone à éviter où régnerait la violence et le communautarisme…
Bon.

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Voilà plusieurs années que mon travail m’emmène à traverser Beaubreuil chaque semaine, de jour comme de nuit, et la réalité quotidienne que j’entrevois me semble nettement plus riche et complexe. J’y travaille avec l’équipe de la radio associative du quartier, BeaubFM, et j’y donne régulièrement des ateliers de dessin avec les enfants d’un groupe scolaire du quartier.
Alors cette bande-dessinée, c’est pour moi l’occasion de tisser un lien avec ces lieux en donnant la parole aux personnes qui vivent et animent ces quartiers… et non à celles et ceux qui s’en font les commentateurs.
Alors c’est parti ?

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