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Billet de blog 9 octobre 2010

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Le souffle de la jeunesse fait trembler Sarkozy

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En ce vendredi 8 octobre 2010, Le Sénat a adopté par 186 voix contre 153, le passage de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.

Puisque l’Assemblée Nationale et le Sénat ont voté cette mesure dans les mêmes termes, l’âge légal de départ en retraite est donc définitivement passé à 62 ans.

A suivre désormais sur le reste du texte : celui du report de 65 à 67 ans pour l’âge du départ à la retraite à taux plein.


Je ne parlerai pas volontairement des quelques concessions du gouvernement cette semaine tant ce saupoudrage est minime par rapport aux enjeux sociaux.


Par contre je parlerai de l’entrée des jeunes dans le conflit. Le président de l’Unef explique : « Dans ce pays, on a l’impression que les jeunes n’existent pas ; ce sont des sous-citoyens ».



M. Woerth, dire aux jeunes que cette réforme est faite pour eux, c’est vraiment les prendre pour des imbéciles.

On ne veut pas des jeunes sous qualifiés, on ne veut pas des jeunes trop qualifiés. Le chômage des jeunes prend des proportions catastrophiques.


Depuis le début de la crise économique, 4 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans résidant dans la zone OCDE sont venus grossir les rangs des chômeurs, portant à 15 millions le nombre de jeunes sans emploi.


Le taux pour cette tranche d'âge atteint 18,8 % fin 2009, contre 8,6 % pour l'ensemble de la population, fin février 2010.


http://www.oecd.org/officialdocuments/displaydocumentpdf/?cote=DELSA/ELSA/WD/SEM%282010%296&doclanguage=fr


En France et en Italie, le chômage touche un quart des jeunes actifs. Il y a lieu de préciser ici que la population active regroupe les personnes qui ont un emploi ou en cherchent un. Le chômage des jeunes, c’est cette part de population active à qui on ferme les portes du marché du travail.

Les jeunes les plus exposés sont ceux qui disposent d'un moindre niveau de formation et qui étaient employés dans des contrats courts et flexibles, l'intérim, les contrats à durée déterminée (CDD).


La crise a également amplifié les difficultés pour les jeunes diplômés. Ces derniers, en panne d'emploi, sont restés plus longtemps en formation. Ils ont refusé, autant qu'ils le pouvaient, des emplois pour lesquels ils étaient surqualifiés. Cet éloignement du marché du travail risque de les pénaliser. Au total, "ce sont 30 % à 40 % des sortants de l'école qui risquent de connaître des difficultés durables dans leur accès à des emplois pérennes", indique le rapport de l’OCDE.


Et que nous annonce t’on à horizon 2011, un budget d’austérité pour réduire le déficit. L’austérité ne génère pas l’emploi. Quid d’une véritable campagne de relance de l’emploi ? Quid de tous ces jeunes sacrifiés sur l’autel du « rendement » ?

La vérité de la politique gouvernementale en faveur de l’emploi, vous pouvez la trouver à la lecture du projet de Budget 2011.




Le budget 2011 se caractérise par une baisse des dépenses ce qui revient à frapper violemment l’ensemble des budgets de fonctionnement et d’intervention publics.

Examinons les prévisions relatives à l’emploi :


La suppression de 31 400 emplois dans la fonction publique touchera principalement -l’Education Nationale, avec 16 000 emplois perdus, la Défense (-8300), les Finances (-3100) , l’Intérieur (- 1600) et l’Ecologie (-1300) ;


La suppression du plan de relance en 2011et des 1,8 Mds € qu’il comportait d’engagement annuel pour la politique de l’emploi, aura un impact très négatif sur les marges de manœuvre de la politique de l’emploi en 2011


Le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (créé en janvier 2010) sera ponctionner de 300 M€, limitant d’autant la capacité de ce fonds d’accompagner les personnes touchées par la crise.


Le gouvernement prévoit des baisses budgétaires sur les opérateurs de l’emploi et de l’insertion (Pôle emploi, les Maisons de l’emploi, les missions locales chargées de l’accompagnement des jeunes) et les dispositifs d’aide à ces publics (les contrats aidés). En 2011, seulement 50 000 nouveaux CIE (Contrat initiative emploi) et 340 000 CAE (Contrat d'accompagnement dans l'emploi) seront inscrits en loi de finances, contre 120 000 CIE et 400 000 CAE en 2010, soit une baisse de 25% du nombre de contrats conclus.

Pire à horizon 2013 les crédits de la mission travail – emploi chuteront de 2,27 milliards d’euros


Faire des économies c’est bien mais ne pas concentrer l’action gouvernementale vers la relance de l’emploi, c’est criminel.


Non, non, les jeunes ne se trompent pas de débat. La réforme des retraites les concerne.


Tous voient à travers cette réforme une précarisation générale et renforcée du travail. Ils traduisent le recul de l’âge légal de départ à la retraite par un allongement du temps de chômage d’un jeune.


Selon l’Unef, l’autre point très discuté de la réforme est l’allongement de la durée de cotisation qui handicape les personnes effectuant de longues formations et mets à mal – en particulier – les étudiants.


Selon les syndicats, un jeune trouve en moyenne son premier véritable emploi stable à 27 ans (27 + 42 (cotisation)= 69), mais si le départ à la retraite est possible dès 62 ans il faut attendre 5 ans pour être sûr de toucher sa retraite à taux plein (100% de 42 ans de cotisation même si on a fait moins).

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