Qui sont les auteurs chinois invités des Lectures sous l’arbre ?
JINJIA LI:
D’origine chinoise, il est arrivé en France en 1997 pour étudier la littérature comparée. Il enseigne depuis 2009 la langue et la littérature chinoises à l’Inalco de Paris. Il est l’auteur de poèmes et de nouvelles. Il a publié deux livres de poésie. Il a remporté le Prix du jeune écrivain francophone 1999 pour une nouvelle écrite en français, intitulée La Descente des oies sauvages sur le sable (Mercure de France). Outre ses activités d’écrivain, il est aussi traducteur. Il a traduit en français Yu Jian, Haizi et d’autres poètes chinois contemporains pour la revue Po&sie. Ses traductions en chinois comprennent des œuvres de Victor Segalen, Max Jacob, Danilo Kis, Jacques Dupin, Michel Deguy, Alejandra Pizarnik… Il prépare actuellement une traduction de poèmes de Mallarmé.
Afin d’en savoir plus sur son travail de traducteur, vous pourrez échanger avec lui autour d’un déjeuner À la table de Jinjia Li le vendredi 19 août à 11h30. L’auteur lira également des extraits de son livre Renaissances d’un rêve le samedi 20 dans le cadre d’Une heure avec Jinjia Li.
MENG MING :
Né en 1955, originaire de l’île de Hainan, il vit en France depuis 1989. Il a été publié en Chine et à l’étranger, notamment dans la revue dissidente Jintian. Il a traduit en chinois des poètes et auteurs européens, en particulier Paul Valéry, Saint-John Perse, Paul Celan, Nietzsche et Heidegger. Son livre traduit par Emmanuelle Péchenart, L’Année des fleurs de sophora, a été publié en 2011 chez Cheyne éditeur. En 2016, il a traduit en chinois Le Livre des petits étonnements du sage Tao Li Fu de Jean-Pierre Siméon, pour une édition bilingue.
L’auteur sera présent aux Lectures sous l’arbre le dimanche 21 août à 15h, dans le cadre d’Une heure avec Meng Ming. Au programme : une lecture bilingue de L’Année des fleurs de sophora ainsi qu’un temps d’échange avec l’auteur. Lecture en chinois par Meng Ming. Lecture en français par Clotilde Mollet. Rencontre animée par Benoît Reiss.
Une rencontre à ne pas manquer !
Vous voulez en savoir plus ? Découvrez un extrait de « Grandir » de L’Année des fleurs de sophora :
« Alors le ciel était plein de vieilleries entassées. Les plus légères
étaient de bois tressé. L’ouragan apportait de grands sacs de feuilles
nous nous y sommes engouffrés. En même temps que naître, se perdre
au premier cri, se perdre. On rit d’abord
bien obligé de se cacher dans l’indécis. Un son guttural
et puis ça change, et nous sortons tout couverts de sang
Le soleil au dessus du pont a réduit l’eau du fleuve en sel
un sel bleuté tant il brille. La corde terrorisée et le visage précoce
Elle braque de grands yeux sur ces méchantes mains
aux doigts enduits de sang. Nous sommes assis là
nous n’avons pas mal, sauf la surprise et l’effroi de l’origine
et je ne peux atteindre ses deux petits seins, parce qu’elle dérive
Au retour pourtant ce sont de petites rêveries
qui tanguent sur la planche de bois. Les deux mains cramponnées, de peur
que l’oiseau de nuit s’envole, que des rondeurs se voient sous les habits courts
Arrivant tout gonflé d’orgueil parmi les marionnettes qui parlent
on rit fort et on leur tord bras et jambes. Mais à la fin,
tout tombe. Pourquoi avoir lâché ? C’est si soudain
L’eau est toujours la même. Rouge en automne, l’hiver venu
elle brille comme du mercure. Depuis, j’ai revu Ying, à S.
assis tous deux sur la balançoire, à nous échapper dans nos souvenirs
silencieux, fuir les humains et regarder la lune
Mais parce que la mort peut rattraper nos rêves
Il n’est plus temps de crier de tout en haut, avant de lâcher prise. »