"Ghetto historique" : les habitants de la cité de l'Etoile à Bobigny ont choisi l'arme de la dérision pour répondre à la proposition du ministère de la Culture de classer monuments historiques leurs tours insalubres. Décision qui aurait pour effet de retarder encore de quelques années les travaux de rénovation de leurs logements.
Dans l'un de ses ouvrages intitulé "Dans la Vallée", le paysagiste Gilles Clément témoignait : "J'ai toujours dû parlementer avec des architectes des monuments historiques. Certains étaient complètement fous, d'autres incompétents, d'autres me laissaient faire, d'autres encore participaient avec bienveillance. J'ai rencontré tous les cas de figure." Il n'est même pas utile d'observer de près ces bâtiments d'un autre âge, construits dans la hâte par la société HLM Emmaüs dans les années 50 pour répondre pragmatiquement et dans l'urgence à la crise du logement qui sévissait déjà dans ce pays, pour se persuader que monsieur l'architecte des bâtiments de France de Seine-Saint-Denis est un idéologue.
D'autant que le projet de rénovation des 500 logements du quartier voisin du Pont-de-Pierre, dans le même état de décrépitude que ceux de l'Etoile, vient également de s'attirer les foudres du SDAP et risque à son tour de rapidement capoter.
Peut-on conclure autrement qu'à la manière de la minute de monsieur cyclopède : "Etonnant, non ?"
Pour plus d'infos voir l'article d'Elodie Berthaud.